La terre
Le glissement rocheux de Québec, 19 septembre 1889
Le 19 septembre 1889, à Québec, un gigantesque bloc de roche s'est décroché du Cap Diamant pour tomber 90 mètres plus bas sur des maisons de briques et de pierre au pied de la falaise. Le glissement rocheux, ou éboulement, s'est produit le lendemain d'une journée de pluie très abondante. Les maisons de 28 familles de la rue Champlain, des numéros 133 à 155, ont été écrasées et une centaine de personnes ont été ensevelies sous 24 mètres de débris de roches.
Les sauveteurs sont vite arrivés sur les lieux de l'éboulement, mais il leur a fallu des journées entières pour soulever certaines roches et sauver les survivants, ou pour récupérer les cadavres de ceux qui avaient péri. Plus de 40 personnes ont été tuées par le glissement rocheux, dont des enfants. Le nombre de victimes aurait certainement été beaucoup plus élevé, mais, heureusement, plusieurs familles s'étaient absentées pour se rendre à deux funérailles.
Source
Maisons de la rue Champlain, à Québec, détruites par le glissement rocheux survenu en 1889
Source
Amas de roches couvrant complètement la rue Champlain, à Québec, en septembre 1889
Malheureusement, ce n'était pas la première fois que ce genre de catastrophe se produisait. Les glissements rocheux ont fait partie de l'histoire de la ville de Québec depuis les années 1700. La plupart du temps, les dommages se limitaient au secteur du quartier Champlain, au pied du Cap Diamant. Un accident semblable s'était déjà produit le 17 mai 1841, également sur la rue Champlain, dans les mêmes circonstances. Cette fois-là, l'éboulement avait tué 27 personnes et détruit six maisons. En 1852 et 1864, de tels éboulements avaient entraîné des pertes de vie et causé des dommages matériels. Après le glissement rocheux de 1864, on avait déblayé le terrain et colmaté les fissures les plus profondes avec du ciment afin d'étayer la structure. Jusqu'à l'éboulement de 1889, on considérait que les maisons construites de l'autre côté de la rue Champlain, c'est-à-dire les plus éloignées de la falaise, n'étaient pas menacées. Après le glissement rocheux de 1889, les ruines des maisons et les roches ont été laissées sur place afin d'aider à renforcer ce qui restait de la falaise.
Un rapport de 1889 sur les pertes causées par le glissement rocheux démontre que les survivants ont souffert pendant longtemps des conséquences de l'éboulement. Plusieurs d'entre eux ont subi des blessures qui les ont rendus inaptes au travail. Plusieurs autres sont morts jeunes, laissant leur famille sans soutien, et les enfants qui avaient survécu à la tragédie se sont retrouvés orphelins.