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Bannière : En quête de la vérité. Contrefaçon, imitation et tromperieBannière : En quête de la vérité. Contrefaçon, imitation et tromperie

Criminalité et contrefaçon

Lorsqu'on pense à la contrefaçon, on pense tout de suite à la fausse monnaie. Alors qu'en fait, les vêtements griffés, les cartes de crédit et les logiciels peuvent aussi être contrefaits. Méfie-toi! Non seulement c'est illégal de contrefaire de la marchandise, mais c'est aussi illégal de vendre et d'utiliser cette fausse marchandise en connaissance de cause.

La criminalité

La contrefaçon existe depuis l'invention de la monnaie elle-même! Bien avant l'utilisation des billets et des pièces de monnaie, lorsque les gens payaient avec des fèves de cacao, il y avait déjà des escrocs qui en fabriquaient des fausses et qui les faisaient passer pour des vraies!

Pourquoi les gens font-ils de la contrefaçon? Il n'y a pas de réponse simple à cette question, mais l'envie de devenir riche est certainement l'une des raisons principales. La fausse monnaie a aussi été utilisée comme tactique de guerre : en submergeant le marché de l'ennemi avec de faux billets de banque, on affaiblit son économie au point qu'il ne soit plus capable de fabriquer ou d'acheter d'autres armes.

Requête légale de Morall Magoon, 1830 Requête légale de Morall Magoon, 1830

Requête légale de Morall Magoon, 1830
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Rapport de condamnation de Morall Magoon, 1824

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Rapport de condamnation de Morall Magoon, 1824
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Au Canada, la contrefaçon a toujours été illégale. Entre 1821 et 1834, Morrall Magoon, un faussaire bien malchanceux, a été arrêté, jugé et emprisonné trois fois pour avoir passé de la fausse monnaie. La première fois qu'il a été arrêté, Magoon a été condamné à passer un an en prison. Aussitôt après sa libération, Magoon a de nouveau été arrêté, cette fois pour avoir utilisé un faux billet de banque -- un billet de 15 livres britanniques transformé en billet de 1 500 livres. À l'époque, c'était une somme énorme. Magoon a été condamné au pilori, une structure en bois avec des trous dans lesquels on coinçait la tête et les mains du condamné. Le pilori était installé dehors pour que les passants ridiculisent le condamné. Magoon a aussi passé deux ans en prison et a écopé d'une amende de 500 livres. À peine quelques mois plus tard, en 1825, il a été repris la main dans le sac. Il a été arrêté pour avoir transformé un billet de 10 livres en billet de 1 000 livres! Incroyable ce qu'on peut faire avec deux petits zéros! Cette fois, Magoon avait été condamné à mort, mais au lieu de l'exécuter, on l'a condamné aux travaux forcés en prison. Puisqu'il n'y avait pas de prison dans le Bas-Canada (maintenant le Québec), on l'a envoyé aux Bermudes pour travailler sur un chantier de construction navale et pour vivre sur un bateau-prison, le Dromedary. On l'a libéré huit ans plus tard et il est dit que c'était parce qu'il était devenu trop malade pour travailler.

La contrefaçon a toujours été un crime sérieux. Il y a des centaines d'années, au Canada, la contrefaçon était passible d'expulsion ou même de peine de mort. Aujourd'hui, la contrefaçon de monnaie pourrait te valoir jusqu'à 14 ans de prison. Même une blague aussi ridicule que de faire une photocopie en couleurs d'un billet de banque pourrait te valoir une amende de 2 000 $!

Le savais-tu?

Des images secrètes sont cachées sur les billets pour les rendre plus difficiles à contrefaire.

Viens voir ça!

