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Les fondements de notre régime Un arbre aux racines solides Un modèle britannique, une constitution canadienne Les assises du Parlement La discussion est au cœur même de tout régime démocratique. Chaque jour, écouter et exprimer des points de vue, se débattre avec des problèmes, s’entendre sur les mesures à prendre, mettre en commun ses idées et ses rêves — pour ensuite élaborer des lois, des politiques et des programmes qui donnent forme à une vision nationale. Le Parlement est un lieu d’échanges et de débat. On le voit à la période des questions : les ministres doivent rendre compte de leurs décisions et de leurs politiques. C’est aussi le cas dans les réunions des caucus, lorsque les membres d’un parti défendent leurs positions dans des dossiers qui influeront sur l’avenir du pays. Il en est de même lorsque des représentants de l’industrie, des syndicats ou des groupes d’intérêts commentent les politiques du gouvernement. De tels débats constituent la base même de la démocratie. Comme toute institution, le Parlement a sa propre histoire. Lorsque le Dominion du Canada a été proclamé le 1er juillet 1867, les diverses régions du pays avaient déjà derrière elles une riche histoire nourrie par leurs propres traditions. Même avant les conférences de Charlottetown et de Québec où, en 1864, les résolutions qui devaient constituer les fondements de la confédération ont été élaborées, les gens établis dans ce qui est aujourd’hui le Canada avaient déjà contribué à l’implantation graduelle d’une démocratie parlementaire. Entre 1758 et 1863, les colonies qui allaient devenir des provinces canadiennes — Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard, Nouveau-Brunswick, Ontario, Québec, Terre-Neuve et Colombie-Britannique — se sont toutes dotées d’assemblées élues qui permettaient à la population de chaque province de s’exprimer par l’entremise de ses représentants. C’est à partir de 1848 que les colonies ont adopté progressivement un « gouvernement responsable » — les assemblées ont depuis le pouvoir de faire ou de défaire les gouvernements, et ceux-ci doivent rendre compte de leurs actes et de leurs décisions à l’ensemble de l’assemblée élue. Dès 1864, de nombreux habitants des colonies britanniques d’Amérique du Nord entamaient le débat des avantages de l’union. Ensemble, les colonies pourraient faire beaucoup plus que chacune séparément — mettre en commun leurs ressources pour faire face aux défis géographiques du pays et collaborer pour se protéger de la domination économique et militaire des États-Unis. Leur solution, la Confédération, était conçue pour respecter les profondes différences en termes d’intérêts économiques, de langue, de religion, de droit et d’éducation qui existaient entre les régions réunies en 1867. La Confédération a mis en place les accords constitutionnels et le Parlement tels que nous les connaissons. Le régime canadien est une fédération. Les pouvoirs législatifs et exécutifs sont répartis entre le gouvernement fédéral, chargé des questions intéressant l’ensemble de la population, et les assemblées provinciales, chargées de questions d’intérêt régional. C’est à Ottawa que se trouvent le Parlement fédéral et le gouvernement national. Un modèle britannique, une constitution canadienne Les racines du Parlement du Canada remontent à plus de 800 ans, aux fondements de la tradition parlementaire britannique. Mais la Constitution canadienne — qui définit les règles et les valeurs fondamentales de notre mode de gouvernement — nous est propre. Le régime de gouvernement canadien, tout comme le pays qu’il sert, a évolué avec le temps. De même, la Constitution canadienne se compose de plusieurs documents et de conventions non écrites, dont bon nombre ont été établies par la tradition parlementaire. De fait, la Constitution comprend 25 documents différents. Mais le texte-clé est la Loi constitutionnelle de 1867, appelée au départ l’Acte de l’Amérique du Nord britannique. Cette loi, avec les modifications qui y ont été apportées, établit les règles fondamentales du régime fédéral, par exemple les pouvoirs et les compétences du Parlement et des assemblées législatives provinciales. Elle crée le Parlement, qui se compose de la reine, d’un Sénat dont les membres sont nommés, et d’une Chambre des communes dont les membres sont élus. En 1867, la Constitution ne comportait pas de formule permettant sa modification par le Parlement canadien.
La Loi constitutionnelle
de 1982 a Par ailleurs, de nombreuses caractéristiques fondamentales du gouvernement canadien ne sont pas mentionnées dans la Constitution écrite. Cabinet, partis politiques, premier ministre, tous ces termes font partie de la langue courante, mais ils ne figurent dans aucun document officiel de la Constitution. Des éléments essentiels de notre gouvernement sont contenus dans d’autres lois, comme la Loi sur le Parlement du Canada, et font partie des usages et des traditions parlementaires. Trois notions reviennent régulièrement dans l’histoire constitutionnelle du Canada, écrite ou non écrite. Ce sont la représentativité, la responsabilité et la transparence. Le respect de ces notions est une caractéristique de toute démocratie, mais l’expression qu’elles trouvent au Parlement canadien contribue à notre caractère distinctif. Ce sont ces « piliers » qui garantissent une considération raisonnée des enjeux intéressant les citoyens et qui favorisent une saine prise de décision. Représentation
des citoyens Gouvernement
responsable Transparence Discussion
des enjeux Le Parlement joue également un rôle de sensibilisation. Par la place qu’il occupe sur le devant de la scène, il peut saisir l’opinion canadienne des grands enjeux et donner ainsi aux citoyens les moyens de remplir leurs fonctions d’électeurs avertis. |
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Bibliothèque du Parlement - novembre 2002 |