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Biographies

Les sœurs en Angleterre
Mariage et émigration au Canada
Catharine Parr Traill
Susanna Moodie
Arbre généalogique des parents Strickland
Arbre généalogique de Samuel Strickland


Les sœurs en Angleterre

Catharine Parr Strickland

Nées en Angleterre à seulement vingt-trois mois d'intervalle, Catharine Parr Strickland (1802-1899) et Susanna Strickland (1803-1885) ont été élevées à Reydon, dans le comté rural et côtier de Suffolk, avec leurs quatre sœurs aînées et leurs deux frères cadets. Aucune des sœurs n'a été scolarisée. Par contre, leurs parents ont veillé à leur éducation tant dans le domaine des occupations ménagères (produits laitiers, jardin potager) que dans celui de la culture générale (mathématiques, histoire).

De plus, elles ont été fortement encouragées à lire autant qu'elles le pouvaient des ouvrages de la bibliothèque de leur père. Leur vie au départ s'est déroulée dans la tranquillité et l'isolement, même si tous les enfants passaient du temps à Norwich où leur père, Thomas, avait des intérêts commerciaux.

Cinq des six sœurs Strickland sont devenues écrivaines professionnelles. Les deux aînées, Eliza et Agnes, se sont fait connaître au milieu du siècle comme des historiennes de la royauté et de l'aristocratie britanniques. Étant les cadettes, Catharine et Susanna étaient souvent laissées à « Reydon Hall » pour s'amuser. Même si elles étaient de tempérament très différent, les deux sœurs se sentaient très proches et partageaient souvent leurs écrits à l'état d'ébauche.

Susanna Strickland

Catharine affirme qu’elle a publié un livre en 1818 et qu’elle en a écrit au moins douze destinés à la publication avant son mariage en 1832. Susanna a fait paraître son premier livre pour enfants en 1822. Au printemps de 1832, année où elle a émigré au Canada avec son mari et sa fille, elle a déjà publié plusieurs livres pour enfants et commencé à s'imposer comme poétesse, romancière et artiste grâce à ses croquis à couleur locale. C'est dire que, vers 1832, Catharine et Susanna ont déjà acquis le statut d'écrivaines expérimentées qui savaient très bien comment s'y prendre avec les éditeurs anglais et qui avaient très envie de rendre compte de leurs nouvelles expériences dans la colonie du Nord.

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Mariage et émigration au Canada

En 1831, Susanna se marie avec John Moodie (1797-1869), Écossais originaire des îles Orcades; il avait servi lors des guerres napoléoniennes et recevait une pension pour ses services. Au début des années 1820, il part en Afrique du Sud avec son frère et commence à exploiter une ferme près de Cape Colony (Cape of Good Hope). En 1831, il présente Thomas Traill (1793-1859), son compagnon d'armes et Orcadien comme lui, à Catharine. Ancien d'Oxford, Thomas vivait sur le continent depuis une décennie avec sa première femme et ses deux fils. Il parle couramment plusieurs langues. Veuf et seul, il épouse Catharine au printemps de 1832 et part tout de suite avec elle pour le Canada en passant par l'Écosse. En 1832, John et Susanna quittent également l'Angleterre pour le Canada.

En 1834, les deux familles sont déjà installées dans l'arrière-pays et occupent des fermes voisines le long de la côte est du lac Katchewanooka, élargissement du chenal de la rivière Otonabee, située à environ quinze kilomètres au nord de Peterborough et tout juste au nord de l'actuelle ville de Lakefield. La famille Traill est venue s'installer directement dans la région où, de 1832 à 1833, elle a construit une maison de rondins, tandis que la famille Moodie a d'abord vécu jusqu'en février 1834 dans le canton de Hamilton, près de Cobourg, où elle s'est procuré une ferme essartée. Les deux familles se fixent à Katchewanooka en raison notamment de l'influence, de l'expérience et du soutien de Samuel Strickland (1805-1867), frère des deux sœurs, qui a émigré au Canada en 1825 et qui, en 1831, a construit sa maison de rondins au bord du lac dans l'espoir de tirer profit du cours d'eau débouchant directement sur le lac Ontario.

Pionnières, les deux familles ont subi de rudes épreuves dans les bois et les effets de la dépression économique de 1836 à 1837. Pendant ces années, les deux sœurs ont mis au monde plusieurs enfants et ont eu beaucoup de difficultés à joindre les deux bouts, autant d'expériences qui ont par la suite marqué leurs œuvres.

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