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Banni?re : SOS! Les catastrophes au Canada
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L'eau

Les inondations du Saguenay, juillet 1996

La région du Saguenay avait déjà subi la brutalité de Dame Nature, en l'occurrence, un glissement de terrain massif en mai 1971 et un important tremblement de terre en novembre 1988. En dépit de ces catastrophes antérieures, toutefois, personne ne pouvait s'attendre aux inondations et aux glissements de boue qui ont dévasté la région à la mi-juillet 1996. Des routes, des ponts, des systèmes électriques et des réseaux d'alimentation en eau ont tout simplement disparu. C'était la pire catastrophe de l'année et la première catastrophe naturelle du Canada à causer un milliard de dollars de dommages. Ce fut aussi l'inondation la plus meurtrière depuis l'ouragan Hazel, qui avait frappé Toronto en 1954.

Entre le 18 et le 21 juillet 1996, il est tombé une quantité énorme de pluie. Un vaste système de basse pression a aspiré de l'eau des Caraïbes et l'a déposée dans les voies d'eau qui se déversaient dans la rivière Saguenay et le lac Saint-Jean. La région du Saguenay a reçu en deux jours autant de pluie que les précipitations normales pour tout le mois de juillet.

La tempête a déclenché le plus gros déluge de surface qui se soit produit au Canada au vingtième siècle et a créé un immense déferlement d'eau, de roches, d'arbres et de boue. Les réservoirs étaient remplis à capacité, les digues s'effondraient en glissements de boue et les rivières déchaînées arrachaient les flancs des falaises, les ponts et les bâtiments. Les résidants ont été obligés de quitter leur maison à mesure que l'eau montait et que de violentes vagues de boue pénétraient dans leur sous-sol.

Photo montrant des édifices détruits par l'inondation survenue ? Grande-Baie, au Québec, en 1996

Source

Dommages causés par le débordement de la rivière Saguenay, à Grande-Baie, au Québec, en 1996

Plusieurs maisons construites sur des terrains instables ont été détruites par les inondations. Depuis des années, les urbanistes savaient que ces terrains n'étaient pas sécuritaires, mais ils avaient cédé aux pressions des promoteurs. Au 22 juillet, 488 maisons avaient été détruites, 1 230 avaient été endommagées et 16 000 personnes avaient dû être évacuées. Les inondations ont obligé près de 12 000 personnes à abandonner leur foyer. Dix personnes ont perdu la vie dans des glissements d'argile créés par les torrents.

L'ampleur de la tragédie était épouvantable. Les pertes économiques étaient énormes, car la catastrophe s'était produite au plus fort de la saison touristique. Les festivals et les célébrations ont été annulés en raison des pannes de courant et du fait que des routes, des rails et des ponts avaient été emportés par le déluge. Les industries locales ont aussi été durement frappées; les papeteries et les autres commerces ont été fermés pendant plusieurs semaines. Le total des dommages financiers a atteint 700 millions de dollars. Pour l'industrie de l'assurance, ce fut la catastrophe météorologique la plus coûteuse du Canada. Si l'on compte les pertes de biens assurés et non assurés, ajoutées aux coûts indirects pour l'économie, on a estimé que les pertes totales ont dépassé 1,5 milliard de dollars.

Une conséquence positive des inondations du Saguenay a été l'impressionnante réaction humanitaire du reste du Canada à la suite de la catastrophe. Dans ce bastion traditionnel de nationalisme québécois, on a passé outre les allégeances politiques et les sinistrés ont accepté avec reconnaissance l'aide du reste du Canada.

Une enquête sur les inondations a conclu que le système de barrages et de digues de la région, qui harnache le maximum d'énergie de l'eau, avait été mal entretenu. Les enquêteurs ont recommandé que les vannes de décharge soient modernisées, que le niveau des réservoirs soit abaissé et que l'on garantisse l'intégrité des barrages et des digues. La commission a aussi suggéré de mettre fin à la construction dans les zones susceptibles d'être affectées par des inondations d'ici 2016. Toutefois, compte tenu des situations météorologiques de plus en plus imprévisibles, on doute que ces recommandations suffisent à prévenir de nouvelles catastrophes.

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Article de presse : UN VRAI DÉLUGE

Enqu?tes sur les naufrages

 
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