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Un État fédéral

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L’État fédéral réunit plusieurs collectivités politiques différentes. Un gouvernement central s’occupe des questions communes à toutes les composantes de l’État, tandis que des administrations « provinciales » ou « cantonales » se chargent des objectifs propres à chacune. Les États-Unis d’Amérique, le Canada, l’Australie et la Suisse sont des États fédéraux. Le fédéralisme joint l’unité à la diversité. Il assure, comme l’a déjà déclaré le premier à occuper le poste de premier ministre du Canada, Sir John A. Macdonald, « une assemblée et un gouvernement nationaux pour les objectifs nationaux, et des assemblées et des gouvernements locaux pour les objectifs locaux » .

On utilise parfois le mot « confédération » pour désigner une association d’États indépendants, comme l’étaient les États-Unis de 1776 à 1789. Toutefois, pour les Pères de la Confédération, le terme n’avait pas du tout cette signification. Francophones et anglophones ont affirmé sans équivoque et à maintes reprises qu’ils fondaient « un nouveau pays » , « une nouvelle nationalité politique » , « une seule et grande nation, une grande puissance parmi les autres nations du globe ».

Les Pères de la Confédération
Les Pères de la Confédération, Conférence de Québec, 1864.

Ces hommes, toutefois, tenaient beaucoup au maintien de l’identité, de la culture et des institutions des différentes provinces ou colonies. Le Bas-Canada (le Québec), majoritairement francophone et catholique, voulait se protéger contre la terrible éventualité que la majorité anglophone à prédominance protestante compromette ou détruise sa langue, son droit civil français et son système scolaire confessionnel. Le Haut-Canada (l’Ontario), majoritairement anglophone et à prédominance protestante, encore ulcéré du fait que les votes de l’Est à la législature de la province unie l’avaient contraint à accepter des écoles catholiques contre lesquelles avaient voté la plupart de ses députés, voulait éviter ce que certains de ses dirigeants appelaient « la domination française » . Quant à la Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, ils n’avaient pas l’intention d’être annexés ou absorbés par la province du Canada, dont ils ne savaient presque rien et dont l’instabilité politique et le perpétuel conflit entre francophones et anglophones ne leur plaisaient guère.


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© Sa Majesté la Reine
aux droits du Canada, 2005
Les idées et opinions exprimées dans ce document appartiennent à l'auteur, feu le sénateur Eugene Forsey, ou à ses successeurs autorisés, et n'engagent en rien le Parlement.

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