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![]() UNE CONFLAGRATION - LA VILLE DE NEW-WESTMINSTER EN CENDRES - $2,500,000 DE DOMMAGESVancouver, C. A., 12 — Une pénible sensation a été créée ici, hier, lorsqu’on a appris que New Westminster, la ville reine de la rivière Fraser, était en flammes. Les rapports télégraphiques nous annoncent qu’il ne reste pas un édifice debout, dans le quartier des affaires et dans le centre de la ville. Il ne reste plus guère de cette ville superbe que monceaux de ruines fumantes qui présentent le sepctacle [sic] le plus lamentable. Il était environ minuit, lorsqu’une dépêche annonça que la ville était en flammes. La dépêche ajoutait que le bureau de télégraphe allait être transféré en dehors de la ville, à cause du feu qui ne manquerait pas de l’atteindre. En effet, une dépêche subséquente annonçait que les bureaux du télégraphe étaient en cendres. A la première nouvelle de l’incendie, votre correspondant est monté sur une bicyclette, et s’est rendu sur les lieux du désastre, soit une distance de douze milles. La ville présentait une scène de désolation affreuse. Les habitants consternés ne savaient où diriger leurs pas, le désespoir peint sur la figure, se tordaient vainement les bras, en suppliant Dieu de faire cesser le fléau destructeur. On suppose que l’incendie a pris naissance du côté de la rivière. Des étincelles échappées à la cheminée d’un vapeur, ont mis le feu à une maison voisine. L’incendie, alimenté par un vent impétueux, a rapidement pris des proportions telles qu’il a été impossible d’en arrêter les progrès. En moins de trois heures, un quartier complet, comprenant dix rues, étaient en flammes. Tous les édifices publiques [sic], les églises, les banques, la cathédrale, ont été détruits. On a expédié de Vancouver tous les secours nécessaires, mais en dépit de tous les efforts réunis, il a été impossible de vaincre le fléau. Le nombre des propriétés détruites est incalculable. Un pont de chemin de fer, trois steamers de rivière, sont aussi devenus la proie des flammes. On ne croit pas que les pertes de vie soient nombreuses. On sait néanmoins qu’une femme en couche et une autre atteinte de fièvre typhoïde, sont mortes de terreur. Deux cercueils, contenant des cadavres, ont été retirés d’une maison en flammes et laissés dans la rue. Les secours, consistant tant en vivres qu’en vêtements, sont arrivés de partout. On a dressé trente tentes pour servir d’abris provisoires aux personnes sans asile. Vancouver, 12 — Il ne reste plus une pierre des maisons d’affaires à Westminster. Le désespoir et la souffrance des malheureux habitants sont indescriptibles. On a expédié de Vancouver tout ce que l’on a pu imaginer de secours. On ne sait pas encore le nombre exact des pertes de vies [sic], mais on craint que plusieurs personnes aient péri dans les flammes. On dit qu’un pompier, du nom de Campbell, est tombé du toit d’une maison embrasée et qu’il a été victime de son dévouement. Une pauvre femme, malade depuis deux jours, est morte dans la rue. On rapporte des faits incroyables. On dit que le feu était si violent, que les pommes des pommiers situés sur le côté de la rue opposé, à l’incendie, ont été rôties sur l’arbre comme dans un four. Trois steamers ont été brûlés. Ce sont les navires Edgar, Gladys et Bon Accord. Il n’y a plus en seul magasin à New Westminster; les provisions ont été détruites, sauf celles qui ont été expédiées après la catastrophe. Il est encore impossible d’évaluer, même approximativement, les pertes causées par le feu. De toutes les industries de New Westminster, seules la grande usine Royal City Planing Mills, et la Cleve Canning Co., restent debout. Un témoin oculaire décrit ainsi la scène de l’incendie : « Le feu a été découvert au quai de MM. Brackman et Kerr, sur la rue « Front. » De là il s’est communiqué à la gare du C. P. R., où il a traversé la rue. Il s’est ensuite propagé en montant la rue « Front, » balayant les deux côtés à la fois, et entamant la rue « Columbia, » la principale rue artère commerciale de la ville. L’une après l’autre, toutes les maisons d’affaires prenaient feu avec une telle rapidité que dans fort peu de minutes il ne restait plus vestige de ce qui était le centre commercial de New-Westminster. De la rue « Colombia » [sic] l’incendie a gagné le haut de la colline et a attaqué l’immense construction qui se trouvait près de la rue « Carnarvon. » Sous cette construction, élevée sur des piliers de bois, un espace considérable était rempli de bois de