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Des honneurs en or
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Âgé de 72 ans, M. Cook a poursuivi une brillante carrière en herpétologie (l'étude des reptiles et des amphibiens) au Canada. Il a occupé le poste de conservateur des collections nationales d'herpétologie au Musée canadien de la nature pendant plus de trois décennies, période au cours de laquelle le nombre de spécimens s'est multiplié par dix. Il est depuis 31 ans le rédacteur en chef de Canadian Field-Naturalist, revue trimestrielle du Ottawa Field-Naturalists' Club (OFNC). M. Cook a consacré d'innombrables heures à cette première revue d'histoire naturelle du Canada.
Les membres du comité de direction de l'OFNC soulignent l'intérêt que porte M. Cook aux auteurs, et particulièrement aux nouveaux auteurs. « C'est une personne très attentionnée, affirme Frank Pope, le gestionnaire du club. Il fait tout ce qu'il peut pour encourager les auteurs. » De nombreux chercheurs qui se distinguent aujourd'hui dans le cercle de l'histoire naturelle du Canada ont fait leurs premières armes au Canadian Field-Naturalist… à commencer par M. Cook lui-même. « Nous lui devons d'avoir maintenu le haut niveau scientifique de cette publication, qui est reconnue à l'échelle du pays et à l'étranger pour l'excellence de ces rapports de terrain en biologie, ajoute M. Pope. M. Cook n'a pas épargné ses efforts pour y arriver. »
Quelque 75 à 145 manuscrits sont soumis pour chaque numéro; de 75 à 80 % sont retenus. L'origine de cette revue remonte à 1880, alors que la publication voyait le jour sous le nom de Transactions of the Ottawa Field-Naturalists' Club. En reconnaissance de sa contribution, l'OFNC a décerné à M. Cook le titre de membre honoraire. En retour, ce rédacteur en chef dévoué et modeste se dit très heureux du fait que le Prix feuille d'or reconnaisse son rôle dans cette revue.
M. Don McAlpine, conservateur chercheur de zoologie au Musée du Nouveau-Brunswick, qui connaît M. Cook depuis plus de 30 ans, commente : « Pour certains types de recherche en histoire naturelle au Canada, il n'existe vraiment pas d'autres possibilités de publication que le Canadian Field-Naturalist. Le fait d'avoir surmonté tous les tracas qu'implique la publication d'une revue scientifique quatre fois par année pendant plus de 30 ans est tout simplement remarquable. Voilà un signe authentique de l'engagement de M. Cook à l'égard du milieu des sciences naturelles au Canada. »
Cet engagement débuta en 1951, alors que le jeune Cook s'inscrivait pour la première fois au Macoun Field Club et qu'il assistait aux réunions mensuelles au Musée national du Canada, satisfaisant ainsi sa curiosité pour la biologie. Pendant de nombreux étés au cours des années 1950, il a travaillé au Musée national du Canada (qui a précédé l'actuel Musée canadien de la nature). En 1960, il accédait au poste de conservateur des reptiles et des amphibiens à la division des sciences naturelles du Musée. Une année plus tard, il faisait partie du conseil de l'OFNC, puis devenait rédacteur en chef du Canadian Field-Naturalist (de 1961 à 1966 et de 1981 jusqu'à présent).
« M. Cook a fait un admirable travail en tentant de jeter un pont entre la sphère des sciences et la population, explique M. McAlpine. Il n'a cessé d'encourager tous ceux qui s'intéressaient aux amphibiens et aux reptiles et certains d'entre eux comptent aujourd'hui parmi nos herpétologistes les plus connus et les plus actifs. »
Le livre Introduction aux amphibiens et reptiles du Canada, que M. Cook a publié en 1984, a été le premier guide à présenter en un seul volume toutes les espèces d'amphibiens et de reptiles du pays. M. Cook s'emploie actuellement à mettre à jour cet ouvrage.
Officiellement à la retraite depuis 1994, M. Cook vient encore chaque semaine à l'édifice du Musée à Gatineau, où il travaille dans les collections, répond aux demandes et aide à consigner l'information dans la base de données. Quand on lui demande pourquoi il continue de travailler alors qu'il est à la retraite, il répond dans un éclat de rire : « J'ai encore tant de choses à terminer. Je n'ai tout simplement pas fini! »
Il est fier de l'héritage qu'il laisse. « J'ai passé ma vie à constituer ces collections de reptiles et d'amphibiens, déclare-t-il. Elles contenaient 14 000 spécimens lorsque j'ai commencé et 133 000 quand j'ai pris ma retraite. »
Selon M. McAlpine : « Les collections que M. Cook a constituées au Musée canadien de la nature sont d'inestimables ressources, sur lesquelles se fondent nos études actuelles visant l'histoire naturelle et la conservation de ces animaux. » Les collections d'amphibiens et de reptiles du Musée sont les plus importantes du Canada et représente les meilleures au monde sur les amphibiens et les reptiles canadiens.
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Quand il ne travaille pas au Musée, M. Cook profite de la vie en étudiant la faune dans sa propriété de 80 acres près de North Augusta, en Ontario, à une heure de route d'Ottawa. Il y vit avec son épouse depuis son retour du Manitoba en 1970, alors qu'ils achetèrent ce domaine pour une bagatelle. M. Cook a en effet vécu au Manitoba pendant un congé d'études de deux ans. Il a reçu son doctorat en 1978 de la University of Manitoba.
On remettra le prix à M. Cook à l'occasion de la réception spéciale de l'AMHNC, qui se tiendra le mardi 25 septembre 2007 dans la salle de réception du président de la Chambre des communes, située à l'édifice du Centre de la Colline du Parlement à Ottawa.
Créée en 2003, l'Alliance des musées d'histoire naturelle du Canada compte maintenant 13 membres de toutes les régions du pays. Elle poursuit l'objectif d'accroître la visibilité des musées d'histoire naturelle du Canada, lesquels préservent d'inestimables collections comptant des millions de spécimens, témoins de notre patrimoine naturel. Ce réseau s'efforce de renforcer les capacités dans les domaines de la recherche scientifique, de l'élaboration des collections et de la vulgarisation des connaissances sur l'environnement naturel, tout cela au profit de la population du Canada.
Laura Sutin |
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