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Panoramas urbains : OttawaAux premiers temps Aux premiers temps
La route du commerce aborigène passait par la rivière des Outaouais, et bien que la vallée environnante ne compte que des postes de traite des fourrures de peu d'importance, on installe le premier campement permanent de la région du côté nord de la rivière. C'est Philemon Wright, originaire de la Nouvelle-Angleterre, qui établit, en 1800, Wrightville, ou village de Wright, communauté rapidement vouée à l'agriculture et au commerce du bois. Wrightville prend plus tard le nom de Hull et fait maintenant partie de la ville de Gatineau.
Parmi les premiers colons à s'établir du côté sud de la rivière figure Lamira Dow Billings. Née en 1796, elle part du Vermont avec sa famille en 1801 pour venir s'établir à Merrickville, au Haut-Canada, où elle enseignera. Son travail lui assure un salaire de sept dollars par mois, plus le gîte et la pension. À la fin de l'année scolaire, on l'informe que son salaire lui sera remis sous forme de bons, dont la valeur est établie en blé, échangeables dans un magasin de Brockville, petite ville située à une trentaine de kilomètres de Merrickville. Elle entreprend donc de marcher jusqu'à Brockville, où elle apprend que les bons ne seront honorés que si le blé est livré au magasin. L'enseignante retourne à Merrickville, emprunte des chevaux et apporte elle-même le blé au magasin. Lamira Dow se marie avec Braddish Billings en 1813. Le couple s'installe sur une ferme au sud de la rivière Rideau, dans le canton de Gloucester (maintenant un quartier d'Ottawa), où ils furent la seule famille de colons durant sept ans. Les Billings ont participé à la construction du premier pont, de la première école et de la première église de la région. Le canal Rideau
Le gouverneur en chef de l'Amérique du Nord britannique, sir George Ramsay, comte de Dalhousie, amorce la fondation de la future ville d'Ottawa. Le comte, qui a voyagé dans la région en 1823, a acheté des terres le long de la rivière des Outaouais, dont celles où se trouve aujourd'hui la Colline du Parlement. Trois ans plus tard, la Grande-Bretagne approuve la construction du canal Rideau, qui pourrait servir de route, en cas d'attaque américaine, entre Montréal et le lac Ontario. Dalhousie utilise ses terres pour y creuser le canal et pour les besoins de la communauté future qui s'étendra sur chacune des rives. En 1826, on construit un camp et, avant la fin de l'année, des centaines de personnes affluent sur les lieux. Accompagné de Thomas McKay, un maçon écossais, le colonel John By, concepteur du canal, examine la côte afin de choisir un point d'entrée adéquat. De concert avec le comte de Dalhousie, il choisit Sleigh Bay (rebaptisée plus tard Entrance Bay), entre ce qui est aujourd'hui le parc Major et la Colline du Parlement.
Dalhousie visite les lieux en 1827 et en 1828, afin de suivre l'évolution des travaux du canal et de la ville. En 1827, il approuve qu'on donne à la ville le nom de Bytown, en l'honneur du colonel By, chargé à la fois de la conception et de la construction du canal et de l'établissement de la communauté environnante. La construction du canal Rideau, à travers marais et caps rocheux, est l'œuvre de manœuvres irlandais, de maçons écossais et du Régiment royal des sapeurs et mineurs venu de Grande-Bretagne pour les circonstances. En raison des conditions de travail difficiles, plusieurs perdent la vie, soit par accident, soit parce qu'ils ont contracté la malaria. Le canal Rideau, gigantesque entreprise et véritable merveille d'ingénierie, est ouvert en 1832. Un grand nombre des presque mille habitants de Bytown sont venus souhaiter la bienvenue au colonel By et aux personnalités qui traversent les écluses le 29 mai à bord du Rideau.
