L'air
Dans la préface de son livre intitulé Hurricane Hazel, Betty Kennedy écrit qu'il est important de se souvenir des catastrophes et de continuer à les raconter, car c'est une façon de réaffirmer la vie.
Pendant un certain temps, j'avais de la difficulté à comprendre que tellement de gens qui avaient vécu une catastrophe soient capables de retourner en arrière et de revivre leur expérience. Petit à petit, j'ai eu l'impression que pour eux, de façon étrange et inexplicable, le fait de raconter ce qui s'était passé représentait bien des choses. C'était une façon de dire « Oui, je m'en souviens » et « Oui, nous sommes passés à travers ». Mais c'était aussi une façon d'exprimer un émerveillement constant devant la force vitale qui nous habite tous. En se souvenant, on réaffirme la vie. [traduction libre] (1979, vii-viii)
Les histoires de catastrophes racontées dans cette section se ressemblent, car elles relatent des dommages épouvantables et des pertes de vie. Mais elles décrivent aussi la détermination et le courage de ceux qui ont survécu et qui ont rebâti leur vie, avec l'aide de leurs parents et de leurs amis, mais aussi souvent avec celle d'étrangers.
Source
Regina après la tornade, le 30 juin 1912
Une violente tornade s'est abattue sur Regina, en 1912, alors que la ville (et la province de la Saskatchewan, en fait) était tout à fait nouvelle et peut-être moins prête à gérer une catastrophe de cette envergure. Elle ne disposait pas de l'équipement, des outils et des moyens de transport et de communication, tels le téléphone, les lampes de poche et les véhicules de secours, que l'on tenait pour acquis au milieu du siècle.
Source
Débris de l'avion sur les lieux de l'écrasement, à Sainte-Thérèse de Blainville, au Québec, en novembre 1963
Lorsque l'ouragan Hazel a frappé Toronto, en 1954, il a pris les autorités et la population par surprise, car on ne se doutait pas qu'un ouragan puisse dévaster ainsi les régions intérieures du Canada. C'est pour cette raison qu'il y a eu un grand nombre de morts.
En 1963, un avion des Lignes aériennes Trans-Canada s'est écrasé à Montréal. L'accident n'était pas directement relié au mauvais temps, mais plutôt à de l'équipement défectueux. Les pluies abondantes qui avaient précédé l'écrasement et la chute de neige qui l'a suivi, toutefois, ont été parmi les principales raisons qui ont empêché les enquêteurs de déterminer la cause exacte de l'accident.
Il n'y a certes pas que ces trois événements rattachés à l'air qui se soient produits au cours des années. Le 31 juillet 1987, une tornade puissante et dévastatrice s'est abattue sur Edmonton, faisant 27 morts et 600 blessés, et laissant 1 700 personnes sans foyer; on a estimé le coût des dommages à plus de 665 millions de dollars. Bien que les tornades ne soient pas inusitées dans les Prairies, celle-ci a causé des pertes de vie et des dommages particulièrement importants. Entre 1879 et 1979, sept tornades se sont abattues sur la région d'Edmonton, causant 22 morts.
Les ouragans ne sont pas rares non plus sur la côte est du Canada. En 2003, l'ouragan Juan a causé des dommages terribles et des pannes de courant qui ont duré plusieurs jours à Halifax et dans d'autres régions de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard. Au moins sept personnes ont perdu la vie. En juin 1959, un autre ouragan s'était abattu sur les Maritimes, faisant 33 morts.
Et, bien sûr, il y a eu d'autres accidents d'avion au Canada : en 1989, un avion à passagers F-28 d'Air Ontario s'est écrasé près de Dryden, en Ontario, faisant 24 morts et 45 blessés; en décembre 1956, le North Star des Lignes aériennes Trans-Canada, en route vers Calgary avec 62 passagers à bord, a disparu près de Vancouver et l'on n'a retrouvé l'avion qu'en mai 1957, sur le mont Slesse, en Colombie-Britannique.