sciage sec. Le feu et le vent s’y sont introduits de compagnie, et y ont allumé un véritable feu d’artifice imposant dans son horrible magnificence. De ce moment le feu s’est étendu dans toutes les directions. La cathédrale anglicane, l’église baptiste, l’église méthodiste ont tour à tour été détruites de fond en comble. Autour de ces édifices religieux s’élevaient des groupes nombreux d’habitations particulières qui se sont bientôt dissipées en fumée. Leurs occupants ont pu à grande peine se sauver par une fuite précipitée. L’incendie a descendu alors la rue Carnarvon et bientôt a détruit la [sic] palais de justice (construction en brique) et l’Hôtel de Ville (construction en bois). Heureusement, à cet endroit il y a un grand espace de terrain vacant et les flammes n’ont pu atteindre la grande maison d’école centrale. Toutefois, la rue Agnès et un côté de l’avenue Royale ont pris feu et toutes les maisons d’habitations y ont été rasées jusqu’au sol. Tout le temps qu’a duré l’incendie, le vent a soufflé en tempête sur la rivière Fraser dans la direction de son embouchure. C’est grâce à cette circonstance si l’église catholique, le couvent, l’hôpital et toutes les autres constructions appartenant à cette congrégation ont pu être sauvées [sic]. On ne peut comprendre comment l’incendie a pu prendre de telles proportions. On dit que en dépit des efforts héroïques des pompiers, les boyaux ont été détruits avant que l’on eût pu rien faire pour arrêter les progrès du feu. A la misère déjà si grande des malheureux habitants est venue s’ajouter la privation d’eau. De tous les magasins ou boutiques de la ville, une pauvre petite hôtellerie a été seule épargnée. Le journal « Columbian », qui venait de renouveler son matériel et qui avait fait un approvisionnement de papier pour trois ans, a tout p[e]rdu. On raconte que des personnes, totalement ruinées par cette catastrophe épouvantable, se sont retirées dans la campagne, et se sont endormies sur le sol humide, abattu[es] par ce terrible coup. Vancouver, C. A., 12 — On estime que les pertes causées par la conflagration de New-Westminster s’élèveront à plus de $2,500,000 avec $1,500,000 d’assurances. La compagnie d’assurance London est celle qui sera certainement la plus éprouvée. Les coffres de sûreté et les voûtes des banques ont résisté à l’incendie. Le coffre-fort d’une des compagnies d’assurance a sauté au moyen d’une charge de poudre. On a formé un comité de citoyens pour secourir les incendiés. Le gouvernement provincial a pris des mesures pour venir en aide aux malheureuses victimes du désastre. Un train chargé de toutes sortes de vivres et vêtements a été expédié à midi, hier, à New-Westminster. Le steamer « Joon », prêté par Dunsmuer, fut frété et dépêché en toute hâte à Vancouver. Le spécial du Pacifique ici a été tenu sous vapeur et envoyé à New-Westminster avec des vivres. Voici une liste partielle des édifices détruits : Quais de Brackman, du marché, du C. P. R., de la compagnie du gaz, de Gilley Frères. Bâtisses de la Western Fisheries Company, poste des pompiers No 3, gare du Pacifique, Hôtel Caledonia, bâtis[s]e de la Quong On We Company, bâtis[s]e Welh, Brackman et Ker, magasin rempli de farine, bâtisse de James Wise, Hôtel Hoolbrook, magasin de Charles McDonough, bâtisse de Armstrong-English, Hôtel Fichoff, bâtisse McGillivray. Sur la rue Columbia les principales maiosns [sic] d’affaires détruites sont : L’Hôtel Occidental, le bloc Armstrong-Burke, bâtisse McArthur, Iron Work, Banque de Montréal, l’Hôtel Douglas, le bloc Hambly, le club Westminster, Banque de la Colombie Anglaise, bureau du journal « Westminster Columbian », le bloc Beglie, fabrique de meubles de Wintermute, boulangerie de Baker, Y. M. C. A., poste de pompiers No 1, librairie, la poste et la douane, bâtisse Ellard, bâtisse Blackie, l’Hôtel Colonial, le Globe-House, bâtisse Mead, l’Hôtel Crotto, le bloc Burns-Curtis, bureau du téléphone, magasin d’encans de Trapps, bâtisses Masonic et Oddfellows, bâtisse Lewis, le bloc Cunningham, l’Hôtel Central, l’Hôtel du Dépôt, bâtisse True, l’église Méthodiste, $10,000 ; l’église Ba[p]tiste, $10,000 ; la cathédrale Episcopalienne, $25,000 ; l’église Presbytérienne, $5,000 ; Palais de Justice, l’hôtel de ville, l’opéra Herring, $20,000 ; le bloc Lewis, l’Hôtel Guichan, Merchants Exchange, Mission Chinoise, résidence d’Ewan, $5,000, et environ 250 maisons et résidences privées sur le[s] rues Agnus, Royal Avenue, Douglas et autres. ![]() |
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