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Destination : histoire et culture
L'hygiène personnelle au canada, 1660-1835 Suivant
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Jean-Pierre Hardy
Musée canadien des civilisations
 

L’étude de l’hygiène au Canada
Comment étudier l’hygiène personnelle au Canada avant les années 1830? Nous n’avons pas beaucoup d’illustrations et de témoignages écrits, provenant de cette période, qui pourraient nous éclairer sur le sujet.

D’abord, on peut s’inspirer de la situation qui prévalait à l’époque en France et en Angleterre, les deux pays qui ont le plus influencé le Canada à ce moment. Ensuite, on peut interroger certains documents se rapportant à la situation coloniale. Parmi ceux-ci, mentionnons les listes de marchandises importées d’Europe, les documents judiciaires (des procès, par exemple), les journaux et les inventaires après décès des particuliers – l’équivalent des actuels testaments. Ce dernier document est particulièrement riche parce qu’il indique le statut social d’une personne et les objets qu’elle possède dans sa maison, alors que les autres nous révèlent seulement que les objets existent au pays, sans préciser qui les utilise.

   
Inventaire de Jean Mouchere des Moulins
 
   

La situation en Europe
Du Moyen Âge à la fin du XVIIIe siècle, la toilette personnelle, en Europe, est « sèche », c’est-à-dire que l’eau n’en fait généralement pas partie. La propreté est plutôt assurée par l’utilisation de cosmétiques et le changement plus ou moins fréquent des vêtements. Comme dans bien d’autres domaines, un écart important existe toutefois entre l’élite et la population en général.

 

Les gens du peuple
La masse de la population se contente habituellement de se laver les mains et le visage de temps à autre avec de l’eau, de changer de chemise à l’occasion et de se coucher la plupart du temps avec les vêtements collés au corps par la sueur de journées laborieuses. On conserve sa crasse parce qu’on connaît encore mal le mode de transmission des maladies et qu’on a peur de l’eau. L’eau est en effet considérée comme le principal véhicule du choléra, de la peste et de toutes sortes d’autres maladies. Ces habitudes changeront peu avant la fin du XVIIIe siècle.

 

L’aristocratie
Pour la noblesse et une partie de la bourgeoisie, les pratiques liées à l’hygiène corporelle sont plus complexes. D’une part, les parties du corps qu’on entretient sont beaucoup plus nombreuses – les mains, le visage, les cheveux, les oreilles, les dents et, parfois, les pieds. D’autre part, l’apparence a une telle importance qu’on la confond parfois avec la propreté.

Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, la propreté, chez l’élite, est avant tout affaire d’apparence et de vêtements. Les variétés de tissus et les couleurs se multiplient, les perruques les plus extravagantes sont créées, les cheveux sont poudrés et parfumés au lieu d’être peignés et les poudres et pommades pullulent. Certains cosmétiques, destinés à cacher les odeurs fortes des corps mal entretenus, contiennent des substances toxiques (céruse, blanc de plomb, etc.) qu’on mettra du temps à reconnaître comme telles.

Après 1750, grâce à la diminution radicale des épidémies et à l’évolution des théories médicales, l’eau est graduellement réhabilitée. Les bains publics, fermés depuis le début du XVIIe siècle pour des raisons de santé publique et de morale, reviennent à la mode. L’eau froide qui, dit-on, revigore le corps, raffermit les chairs et stimule l’esprit, est de plus en plus utilisée pour les ablutions partielles. Ces pratiques ne touchent cependant qu’une partie de l’aristocratie – les documents font en effet foi de la rareté, chez eux, de baignoires, de bidets et de cuvettes.

L’apparence demeure toujours importante, mais les vêtements ne suffisent plus à assurer la propreté autant qu’avant. Celle-ci est dorénavant associée à la santé plutôt qu’aux conventions. On change donc les vêtements plus souvent, on allège les tissus et l’on simplifie les perruques, véritables nids de puces et de poux. On remplace les essences fortes par de plus légères, à base de fleurs, de fruits et d’herbes, destinées davantage à séduire qu’à purifier l’air ou à camoufler les mauvaises odeurs.

   
Trottier dit Desrivières
Boutique de perruquier
 
 
   

La situation au Canada
L’eau étant à la fois abondante et facilement accessible, au Canada – plus qu’en Europe de l’Ouest en tout cas –, on peut se demander si l’on s’en servait plus souvent pour faire sa toilette personnelle.

Après une dure journée de labeur sous un soleil torride, les habitants se jettent-ils à l’eau pour se laver ou simplement se rafraîchir? Les coureurs des bois et les voyageurs se baignent-ils régulièrement dans l’eau froide – imitant en cela les Autochtones –, comme l’a dit (à tort) l’écrivain Jean-Jacques Rousseau? Aucun témoignage de l’époque ne vient confirmer de près ou de loin ces hypothèses.

Pour obtenir un début de réponse à ces questions, il faut interroger les documents qui peuvent nous dire comment et avec quoi l’on se lavait.

 
 
 

Baignades et bains publics
Au XVIIIe siècle, une minorité de gens, parmi les plus fortunés, possèdent leur propre baignoire. Les autres se baignent dans les nombreux lacs et rivières. Dans l’ensemble, toutefois, – tout comme aux États-Unis, en France et en Angleterre –, bien peu de personnes prennent un bain complet. Cette habitude ne se répandra pas avant le début du XIXe siècle, même chez l’élite.

Ainsi, vers les années 1810-1820, on fréquente de plus en plus les stations balnéaires en Europe, on multiplie les bains publics dans les principales villes nord-américaines et l’on introduit les baignoires dans les plus grands hôtels canadiens et américains de même que dans les demeures des citoyens les plus riches. Mais la majorité de la population se contente encore d’enlever le plus gros de la saleté en se passant une serviette d’eau froide sur le visage et les mains. Pour ce faire, on utilise n’importe quel bassin, jusqu’à ce que la table de toilette soit plus répandue, après 1825.

Table de toilette
 
   
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Date de création : 27 septembre 2001
© Société du Musée canadien des civilisations
Canada

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