L’histoire des débuts de l’industrie de l’enregistrement sonore peut s’avérer extrêmement déroutante puisque cette histoire est jalonnée d’une multitude d’entreprises (souvent portant des noms pratiquement identiques) ainsi que des relations d’affaires complexes. Ce tableau vise à apporter quelque lumière sur le sujet.
Les noms de compagnies canadiennes ainsi que les noms de compagnies étrangères commençant à fabriquer ou à distribuer des disques au Canada, sont indiqués en caractères gras.
ANNÉE |
COMPAGNIE |
DESCRIPTION |
1878 |
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Edison Speaking Phonograph Co. |
Composée de cinq détenteurs d’actions, dont Gardiner G. Hubbard (le beau-père d’Alexander Graham Bell), la compagnie achète les droits d’auteur du phonographe à recouvrement d’étain pour la somme de 10 000 $, et la garantie de 20 % des profits à venir. Celle-ci cède des options de démonstration à des fins de promotion. |
1885 |
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Volta Graphophone Co. |
Établie par M. Bell et ses associés afin de faire la démonstration et la promotion du graphophone. |
1886 |
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American Graphophone Co. |
Établie par MM. Bell et Tainter dans un but de fabrication et de vente de graphophones aux États-Unis et au Canada en vertu d’un contrat de licence avec la Volta Graphophone Co. |
1887 |
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Edison Phonograph Co. |
M. Edison achète les éléments d’actifs de l’Edison Speaking Phonograph Co. qu’il reconstitue sous le nom Edison Phonograph Co. |
1888 |
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North American Phonograph Co. |
Établie par Jesse Lippincott dans le but de constituer un réseau de ventes de phonographes et de gramophones comme appareils sténographiques aux compagnies locales. M. Lippincott investit
200 000 $, dans l’American Graphophone Company et convient d’acheter 5 000 appareils par année en échange des droits de vente du graphophone (sauf pour la Virginie, le Delaware et le District of Columbia). Il achète encore les droits relatifs aux brevets d’Edison pour la somme de 500 000 $ et les droits exclusifs de vente du phonographe aux États-Unis d’Ezrah T. Gilliand (qui l’avait au préalable acheté d’Edison pour la somme de 250 000 $) en laissant à M. Edison les droits de fabrication. |
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Edison Phonograph Works |
Établie dans le but de fabriquer et de développer le phonographe même si les brevets et les droits de vente sont détenus par la North American Phonograph Co. |
1889 |
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Columbia Phonograph Co. |
Un groupe d’hommes d’affaires, autorisés par l’American Graphophone Company à vendre des graphophones à Washington, DC, établissent la Columbia Phonograph Company. Elle est autorisée par la North American Phonograph Company, sous contrat de licence, à vendre des phonographes dans la même région. |
1893 |
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United States Gramophone Co. |
Fondée par Emile Berliner afin d’attirer des investissements pour son gramophone. Il s’assure les services de Fred Gaisberg, qui a déjà acquis de l’expérience dans l’enregistrement sonore, pour l’aider dans cette tâche. Ensemble, ils trouvent des investisseurs à Philadelphie qui vont contribuer 25 000 $. |
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American Graphophone Co. Columbia Phonograph Co. |
Le président de la Columbia acquiert le contrôle de l’American Graphophone Company. |
1894 |
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Pathé Frères |
Compagnie fondée à Paris par les frères Charles et Émile Pathé dans le but de fabriquer leur propre machine parlante, qu’ils appellent d’abord Le Coq, puis Pathéphone. |
1895 |
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Berliner Gram-o-phone Co. |
Établie à Philadelphie, elle fabrique tous les équipements et les disques en vertu d’une licence pour l’U. S. Gramophone Co., de Washington. |
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American Graphophone Co. Columbia Phonograph Co. |
Les deux compagnies sont consolidées : la première est chargée du développement et de la fabrication et la deuxième de la distribution et des ventes. |
1896 |
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National Gramophone Co. |
Fondée par Frank Seaman pour assumer la distribution et la publicité relatives au gramophone et impartie des droits exclusifs de vente. |
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National Phonograph Co. |
Après avoir dissous la North American Phonograph Company et sauvé les brevets du phonographe, M. Edison fonde la National Phonograph Co. pour fabriquer et distribuer des phonographes conçus pour les foyers. |
1898 |
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The Gramophone Company (Angleterre) |
