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Bannière: William E. Logan et la Commission géologique du Canada : Pierre à pierre
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L'interprétation des collections

Un observateur unique : les journaux personnels de Logan

Couverture du journal manuscrit de William Logan

Journal de William Logan, tiré de la collection du Service des archives de l'Université McGill
Source

Les journaux personnels de William Logan sont sans doute la meilleure source d'information pour comprendre dans quel état d'esprit se trouvait Logan lorsqu'il explorait les régions sauvages du Canada. Logan était un observateur perspicace qui aimait percevoir les images, les sons, les odeurs et les sensations d'un nouvel environnement. Il a goûté au porc-épic et à l'ours, il a plissé le nez en nettoyant des morues et en flairant des barils de graisse de baleine pourrie, et il s'est fait mal en déboulant dans des côtes rocailleuses et en se frappant la tête contre les arbres alors qu'il courait dans le noir pour retourner au camp. Ces journaux contiennent beaucoup plus que de simples comptes rendus quotidiens du travail et des voyages de Logan; ils offrent une description détaillée et continue de sa relation avec le territoire, de ses méthodes de travail et des gens avec qui il a travaillé et qu'il a croisés sur son chemin. Contrairement à plusieurs auteurs de journaux de voyage du dix-neuvième siècle, Logan n'est pas qu'un simple narrateur objectif, indifférent et passif. En fait, il est lui-même le sujet principal de ses journaux, ce qui fournit un contrepoint fascinant aux données scientifiques consignées au même moment dans ses carnets de terrain.

Page tirée d'un des journaux de William Logan, qu'il a écrite à Londres, comprenant une liste d'objets qu'il devait apporter avec lui au Canada, dont lui-même

Liste de ce dont devait apporter William Logan lors de son voyage de Londres à la baie des Chaleurs; à noter, l'objet no 12 : lui-même
Source

Le premier journal important de Logan est celui qui raconte son voyage au Canada et aux États-Unis d'août 1840 à octobre 1841. Même s'il a entrepris ce voyage pour s'occuper d'affaires liées aux activités commerciales nord-américaines de son oncle décédé, Logan a consacré la majeure partie de son temps à se familiariser avec les caractéristiques géologiques régionales. Il a notamment été fasciné par la découverte, dans les terrains houillers de la Nouvelle-Écosse et de la Pennsylvanie, des mêmes dépôts d'argile qu'il avait trouvés sous les filons de houille du sud du pays de Galles. Cette découverte confirmait l'admissibilité de sa théorie selon laquelle la sous-couche d'argile était le milieu de croissance des végétaux d'origine du charbon (Stigmaria). Ce journal est divisé en dix parties, qui correspondent aux endroits où il s'est arrêté : Halifax, Montréal, Kingston, Albany, New York, Philadelphie, Boston et quelques autres qui se trouvaient sur son trajet.

À titre de dirigeant de la Commission géologique du Canada, Logan a commencé ses travaux géologiques dans la péninsule gaspésienne, la partie la plus à l'est du Québec sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. En 1843, il a parcouru la côte de Cape Rosier à Paspébiac, avec pour seuls compagnons un guide micmac, John Basque, et un jeune homme blanc du Nouveau-Brunswick, John Stevens. Le journal de 1843 contient de nombreuses observations sur l'industrie de la morue, qui était à la base de l'économie de la Gaspésie, ainsi que plusieurs remarques sur les difficultés de l'adaptation physique à l'environnement canadien. En 1844, Logan y est retourné avec une plus grosse équipe, dont faisait partie Alexander Murray (1810-1884), son géologue adjoint. Il était déterminé à traverser les montagnes de l'intérieur de la péninsule et à acquérir une meilleure connaissance de ce territoire. L'expédition a réussi, non sans de sérieux problèmes causés par de graves maladies et des différends entre Logan et le chimiste polonais francophone de son équipe, le comte E.S. de Rottermund (v. 1812-1859), qui allait demeurer une source d'irritation constante pour Logan au cours des années suivantes. C'est au cours de la saison d'arpentage de 1844 que l'on a jeté les bases des travaux scientifiques de la Commission géologique et que s'est forgée l'image de Logan comme un gaillard solide et masculin.

Page manuscrite tirée d'un journal de William Logan, datée du 18 juillet 1843, illustrée, dans le bas, d'une esquisse de son campement

Page tirée d'un journal de William Logan, 1843
Source

Les travaux géologiques des deux années suivantes ont amené Logan sur des territoires très différents. Il s'est rendu dans la vallée de l'Outaouais en 1845 et sur la rive nord du lac Supérieur en 1846. Le gouvernement l'a envoyé spécialement à cet endroit pour examiner les sites potentiels d'exploitation minière, afin de faciliter le processus d'attribution des permis d'exploration.

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