Le feu
Tout au long de l'histoire humaine, le feu a été un agent de transformation fondamental. Son importance primordiale pour les humains, ses pouvoirs mystérieux et son apparente imprévisibilité lui ont conféré un statut divin ou sacré chez plusieurs peuples.
Le feu est une composante essentielle de notre environnement naturel. Des feux de forêt, causés la plupart du temps par des éclairs, se déclenchent dans plusieurs régions du Canada lorsque le temps est chaud et sec. Il y a en moyenne 10 100 feux de forêt au Canada chaque année. Ces feux de forêt jouent un rôle important dans la majorité des écosystèmes forestiers, et aident à en maintenir la santé et la diversité.
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Ruines de la vieille brasserie Molson, à Montréal, après l'incendie; photo prise entre 1900 et 1920
L'histoire fait état de graves feux de forêt qui ont détruit d'énormes peuplements de bois et causé plusieurs pertes de vie. Toutes les régions du Canada ont été touchées, depuis la côte de l'Atlantique, où s'est produit le grand feu de Miramichi, au Nouveau-Brunswick, le 5 octobre 1825, à celle du Pacifique, où a éclaté l'incendie du district de la rivière Elk, en Colombie-Britannique, en août 1908. Des villes minières, notamment dans le nord de l'Ontario, ont aussi été durement frappées par des incendies : Porcupine, le 11 juillet 1911, et Matheson, le 29 juillet 1916.
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Début de l'incendie qui a ravagé une partie de Hull, au Québec, le 26 avril 1900
Les forêts canadiennes continuent d'être la proie d'incendies catastrophiques, mais la menace des feux de forêt est atténuée grâce à des méthodes de détection et des techniques d'extinction des incendies modernes, des corps de pompiers professionnels, des conduites d'eau et des pompes modernes, ainsi que les évacuations par air. Le défi à relever consiste maintenant à établir un sain équilibre entre les aspects écologiques positifs des incendies et leurs impacts sociaux et économiques négatifs.
L'étincelle d'une locomotive, un mégot de cigarette jeté nonchalamment ou une chandelle laissée sans surveillance peuvent déclencher accidentellement un incendie majeur. Plusieurs villes ont été ravagées par des incendies catastrophiques, surtout au dix-neuvième siècle, dans de petits quartiers urbains où des bâtiments de bois surpeuplés et collés les uns sur les autres devenaient facilement la proie des flammes. Il y a eu, au début des dix-neuvième et vingtième siècles, des incendies majeurs aux endroits suivants : à St. John's (Terre-Neuve), le 12 février 1816, le 7 novembre 1817, le 21 novembre 1817, le 9 juin 1846 et les 8 et 9 juillet 1892; à Québec (Québec), le 28 mai et le 28 juin 1845; à Saint John (Nouveau-Brunswick), le 20 juin 1877; à New Westminster (Colombie-Britannique), le 10 septembre 1898; et à Toronto (Ontario), le « Grand feu » du 19 avril 1904.
L'explosion de Halifax, le 6 décembre 1917, et les incendies qui l'ont suivie, est probablement considérée comme la pire catastrophe jamais survenue au Canada et la plus grande tragédie de notre histoire.
Plusieurs incendies majeurs ont été allumés par une main criminelle. Un des plus anciens rapportés fut le feu de cause incendiaire survenu à Québec, en 1629, alors que Champlain était gouverneur. C'est le 12 décembre 1942, à St. John's (Terre-Neuve), que s'est produite une des conflagrations les plus meurtrières de l'histoire du Canada, lorsqu'un incendie a ravagé le bâtiment populaire et très fréquenté que les Chevaliers de Colomb avaient fait construire pour les soldats.
En tant qu'agent de changement, le feu a souvent déclenché des changements technologiques et sociodémographiques, influé sur l'aménagement des villes, sur l'urbanisme, ainsi que sur les plans élaborés et l'équipement utilisé pour combattre les incendies. Lorsqu'elles ont reconstruit les quartiers ravagés par des incendies, les villes ont été obligées d'utiliser de la pierre plutôt que du bois, établir des zones de protection et construire des rues plus larges. Le changement est une constante; il est impossible d'y échapper.