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Headline reading L'HORRIBLE DOUTE CESSERA SE SOIR

L'HORRIBLE DOUTE CESSERA CE SOIR

Il y aura, ce soir, quatre jours que la désastre du « Titanic » s’est produit et on a maintenant perdu tout espoir de retrouver ceux dont les noms n’ont pas été publiés sur la liste du paquebot de secours, le « Carpathia ». Sans avoir entendu de vive voix le récit du naufrage, on peut se convaincre par un coup d’œil sur cette liste que les hommes du bord comme les passagers se sont conduits en gentilshommes. Ils ont donné leur chance de vivre aux faibles : les femmes et les enfants. Montréal est affligé en proportion autant que New York, car au nombre des disparus on compte jusqu’ici le président du Grand Tronc, M. C.M. Hays ; le financier Thornton Davidson, fils de Juge Davidson et gendre de M. Hays ; le banquier Markland Molson, de la banque de ce nom ; M. H.J. Allison, M. Q. Baxter et M. V. Payne, secrétaire de M. Chas, M. Hays. Tous étaient avantageusement connus dans le monde des affaires et certains laissent des vides difficiles, pour ne pas dire impossibles à combler.

Hier encore, on se faisait illusion sur le sort de bien des passagers. On comptait sur la présence dans les parages du naufrage de bateaux de pêche de la flottille de Terre-Neuve, mais ces bateaux ont été rencontrés pour la plupart depuis et aucun n’apporte de nouvelles des naufragés, neuf un miracle aurait permis que d’autres passagers se fussent échappés du désastre qui met en deuil deux continents.

Aux bureau de la White Star de New York, les demandes de renseignements de la part des parents et des amis continuent d’affluer. Les malheureux qui cherchent un parent espèrent contre toute espérance et se raccrochent au moindre mot d’espoir qu’on leur fait entendre. Ici, les familles affligées sont dans les même état d’âme car il est impossible de croire qu’une catastrophe puisse soudain nous ravir ceux que nous aimons sans laisser seulement un souvenir d’eaux.

Les compagnies de navigation font une enquête et les experts en construction navale étudient les nouveaux problèmes que le naufrage du « Titanic » vient de susciter, mais tous se butent devant ce mur de l’imprévu et de l’inconnu, car il est tout probable qu’aucun des officiers supérieurs du bâtiment n’est sauvé et personne ne saura jamais ce qui s’est passé sur la dunette du « Titanic » avant son choc avec l’iceberg. L’excuse ou la critique sont inutiles devant l’inconnu et la mort.

On sait maintenant que la nombre des passagers de troisième classe, des immigrants, sauvés, a été aussi nombreux que celui des passagers qui occupaient les luxueuses cabines du pont supérieur. Tous, riches et pauvres, ont trouvé l’égalité devant la mort et, seules les femmes ont bénéficié du favoritisme que leur accordait la bravoure des hommes.

Le service des postes ne sait pas encore quel sera le montant de ses pertes. Comme tous les grands navires de ligne, le « Titanic » portait une énorme cargaison postale et toutes les lettres ou colis sont au fond de la mer. Montréal, à elle seule, perd deux cents sacs postaux bien que M. L.J Gaboury, directeur de la poste, ne connaisse pas encore le chiffre exact des sacs qui lui sont destinés.

Les pertes seront énormes pour les expéditeurs de lettres recommandées, car celles-ci devaient être nombreuses, va que le service postal anglais a été passablement désorganisé durant la grève des [illegible] et [illegible] les lettres chargées n’étaient accumulées avant le départ du « Titanic ».

Le « Carpathie » est attendu ce soir, dans le port de New-York avec son contingent de passagers sauvés, pour la plupart pleurant la mort d’un proche donc ils ont été séparés. C’est donc demain que l’univers saura – en partie du moins – les circonstances qui ont accompagné le plus terrible drame de l’océan donc l’histoire [illegible] mention.

New York, 18, le steamer « Carpathia » appartenant à la compagnie Cunard, doit arriver à son quai, avec les 868 survivants du naufrage, ce soir, à onze heures. Ce matin à 5h 55 ce navire était au large du phare de Nantucket, c’est-à-dire à 196 milles de la métropole américaine. Les rapports marconigraphiques annonçant que seulement 705 personnes ont échappé à la mort, n’ont pas été démentis, ce matin, mais d’après les renseignements venus de toutes parts, aucun mot, depuis vingt-quatre heures, n’a été envoyé par le « Carpathia » pour donner le nombre exact des victimes.

