Sauter les liens de navigation (touche d'accès : Z)Bibliothèque et Archives Canada - Library and Archives Canada Canada
Élément graphique Page d'accueil > Explorer les thèmes choisis > En quête de la vérité English
Élément graphique
Bannière : En quête de la vérité. Contrefaçon, imitation et tromperieBannière : En quête de la vérité. Contrefaçon, imitation et tromperie

Images imaginaires

Disons que ta vedette préférée vient à ton école. Quelle sera la première chose que tu mettras dans ton sac à dos ce jour-là? Ton appareil photo, bien sûr! Mais que pouvaient bien faire les gens avant l'invention de l'appareil photo? Comment faisaient-ils pour savoir à quoi ressemblait une personne, un endroit ou un événement sans l'avoir vu de leurs propres yeux? C'est précisément ici que les images imaginaires entrent en scène…

Lithographie d'une vue imaginaire du Canada, [1528]

Zoom

1ère vue du Canada, [1528]
Source


Lithographie d'une femme autochtone imaginaire du Canada, 1796-1804

Femme Sauvage du Canada, 1796-1804
Source

L'art documentaire

Avant l'invention de l'appareil photo, les gens avaient régulièrement recours à des peintres et à des sculpteurs pour qu'ils reproduisent un événement ou une scène. Malheureusement, ces artistes n'avaient souvent que très peu d'information sur laquelle se baser parce qu'ils n'y étaient pas allés eux-mêmes! Ils devaient imaginer leurs sujets à partir des histoires qu'on leur racontait ou qu'on leur lisait. Certains artistes se permettaient d'ajouter quelques éléments pour rendre la scène plus captivante tandis que d'autres en enlevaient par modestie. Bien souvent, le résultat était… intéressant!

Regarde bien le document intitulé 1ère vue du Canada. Est-ce que tu remarques quelque chose de bizarre? As-tu vu les palmiers et les plantes tropicales? Bien qu'on ne connaisse pas la date de ce document ou son artiste, une chose est certaine : cet artiste n'est certainement jamais venu au Canada!

En 1788, Jean-Marie Mixelle a gravé ce document intitulé Femme Sauvage du Canada pour illustrer le livre Costumes civils. On l'a ensuite envoyé à un artiste pour qu'il y ajoute de la couleur. Ce document devait décrire une Autochtone du Canada. Mais d'où viennent ces cheveux blonds et ces jambières roses? Il semble bien évident que ni Mixelle ni l'artiste ne connaissaient quoi que ce soit au sujet des femmes autochtones!

Lithographie d'une vue imaginaire de la Place Capitale à Québec, vers 1775

Zoom

Vue de la Place Capitale à Quebeck, vers 1775
Source


Lithographie d'une scène imaginaire de chasse au castor au Canada, vers 1782

Zoom

Beaver Hunting in Canada, vers 1782
Source

Au XVIIIe siècle, les Européens étaient très curieux de voir à quoi ressemblait l'Amérique du Nord. Ils étaient prêts à payer beaucoup d'argent pour voir des illustrations de ce pays lointain. François Xavier Habermann l'avait compris et en a bien profité. Ce graveur et éditeur a créé plusieurs documents comme celui-ci intitulé Vue de la Place Capitale à Quebeck. L'attrape? Habermann n'a jamais mis les pieds au Canada! Ces belles grandes rues qu'il reproduisait n'étaient en fait que le fruit de son imagination afin qu'elles ressemblent aux rues « civilisées » d'une ville européenne. Puisque peu de gens s'étaient rendus à Québec à cette époque, personne ne pouvait critiquer son travail!

Cette image, Beaver Hunting in Canada (La chasse aux castors au Canada), se trouve dans le livre A New and Complete System of Geography publié en 1778. Dans ce sérieux ouvrage en deux volumes, l'auteur Charles Theodore Middleton décrit tous les mystères des Amériques. Entre autre on y parle des castors qui attaquent les chasseurs et qui construisent des barrages aussi gros que des immeubles résidentiels. Wow! Les castors du XVIIIe siècle étaient bien différents des castors d'aujourd'hui!

Le savais-tu?

Certaines personnes ont modifié des sections de leurs œuvres par modestie.

Viens voir ça!

Portraits

Dans l'ancien temps, les gens riches posaient souvent durant de longues heures afin qu'on peigne leur portrait. C'est ainsi qu'on peut savoir aujourd'hui à quoi ils ressemblaient. Il arrivait par contre que les gens importants comme Jacques Cartier, Samuel de Champlain ou Laura Secord, n'aient pas le temps, la chance ou les moyens de poser pour avoir un portrait d'eux-mêmes. Or, puisque c'est important pour nous de « voir » nos héros, certains artistes ont décidé de peindre des portraits de ces gens même s'ils ne les avaient jamais vus!

Portrait imaginaire de Jacques Cartier, vers 1844

Portrait imaginaire de Jacques Cartier, vers 1844
Source


Portrait imaginaire de Samuel de Champlain, 1854

Portrait imaginaire de Samuel de Champlain, 1854
Source

Ce portrait de Jacques Cartier a été peint par Théophile Hamel vers 1844. Jacques Cartier est mort en 1557. Il est donc évident qu'il n'a pas posé pour cette œuvre! Alors comment Hamel pouvait-il savoir à quoi il ressemblait? À ce qu'on sache, aucun portrait de Jacques Cartier n'a été fait de son vivant. Pour créer son image de Cartier, Hamel s'est inspiré du portrait du grand « découvreur du Canada » d'une œuvre précédente de François Riss. En revanche, François Riss s'était inspiré d'un croquis d'un homme de la même époque (mais qui n'était pas Jacques Cartier) trouvé à la Bibliothèque nationale de Paris. Qui est ce monsieur, alors? Il s'agit probablement d'un homme qui ressemblait à Jacques Cartier!

Hamel a aussi peint ce portrait célèbre de Samuel de Champlain. Là encore, il ne s'agit que du portrait fictif d'un homme qui aurait pu ressembler à Samuel de Champlain étant donné que personne ne sait vraiment ce à quoi il ressemblait. Cette fois-ci, Hamel s'est inspiré d'une gravure de Balthazar Moncornet réalisée en 1654. Tu te demandes sûrement pourquoi? Bien, Hamel a cru que Samuel de Champlain devait possiblement ressembler à Michel Particelli d'Emery, l'homme figurant sur cette œuvre d'art. Samuel de Champlain avait-il vraiment cette grosse moustache et cette drôle de barbiche? Puisque de nombreux hommes à la mode de l'époque avaient ce genre de moustache et de barbiche, peut-être en avait-il eu une aussi…

Peinture d'une scène imaginaire de la rencontre entre Laura Secord et le lieutenant Fitzgibbon, vers 1925

Scène imaginée de la rencontre entre Laura Secord et le lieutenant Fitzgibbon, vers 1925
Source

Laura Secord avait-elle des cheveux bruns ou noirs? Était-elle grande ou petite? Personne ne le sait vraiment. Lorsque Lorne Kidd Smith a peint cette scène où Mme Secord avertit les troupes du lieutenant Fitzgibbon, il l'a imaginée et inventée à partir de légendes et de documents historiques. Il s'est aussi inspiré d'autres œuvres pour recréer les vêtements, les uniformes et les coiffures de l'époque. Même si ce n'est pas exactement de cette façon que la scène s'est déroulée, c'est la représentation la plus exacte que nous n'aurons jamais de ce qui est arrivé ce jour-là.


Glossaire

gravé : découpé ou taillé sur une surface dure comme de la pierre ou du métal.

Élément graphique