Les Irlandais dans le Canada urbain
K. J. James
Université de Guelph (Ontario)
Beaucoup de choses ont été écrites sur les Irlandais des collectivités rurales de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick, de même que sur les profonds contrastes que leurs expériences suggèrent entre les modèles de peuplement en Amérique du Nord britannique et aux États-Unis au cours du XIXe siècle. Cet accent nécessaire mis sur l'aspect rural du vécu des Canadiens irlandais nous rappelle que, comme la plupart des gens du continent, ceux-ci s'installaient majoritairement en région, et ce, jusqu'aux premières décennies du XXe siècle. Il a également permis de faire ressortir les différences entre la vie des Irlandais au Canada et leur sort aux États-Unis, un sujet qui domine les études sur l'immigration irlandaise. Mais ce regard principalement rural a parfois mené à une sous-estimation de l'étendue et de l'influence des collectivités irlandaises urbaines au pays. Après tout, bien qu'il soit vrai que la majorité des Irlandais du Haut-Canada/Canada-Ouest (maintenant l'Ontario) aient émigré avant la grande famine, et aient surtout favorisé la campagne, dans de nombreuses parties de l'Amérique du Nord britannique, y compris dans le Bas-Canada/Canada-Est (maintenant le Québec), ils optaient davantage pour la ville. Pour en savoir plus
La politique et les Irlandais de Montréal à l'heure de la rébellion
K. J. James
Université de Guelph (Ontario)
Au début de la colonie, de nombreuses organisations culturelles irlandaises acceptaient autant les catholiques que les protestants; dynamiques, leurs courants politiques étaient loin de reproduire les modèles sociaux et les divisions de la mère patrie. À cette époque, les immigrants ne s'associaient pas exclusivement, aux chapitres tant de l'orientation politique que de l'identité culturelle, à leurs compatriotes de même confession. Après le milieu du XIXe siècle, moment où la culture associative des Irlandais s'est alignée davantage sur des clivages religieux, le « factionnalisme » et les conflits acharnés au sein d'organismes catholiques et protestants se mirent à démentir l'unité de ces populations. L'expérience de la Société Saint-Patrick de Montréal, l'une des institutions les plus anciennes et historiquement riches du Canada irlandais, nous donne un aperçu de cette culture qui, autrefois, allait au-delà du morcellement confessionnel. Même après son rétablissement en organisme exclusivement catholique en 1856, la Société souffrait encore de divisions internes. Pour en savoir plus