[Goldfinch and thistle] |
Milieu naturelPremiers rapports avec la nature Premiers rapports avec la natureLe livre nettement autobiographique de Catharine Parr Traill, Sketches from Nature; or, Hints to Juvenile Naturalists (1830), révèle que l'attention qu'elle porte à son milieu naturel a fait partie intégrante de son éducation. Tous les enfants Strickland étaient obligés par leur père de cueillir et d'observer des fleurs, de cultiver des jardins et de prendre soin d'autres créatures. Il n'est donc pas surprenant que, à leurs débuts comme écrivaines, les sœurs aient inclus ce qu'elles connaissaient de la nature dans leurs poèmes, leurs livres et leurs essais. La perspective de Catharine sur le monde naturel était celle d'une scientifique et d'une moraliste. Elle y portait une attention particulière dans ses livres pour enfants et montrait bien souvent des leçons morales qu'elle tirait de ses études de la nature. Elle était convaincue qu'en étudiant la nature les enfants apprendraient « à voir à travers la nature jusqu'au Dieu de la nature ». Elle n'a jamais changé de point de vue.
Susanna n'était pas exemptée de ses obligations à l'égard des créatures autour de sa maison d'enfance à Reydon, mais ses écrits révèlent que ses rapports avec la nature étaient plutôt romantiques; elle les exprimait en utilisant un langage poétique. Dans le chapitre « Tom Wilson's Emigration » de Roughing It in the Bush, Susanna se rappelle sa réticence à quitter le paysage entourant Reydon Hall en disant : « C'était pendant que je me reposais sous ces nobles arbres que je me suis laissé aller, pour la première fois, à ces doux rêves qui offrent un aperçu des délices de l'esprit-terre. Dans ces rêves, l'âme dégage ses aspirations dans un langage inconnu du commun des esprits; ce langage est la Poésie. » [traduction libre] Son livre, Enthusiasm, et un grand nombre de ses premiers poèmes témoignent de cette vision romantique de la nature. Réactions envers la nature au CanadaL'émigration au Nouveau Monde a offert à Catharine et à Susanna des occasions rêvées de développer leurs rapports avec l'environnement. Pour Susanna, l'exultation qu'elle a connue en voyant pour la première fois le « panorama ahurissant » de la ville de Québec et du fleuve Saint-Laurent a bientôt été remplacée par la solitude et le mal du pays. Le paysage lui paraissait parfois comme une prison. Toutefois, ces sentiments ne duraient pas. Roughing It in the Bush révèle plus souvent l'enthousiasme romantique de Susanna pour la « sublimité » et la « splendeur » des paysages canadiens. Elle commence également à noter les caractéristiques particulières de son entourage en se rappelant, dans « Phoebe H____, And Our Second Moving », qu'avec l'arrivée du printemps de « magnifiques papillons flottaient dans les airs comme des fleurs ailées et des sentiments liés à la poésie et à la gaieté ont une fois de plus regagner mon cœur » [traduction libre]. Dans Roughing It in the Bush, elle fait mention de tels sentiments dans sa prose et sa poésie. De nombreux chapitres du livre commencent et se terminent par des poèmes célébrant les grandes forces de la nature canadienne et l'activité humaine qui se déroule au sein de celle-ci. La relation qu'entretenait Catharine avec l'environnement était à la fois plus constante et plus complexe que celle de Susanna. Elle n'a jamais cessé d'admirer le combat héroïque que livraient les pionniers en vue de dominer la forêt sauvage canadienne; un grand nombre de ses histoires et de ses essais constituent une célébration de ce processus. À la fin de The Backwoods of Canada, elle mentionne l'ambition du colon de transformer le dur paysage canadien en une terre « de champs fertiles et de bosquets plantés par des mains qui discernent la qualité » [traduction libre]. Sa métaphore préférée pour représenter la transformation de cet état sauvage en une véritable beauté était un paysage enneigé. On retrouve cette métaphore dans la lettre 13 de The Backwoods of Canada, dans la