La contrefaçon

Comme tous les autres pays, le Canada a eu sa part de faussaires. Il y a un peu plus de 100 ans, le détective John Wilson Murray a résolu le célèbre dossier du « Million dollar counterfeiting » (la contrefaçon d'un million de dollars). Voici ce qui s'est passé…

Photo de John Wilson Murray

John Wilson Murray
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En 1875, un expert au ministère du Trésor à Washington a reçu un étrange billet de 5 $. Il a remarqué qu'il était curieusement plus joli que tous les autres billets qu'il n'avait jamais vus! Il a vérifié son numéro de série, se disant qu'il était peut-être contrefait. Il avait raison, c'était un faux. Un très beau faux! Bientôt, on s'est mis à découvrir de jolis mais faux billets canadiens. On devait réagir vite. C'est alors que John Wilson Murray, le premier détective du crime à plein temps en Ontario, a été nommé responsable du dossier. Sa mission était de retracer les faussaires et les plaques qu'ils utilisaient pour imprimer les faux billets.

John Wilson Murray a cherché les faussaires à New York, à Philadelphie et à Washington, mais sans succès. Il a rencontré plusieurs anciens faussaires et leur a montré les billets. Les anciens faussaires étaient impressionnés. Ces « chefs-d'œuvre » ne pouvaient être que le travail d'un certain Edwin Johnson, le meilleur dans ce domaine. Malheureusement, personne ne savait où il se trouvait!

Le détective a continué de chercher partout. Chicago, Indianapolis, Cincinnati, Massachusetts… jusqu'au jour où il a vu le fils d'Edwin à une gare de Toronto. Il l'a suivi jusque chez lui et a attendu d'attraper Edwin Johnson sur le fait, ce qui a pris un bon moment. Ce n'est qu'en 1880, cinq années après la découverte du premier faux billet que John Wilson Murray a enfin pris Edwin Johnson la main dans le sac, à utiliser un faux billet pour s'acheter une cravate. Lorsque le détective l'a arrêté, Edwin Johnson n'a pas fait d'histoire et n'a pas nié quoi que ce soit. En bon gentilhomme, il a avoué qu'il contrefaisait de la monnaie, a mené le détective aux plaques d'imprimerie et l'a même aidé à les déterrer!

En tout, ils ont déterré 21 plaques exceptionnelles de cuivre gravé, soigneusement enveloppées dans du tissu. Avec ces plaques, on pouvait fabriquer sept types de faux billets (trois plaques par billet, une pour l'avant, l'arrière et même une pour les côtés!). Il avait imprimé un million de dollars en faux billets avec ces plaques. Les banques et le gouvernement étaient très heureux qu'on retire finalement ces plaques de la circulation grâce à John Wilson Murray. Malheureusement, les faux billets étaient si bien faits que même après l'arrestation d'Edwin Johnson, certains d'entre eux ont continué à circuler comme de vrais billets durant de nombreuses années!

Billet de 1 $, 1870Faux billet de 1 $, 1870

Billet de 1$, 1870
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Faux billet de 1$, 1870
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Regarde bien ces deux billets. L'un d'eux est l'œuvre du « roi de la contrefaçon », Edwin Johnson, et l'autre est un vrai billet. Regarde comment la gravure des deux billets est complexe. Pas étonnant que les plus grands experts de leur époque aient été trompés!

Faux billet de 10$, 1871 Billet de 10$, 1871

Billet de 10$, 1871
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Faux billet de 10$, 1871
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Pour en savoir davantage, rends-toi sur le site du Musée de la monnaie
www.museedelamonnaie.ca


Glossaire

billet de banque : de l'argent en papier émis par une banque centrale et utilisé comme argent officiel d'un pays.
document contrefait : une imitation d'un document ou d'un objet, ou un vrai document ou un objet modifié pour faire croire aux gens qu'il s'agit d'un vrai, aux dépens de quelqu'un d'autre. Signer le nom de quelqu'un d'autre sur un chèque est de la contrefaçon. La contrefaçon de n'importe quel document dans un objectif malhonnête est un crime grave.
gravé : découpé ou taillé sur une surface dure comme de la pierre ou du métal.

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