D’après les chiffres obtenus aux bureaux de la compagnie White Star, il est probable que 1,312 personnes ont péri.

On dit que la « Carpathia » est maintenant dans la zone marconigraphique car de nombreuses dépêches de survivants et des marconigrammes adressés à la compagnie White Star, ont été constamment reçus, ce matin. Mais les multiples demandes de renseignements sur la catastrophe sont demeurées sans réponse.

Les croiseurs-éclaireurs « Chester » et « Salem » et le poste de télégraphe sans fil du gouvernement ont cessé d’envoyer des dépêches afin de laisser le champ libre aux télégraphistes du « Carpathia ». Le « Carpathia » a donné les noms de 125 passagers de troisième et a demandé à la compagnie White Star d’envoyer un officier et quatorze marins sur deux remorquers pour prendre soin, à la Quarantaine, des treize chaloupes de sauvetage de « Titanic », il semble donc que treize chaloupes seulement, au lieu d’une vingtaine, comme ou le croyait ont pu être utilisées pour le sauvetage.

L’ESPOIR S’EVANOUIT

On a perdu tout espoir de revoir vivants M. Charles M. Hays, président du Grande Tronc, le col. John Jacob Astor, M. Isidor Straus, marchand millionaire, M. Benjamin Guggenheim, M. George D. Widener et le major Archibald Butt, l’aide-de-camp du président Taft.

Le télégraphiste du « Carpathia » a envoyé une dépêche disant que le colonel Astor n’était pas sur le « Carpathia » et disant aussi qu’il ne savait pas si M. Benjamin Guggenheim et le major Archibald Butt étaient sur ce navire. Le croiseur « Salem » a demandé des informations au sujet du major Butt, mais le « Carpathia » n’a pas répondu. Le « Salem » a envoyé le message suivant : « Je peux lire dépêches du « Carpathia », mais ce navire ne veut pas prendre ce que je lui envoie.

MONTREALAIS A NEW YORK

New York, 17. – Les Montréalais qui sont arrivés ici, ce soir, en quête de nouveaux renseignements sur le désastre n’ont pas été peu surpris de ne pouvoir rien apprendre.

On ne saurait dire, aux bureaux de la ligne White Star, No 9 Broadway, si sont, oui ou non, au nombre des morts : M. Chs. M. Hays, président du Grand Tronc, M. T. Davidson, fils du juge Davidson et gendre de M. Hays, M. H.J Allison et M. Mark Molson, de la banque Molson.

On craint aussi que M.Vivian Payne, secrétaire de M. Hays, et sa femme, de Montréal, aient péri. M. Payne demeure rue Victoria, avec sa mère.

Une parente, qui a refusé de donner son nom, est allée au bureau de la ligne White Star hier après-midi et n’a pas trouvé sur la liste des survivants le nom de celui qu’elle cherchait. C’est un jeune homme dont la mère est malade, et que la mort de son fils peut tuer.

La liste révisée des rescapés ne mentionne pas le nom de Mme Allison et de sa petite fille, de Montréal. Comment il se fait qu’elles n’aient pu se sauver, ne peut s’expliquer, à moins que Mme Allison ait refusé de laisser son mari, qui, de même que les autres passagers, est demeuré sur le navire, restant en cela fidèle à la vielle tradition britannique. La bonne de Mme Allison, ainsi que le bébé de cette dernière, ont été sauvés.

Les officiers suivants du Grand Tronc : M. Howard Kelley, le docteur Hutchison et M. Scott, gendre de M. et Mme Hays, sont arrivés à New-York hier, et sont allés voir M. Franklin, vice-président de la ligne White Star. Tous ensemble, ils ont examiné avec soin la liste des survivants, mais ils n’ont pu trouver les noms de M. Chs M. Hays ou de M. Thorton Davidson. M. Fitzhugh, président du Vermont Central, autrefois de Montréal, et ami intime de M. Hays depuis un grand nombre d’années, est aussi allé voir M. Franklin ; tous sont très affectés, cependant, ils conservent encore l’espoir que M. Hays est à bord du « Carpathia ». Mlle Margaret Hays, sœur de M. Hays est à bord du « Carpathia » [illegible] de croire que les Montréalaises qui étaient à bord du « Titanic » ont été sauvées excepté peut-être Mme Allison. Les noms de Mme James Baxter et sa fille, Mme F.C. Douglas, épouse du docteur Douglas ; Mme C. M. Hays et sa fille, Mme Thorton Davidson, sont toujours sur la liste des rescapés. Les noms de M. et Mme Quigg Baxter sont sur la liste des passagers, mais non sur celle des survivants.

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