Ministère des Finances
140 ans et ça continue

Un nouveau ministère pour un nouveau pays

En 1867, le Canada est devenu un dominion, ou État autonome du
Commonwealth, composé du Nouveau Brunswick, de la Nouvelle Écosse, de
l'Ontario et du Québec.
Le premier ministre des Finances, Alexander Galt, avait déjà occupé
la même fonction pour la province du Canada (qui se composait alors de
certaines parties de l'Ontario, du Québec et du Labrador actuels).
La création du Ministère et ses premières fonctions

Le ministère des Finances a été l'un des premiers ministères du
gouvernement du Canada, avec le ministère de l'Agriculture, le Service
pénitentiaire, les Travaux publics, le Département des bureaux de poste,
le Secrétariat d'État et le Bureau du Conseil privé.
Au début, les principales fonctions du ministère des Finances
portaient sur la tenue des comptes, la perception des revenus et
l'administration des dépenses publiques, ainsi que le service de la dette
nationale.
Les directeurs, commis et messagers du Ministère étaient au nombre de
28 en 1867.
En juin1869, John Rose, qui succédait à Alexander Galt au poste de
ministre des Finances, a proposé une loi énonçant les tâches du
Ministère, lesquelles consistaient essentiellement à se charger de tout
ce qui n'était pas confié à un autre organisme.
L'évolution du Ministère

Depuis 1867, 39 ministres des Finances se sont succédé et chargés de
l'exécution de différentes tâches.
Ainsi, à divers moments depuis sa création, le Ministère a joué le
rôle de Secrétariat du Conseil du Trésor, de contrôleur du Trésor, de
responsable de la Monnaie royale canadienne ou de Tribunal canadien du
commerce extérieur. Il a aussi été chargé de la vérification des
impôts et des pensions de la sécurité de la vieillesse et de la
fonction publique.
Au cours de la Première Guerre mondiale, le gouvernement fédéral a,
pour la première fois, emprunté directement aux particuliers au moyen
des emprunts de la Victoire. Il a prélevé les premiers impôts sur le
revenu en 1917.
Au début des années 1930, le gouvernement a transféré à d'autres
ministères ou organismes des responsabilités détaillées relatives au
fonctionnement et aux programmes, de sorte que le ministère des Finances
puisse se concentrer sur son travail analytique et stratégique
indispensable.
En 1939, les responsables du Ministère ont mis au point une nouvelle
approche pour élaborer le budget fédéral. Au lieu de se limiter à
équilibrer les dépenses et les revenus, ils ont commencé à utiliser le
pouvoir d'imposition et les politiques en matière de dépenses dans le
but d'influer sur le développement économique en général.
Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, le produit intérieur brut du
Canada a doublé et les dépenses fédérales annuelles ont atteint 10
fois le niveau des dépenses de 1939. Cela a accru considérablement
l'influence du Ministère, une influence qui s'exerçait principalement
par l'entremise des budgets.
Faits saillants de l'histoire budgétaire

Le premier budget canadien, déposé le 7 décembre 1867, affichait des
rentrées de fonds de 7,4 millions de dollars et des dépenses de 5,3
millions de dollars.
Depuis 142 budgets ont été présentés, de même que 22 mini-budgets,
budgets intérimaires, mises à jour financières et états financiers.
L'intervalle le plus court entre deux budgets a été de quatre mois
(soit du 18 juin au 14 octobre 1971). L'intervalle le plus long a été de
16 mois (soit du 25 février 1937 au 16 juin 1938).
Les premières années, le budget consistait simplement en un discours
que le ministre des Finances présentait à la Chambre des communes, et
qui était transcrit à la main et reproduit dans le Hansard, le compte
rendu des débats.
Les journalistes présents dans la tribune de la presse prenaient des
notes sur le discours, à partir desquelles ils rédigeaient leurs
articles. Le Ministère ne fournissait aux médias ni documentation
spéciale, ni séance d'information sur le budget.
Dans les années 1960, on a commencé à produire des copies du
discours du budget au moyen d'un duplicateur à l'encre, qui étaient
ensuite assemblées à la main dans le cabinet du ministre. Ce document
était distribué aux journalistes au moment où le ministre commençait
son discours.
De nos jours, le processus budgétaire est beaucoup plus élaboré, et
parfois même, il inclut une nouvelle paire de chaussures.
On ne sait vraiment quand ou comment a débuté la tradition voulant
que le ministre des Finances porte une nouvelle paire de chaussures le
jour de dépôt du budget.
En date de 2007, sept ministres des Finances du Canada avaient
étrenné de nouvelles chaussures ce jour-là, y compris trois ministres
qui ont créé leur propre variante de la tradition : il s'agit de Paul
Martin, qui chaussait des bottes de travail; de John Crosbie, qui portait
des mukluks, et de Jim Flaherty, qui avait porté de nouveaux souliers en
2006, et qui a acheté des patins à glace pour son fils lors du budget de
2007.
Le Ministère, aujourd'hui

Aujourd'hui, à mesure que le ministère des Finances avance vers le
prochain jalon important de son histoire, c'est-à-dire son 150e
anniversaire, il poursuit son rôle essentiel d'aider le gouvernement du
Canada à concevoir les politiques sociales et économiques qui
permettront d'améliorer encore le niveau et la qualité de vie des
Canadiennes et des Canadiens, de leurs familles et de leur collectivité
pour les années à venir.
Mentionnons que le Ministère s'acquitte de ses tâches tout en
demeurant l'un des plus petits ministères du gouvernement du Canada,
puisqu'il compte moins de 1 000 employés.

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