William Barry Owen et E. Trevor Williams fondent cette compagnie à Londres pour fabriquer des gramophones et des disques pour l’Europe. |
1899 |
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E. Berliner, Montreal |
Fondée par Emile Berliner pour détenir les droits exclusifs de fabrication et de distribution de gramophones et de disques au Canada. |
1900 |

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R.S. Williams & Sons |
À cette époque, R. S. Williams, un fabricant d’instruments de Toronto, commence à faire la distribution pour le compte d’Edison. |
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The Gramophone & Typewriter Company Ltd. |
The Gramophone Company (en Angleterre) change de nom. |
1901 |
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Victor Talking Machine Co. |
Fondée par Eldridge Johnson pour représenter les intérêts de Berliner aux États-Unis. |
1904 |
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Berliner Gram-o-phone Company of Canada |
La compagnie E. Berliner, Montréal, est restructurée et renommée. Elle est incorporée et ses directeurs sont Emmanuel Blout, Joseph Sanders et Herbert Berliner. |
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Columbia Phonograph Co. |
Débute ses opérations au Canada et établit son siège social à Toronto et des bureaux à Hamilton, Montréal et Brantford, en Ontario. |
1906 |
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Columbia Graphophone Company |
L’American Graphophone Company est restructurée et son nom change pour refléter ses liens avec la Columbia. |
1907 |
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The Gramophone Company (Angleterre) |
La Gramophone & Typewriter Company retrouve son ancien nom. La compagnie déménage l’entreprise de Londres à Hayes. |
1909 |
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Berliner Gram-o-phone Company |
Emile Berliner assume la présidence de Berliner of Canada, restructurée et renommée. La compagnie se lance dans la vente de disques sous l’étiquette His Master’s Voice, à partir d’originaux provenant de la Gramophone Co., d’Angleterre et de France. L’étiquette His Master’s Voice sert plus tard à lancer une série d’enregistrements canadiens en anglais (1916) et en français (1918). |
1910 |
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Thomas A. Edison, Inc. |
Les diverses entreprises de fabrication de Thomas Edison sont regroupées et réunies en une corporation. |
1913 |
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Canadian Vitaphone Company |
Fondée à Toronto et dirigée par W. R. Fosdick, ancien gérant de la His Master’s Voice Ltd., de Toronto. Cette compagnie fabrique le Vitaphone, un appareil à tourner des disques muni d’un bras acoustique de bois et d’un lecteur acoustique stationnaire, et importe des disques Columbia pour les mettre en circulation sous ses propres étiquettes. |
1914 |
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Pathé Frères |
Se lance dans la distribution, au Canada, par le biais de J. A. Hurteau & Co. Ltd., de Montréal, et de M. W. Glendon, de Toronto.
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1915 |
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Starr Piano Co. |
Cette compagnie commence à faire le tirage de disques à impression verticale aux États-Unis. |
1916 |
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Brunswick- Balke- Collender Co. |
Cette compagnie commence à faire le tirage de disques à impression verticale aux États-Unis. |
1917 |
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Brunswick- Balke- Collender Co. of Canada |
Ouvre une manufacture à Toronto pour fabriquer la machine parlante Ultona. En 1920, elle ajoute la fabrication de disques à ses activités. |
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Canadian Phonograph Supply Co. |
Elle se lance dans l’importation des disques de marque Starr. |
1918 |
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Compo Company |
Établie à Lachine, au Québec, par Herbert Berliner dans le but de fabriquer des disques au Canada pour des compagnies indépendantes (p. ex., les étiquettes Starr et Starr-Gennett pour Starr). Elle produit par la suite ses propres étiquettes (Sun, Apex). |
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Columbia Graphophone Manufacturing Company |
La compagnie Columbia est restructurée. |
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Pathé Frères Phonograph Co. of Canada |
S’établit à Toronto. |
1924 |
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Columbia Phonograph Co., Inc. |
Louis Sterling de la Columbia Phonograph Co., Ltd. de London se porte acquéreur de la Columbia et la restructure. |
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Victor Talking Machine Company of Canada |
La Victor Talking Machine Co. (des États-Unis) prend contrôle des intérêts de la Berliner Gram-o-phone Company et lui donne un nouveau nom. |