Afin de relier la région autour du canal à Wrightville, on construit un pont en aval de la chute des Chaudières. Long de 192 mètres, le pont Union, formé de plusieurs segments, s'appuie sur des rochers en saillie. Ce pont aux armatures de bois a été utilisé jusqu'à ce qu'il s'effondre, en 1836. Un traversier fait alors la navette jusqu'à l'inauguration d'un pont en treillis en 1844. Des difficultés croissantesÀ la demande du comte de Dalhousie, le colonel By quadrille la ville. Le canal Rideau sépare en deux la communauté, desservie par deux routes principales : la rue Rideau, dans la basse-ville, à l'est du canal, peuplée de catholiques romains, tant des Irlandais que des Français; et à l'ouest, la rue Wellington, dans la haute-ville, où habitent surtout des protestants venus d'Angleterre ou d'Écosse. Sur la Colline des Casernes (aujourd'hui la Colline du Parlement) vivent les soldats. Le long de la berge, By permet aux ouvriers qui ont travaillé au canal de « squatter » les cabanes de terre ou de rondins. Ce quartier prend le nom de Corkstown, du nom du comté de Cork en Irlande, patrie de plusieurs des ouvriers. Une fois le canal terminé, les habitants de Corkstown quittent Bytown ou déménagent dans la basse-ville. Les routes
En 1845, le premier trottoir fait de planches continues est installé rue Rideau, et dès 1854, les piétons disposent de dix milles de trottoir qui les dispensent de circuler sur des routes infectes, boueuses les jours de pluie et poussiéreuses par temps sec. Le gouverneur général Monck, horrifié, lors de son arrivée en 1866, par l'état de la route qui mène de sa résidence, à Rideau Hall, à son bureau situé dans l'édifice est du Parlement, fait venir un cotre à six avirons conduit par un équipage de la marine royale, et descend la rivière des Outaouais. Les rues ne seront pavées que bien plus tard, et c'est la rue Sparks qui le sera la première, en 1895. À l'origine, des lampes à huile de baleine servent à éclairer les rues. Le 31 décembre 1855, on les remplace par des lampes à gaz que des allumeurs de réverbères allument chaque nuit en grimpant sur une échelle. En 1885, malgré de nombreuses lettres adressées aux journaux (les résidents craignent en effet que, si l'on transforme la nuit en clarté, la lumière électrique les empêche de dormir), on installe des projecteurs à arc. L'industrie du bois
En 1830, Jean-Baptiste Saint-Louis érige la première scierie à Bytown. Plusieurs l'imitent en construisant des scieries près des chutes Rideau et des Chaudières, dont Thomas McKay, qui ouvre le premier moulin à blé et une scierie. Ruggles Wright, fils de Philemon, construit en 1829 le premier glissoir sur la rive nord de la rivière des Outaouais. Contournant la chute des Chaudières, les rondins circulent ainsi en toute sécurité. À Bytown, le premier glissoir ouvre en 1836; des flotteurs de bois experts conduisent les brelles (radeaux formés de pièces de bois équarri réunies) qui descendent les glissoirs. Les visiteurs prennent plaisir à observer cette activité, et plusieurs, dont les membres de la famille royale, en font le but d'une promenade. Au milieu des années 1800, cette grisante activité confère à l'expression « descendre le glissoir de Bytown » une grande popularité.
Bytown, constituée en municipalité en 1850, jouit d'une industrie du bois prospère. En 1902, la production atteint environ 184 millions de mètres de madriers, mais elle décline dans les années qui suivent, car les forêts de la région commencent à se dépeupler. La capitale
Ottawa doit beaucoup son développement à son potentiel de devenir la capitale de la Province du Canada. En plus de donner à la ville son statut en 1855, Bytown la rebaptise « Ottawa ». Plusieurs croient que ce nouveau nom augmente ses chances d'être choisie comme capitale. En 1857, on demande à la reine Victoria de déterminer quelle ville deviendra la capitale définitive. Québec, Montréal, Toronto, Kingston et Ottawa (ville que privilégie le gouverneur général) comptent parmi les villes proposées comme capitales possibles. Le soir du 31 décembre 1857, le gouverneur général, sir Edmund Head, reçoit un message lui annonçant que la reine a choisi Ottawa.
En 1859, on lance un concours pour la conception de trois bâtiments (l'édifice du Parlement et deux bâtiments administratifs) qui seront érigés sur la Colline des Casernes, aujourd'hui la Colline du Parlement. Le projet retenu propose une construction de style néogothique. Édouard, prince de Galles, pose la pierre angulaire en septembre 1860, mais les travaux sont interrompus en 1861 parce que les dépenses dépassent l'estimation initiale. De nombreux manœuvres et ouvriers spécialisés perdent ainsi leur emploi. Les travaux reprennent en 1863, et la première séance parlementaire a lieu le 6 juin 1866 dans un édifice encore inachevé. Mais, désastre!, le feu attaque cette architecture tant admirée. En 1897, le feu endommage l'édifice ouest et, en février 1916, un grave incendie, qui a pris naissance dans l'édifice central, détruit tout, à l'exception de la bibliothèque du Parlement. Un nouvel édifice, d'architecture différente, sera érigé en 1917. |