section sur l'hiver « In the Canadian Woods » dans Pearls and Pebbles et fréquemment dans ses premiers journaux intimes. Cette métaphore de Catharine nous montre également qu'elle n'était pas à l'épreuve des charmes des caractéristiques pittoresques des environs ou de la grandeur des lacs et des forêts. Ce n'était toutefois pas son sujet d'intérêt principal. Publications de Catharine sur la natureComme dans ses premiers ouvrages en Angleterre, Catharine avait une approche de l'environnement canadien marquée par une attention particulière aux détails. Dans la lettre 5 de The Backwoods of Canada, en date du 9 septembre 1831, elle note que, même si les bois peuvent être monotones, ils comptent néanmoins des « objets qui charment et enivrent l'observateur attentif de la nature » [traduction libre]. Dans les lettres qui ont suivi, ses observations sont parsemées de descriptions narratives. La lettre 14 est consacrée exclusivement à ses découvertes botaniques. L'intérêt particulier que Catharine porte à son entourage ne s'estompe jamais. Ses journaux intimes offrent des comptes rendus précieux des conditions météorologiques au fil des saisons, de la terre où elle habite et de ses découvertes associées à la flore et à la faune de la région. Elle a commencé à se voir comme une cueilleuse qui se dévoue à la conservation d'un dossier de ce qui a été perdu lorsqu'on a défriché la terre. Dès 1852, elle avait écrit plusieurs passages à cet égard dans la série « Forest Gleanings ». Certains étaient, selon elle, à propos des « fleurs sauvages et d'autres questions liées à l'histoire naturelle canadienne » [traduction libre]. Elle s'est tournée vers une forme d'écriture qui lui était familière et a rédigé un livre pour enfants. Dans Lady Mary and Her Nurse; or, a Peep Into the Canadian Forest (1856), elle décrit son émerveillement devant de la forêt canadienne dans un échange verbal entre un adulte et un enfant. Les détails qu'elle fournit sont entrelacés d'histoires d'animaux en vue de donner des leçons morales et spirituelles et de présenter sa croyance en un créateur bienfaisant. En 1865, Catharine a essayé de trouver une maison d'édition pour publier un manuscrit sur la flore. Une partie de ses écrits a été publiée dans Canadian Wild Flowers - ouvrage qui comprenait des croquis floraux d'Agnes FitzGibbon et des essais botaniques de Catharine -, mais un dossier plus exhaustif restait à publier. Studies of Plant Life in Canada; or, Gleanings from Forest, Lake and Plain a enfin paru en 1885. Une fois de plus, Catharine a compté sur l'initiative et la collaboration de sa nièce; elle a également été aidée et encouragée par deux hommes de science bien connus, James Fletcher (1851-1910), bibliothécaire parlementaire, entomologiste et botaniste, et John Macoun, botaniste et géologue. Ce livre a établi Catharine comme une botaniste respectée, dotée d'un talent évident pour décrire les caractéristiques des plantes, des habitats et des utilisations qu'on en fait et connaissant bien le folklore connexe. ÉcologieAu fil des ans, Catharine a collectionné des herbes, des mousses et des lichens. Elle a créé des albums dans lesquels elle a pressé et répertorié des plantes. Bien souvent, elle les exposait dans des foires agricoles, les vendait ou les donnait en cadeau. Longtemps intéressée à tout ce qui était caché ou laissé pour compte dans le milieu naturel par l'observateur occasionnel, Catharine a essayé de saisir l'instant dans la nature - les processus mystérieux que laissait soupçonner la présence de fossiles dans la pierre calcaire, par exemple. Dès 1851, dans « The Forest Monarch and His Dependents. A Fable » (The Maple Leaf, novembre 1851), Catharine écrivait à propos des liens de dépendance unissant toutes les créatures d'un système écologique. Il s'agit du thème central de bon nombre d'essais dans Pearls and Pebbles qui est mieux exprimé dans le passage final « Something Gathers up the Fragments » :
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