Nouvelles de la Bibliothèque nationale Février 1997 Vol. 29, no 2

Travailler sur le World Wide Web

par Lucy Bottomley,
Politique et Communications

Le service World Wide Web (ou Web) de la Bibliothèque nationale du Canada, créé en juin 1995, est à l'aube de son deuxième anniversaire. Du fait que la Bibliothèque la ressource principale du pays à l'appui des études canadiennes, le Web s'avère inestimable pour rendre l'information sur le patrimoine canadien de l'édition plus largement accessible que jamais. Le service Web permet en outre à la Bibliothèque d'offrir ses services par voie électronique, et, par Internet, permet l'accès à d'autres sources d'information provenant tant du Canada que de l'étranger.

Bien que le service Web de la Bibliothèque nationale soit géré à partir d'un point central, l'élaboration et la coordination du contenu sont décentralisées. Le comité de coordination des textes sur le Web, qui compte des représentants provenant de tous les secteurs de la Bibliothèque, oriente le processus d'édition sur le Web et sert de tribune pour discuter des modifications et des améliorations structurelles à apporter au service Web. Le document intitulé « Rôles et responsabilités pour le service World Wide Web de la Bibliothèque nationale du Canada » définit en détail ses autres responsabilités.

À l'origine, la structure du contenu sur le site Web reflétait l'organisation interne de la Bibliothèque nationale. Y figuraient des renseignements de base au sujet de la Bibliothèque, de ses grandes collections et services de même que les programmes publics, sans oublier les liens à d'autres ressources Internet canadiennes. La vogue croissante du service et le vaste potentiel du Web ont débouché sur de constants ajouts qui ont augmenté la portée de même que la taille du service. Au nombre des ajouts les plus importants, citons Information sur le Canada par matière (www.collectionscanada.ca/cibs/index-f.html), Renseignements sur les gouvernements canadiens (www.collectionscanada.ca/8/4/index-f.html) et le catalogue de la Bibliothèque nationale (www.collectionscanada.ca/amicus/index-f.html). L'ensemble des publications gratuites de la Bibliothèque (p. ex., les Nouvelles de la Bibliothèque nationale, les brochures d'information), et beaucoup d'expositions sont désormais accessibles en version électronique. Les résultats des activités et des projets de numérisation de la Bibliothèque, comme l'Index des périodiques de musique canadiens (www.collectionscanada.ca/cmpi-ipmc/index-f.html) et l'Index des Commissions royales (www.collectionscanada.ca/ifrc/) ont également été ajoutés au Web, de même qu'une liste de projets canadiens de numérisation.

Les attentes et les intérêts des utilisateurs augmentent et changent aussi rapidement et de façon aussi étendue que l'information disponible sur le Web, et cela constitue l'une des toutes premières leçons tirées de l'élaboration et de la tenue du site Web. Le contenu du site de la Bibliothèque a augmenté bien au-delà des attentes originelles, et nous nous sommes bientôt rendu compte que l'information devait être rationalisée et restructurée pour la rendre plus accessible et par conséquent, plus utile. Un site qui reflète la structure interne d'une organisation ne répond pas nécessairement aux besoins des gens de l'extérieur.

La nouvelle page d'accueil de la Bibliothèque offre à l'usager une démarche différente. Les renseignements sont regroupés en trois grandes catégories: « Renseignements généraux », « Services » et « Sources d'information sur le Canada ». Cette dernière catégorie offre des services à valeur ajoutée aux bibliothèques canadiennes, aux éditeurs et aux personnes intéressées. Des possibilités d'accès rapide, comme « Quoi de neuf ? » et « Contactez-nous ! », sont également offertes. Nous avons également tenu compte des personnes ayant une déficience visuelle (www.collectionscanada.ca/index-f.html).

Le contenu accru du service Web de la Bibliothèque s'est accompagné, ce qui est très gratifiant, d'une utilisation accrue. Ainsi, pour la première période semestrielle entre octobre 1995 et mars 1996, le nombre moyen de consultations par jour s'est élevé à 1 579, tandis que durant les six mois qui ont suivi (d'avril 1996 à septembre 1996), le nombre moyen de consultations par jour totalisait 2 767, soit une augmentation de 75 pour cent. De même, pour les deux mêmes périodes, le nombre moyen d'utilisateurs distincts qui ont consulté le site chaque mois s'élevait à 9 655 et à 18 933, une augmentation de 96 pour cent. À l'heure actuelle, on compte plus de 4 000 consultations chaque jour, et plus de 30 000 utilisateurs distincts accèdent au site chaque mois.

Autre leçon qu'ont eu tôt fait d'apprendre les personnes et les organisations qui créent des sites Web, c'est qu'ils nécessitent une mise à jour constante afin de bien refléter l'évolution dans le contenu, la structure et la technologie. À la Bibliothèque nationale, nous cherchons à améliorer notre service par des fonctions qui offrent un accès plus rapide et plus facile. Un tableau général et une fonction de recherche améliorée constituent les premières caractéristiques que nous sommes en train d'ajouter. Les utilisateurs peuvent désormais effectuer des recherches dans certaines des bases de données accessibles à partir du site, et nous offrons en outre des outils de recherche pour d'autres sites Web. Le recours à des illustrations, à la fois comme outils de navigation et fonctions esthétiques, est présentement à l'étude. Nous offrons déjà une fonction sonore sur notre site et une autre caractéristique multimédia comme l'image, ce qui permettra à un usager situé loin de la Bibliothèque de bénéficier de certains de nos programmes publics. Par exemple, les lectures présentées lors de la Grande soirée de lecture des lauréats des Prix littéraires du Gouverneur général de 1995 sont déjà disponibles et audibles (www.collectionscanada.ca/3/8/index-f.html). Nous étudions également des possibilités de créer des scènes de réalité virtuelle. Enfin, mais non moins important, nous mettons à l'essai différents outils de gestion du Web afin de nous aider à mettre à jour le site.

Il est possible que 200 millions de personnes aient accès à Internet d'ici l'an 2000. La croissance époustouflante d'Internet à la fois sur les plans du contenu et du développement technologique a eu une incidence énorme sur les bibliothèques. On leur demande également de fournir l'accès électronique à l'information qui se trouve ailleurs. Avec Internet, « ailleurs » peut signifier « n'importe où ». Un nombre croissant de bibliothèques canadiennes sont en mesure d'offrir de tels services. À la bibliothèque publique de Vancouver par exemple, on compte 30 terminaux consacrés à l'accès à Internet, neuf terminaux réservés à l'accès libertel local, et beaucoup de terminaux pour l'accès au catalogue et de postes cédéroms. De plus en plus de bibliothèques accèdent au monde du Web.

Les technologies de l'information ont obligé les bibliothèques à relever des défis nouveaux et souvent complexes. À la Bibliothèque nationale, nous poursuivons nos efforts pour jouer un rôle important dans le développement de l'accès électronique à l'information au Canada afin de relever les défis du 21^esiècle. Aussi longtemps que la Bibliothèque constituera la ressource principale du pays à l'appui des études canadiennes, son service Web demeurera essentiel.