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Élément graphiqueAlice Isaacson, Franceson histoire
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Alice Isaacson est née en Irlande le 2 octobre 1874. Elle a reçu sa formation en soins infirmiers à l'hôpital St. Luke's, à Cedar Rapids, en Iowa. Après avoir obtenu son diplôme, elle a travaillé au Chicago Lying-In Hospital.

Alice a fait partie du Royal Army Medical Corps (RAMC), puis s'est jointe au Canadian Army Medical Corps (CAMC) le 29 août 1916. À partir de septembre 1916, elle a travaillé en Angleterre et en France pour l'Hôpital général canadien no 2.

Le fonds que détient Bibliothèque et Archives Canada contient deux journaux personnels d'Alice Isaacson, qui portent sur les années 1917 et 1918. Ces journaux fournissent un compte rendu du travail et des activités sociales d'Alice au cours de ces deux années. Alice suivait de près l'évolution de la guerre et faisait souvent état dans ses journaux de la progression des opérations militaires et de leur incidence sur l'hôpital. De plus, elle y exprimait largement son intérêt pour la participation des États-Unis à la guerre et y rédigeait des descriptions détaillées et éloquentes de ses voyages et de ses découvertes.

Les paragraphes suivants reposent sur des extraits de journaux d'Alice; ils donnent un aperçu de ce qu'elle a vécu pendant la guerre en reprenant ses propres mots. Les journaux sont en anglais, mais les extraits ont été traduits.


« Il y a tellement de blessés qui arrivent maintenant! »
(Journal d'Alice Isaacson, 15 mars 1917)

Dès mars 1917, le journal d'Alice était déjà rempli de descriptions de l'hôpital et des patients dont elle s'occupait. L'infirmière établissait souvent des rapports entre les opérations militaires et les blessés qui étaient admis à l'hôpital. Dans son journal, elle écrit : « Il y a tellement de blessés qui arrivent maintenant! Les troupes britanniques participent activement à [?] -- leur progression a été spectaculaire au cours des derniers jours -- mais cela entraîne évidemment des décès et des blessures. » (Journal d'Alice Isaacson, 15 mars 1917)

En plus d'accomplir leurs tâches régulières, certaines infirmières comme Alice écrivaient des lettres aux proches de leurs patients. À la fin de mars, Alice mentionne : « Nous avons un autre cas de tétanos dans l'aile. Pas d'espoir pour ce pauvre garçon -- j'ai écrit à sa mère tous les jours -- pas de réponse. » (Journal d'Alice Isaacson, 27 mars 1917)


« Une bonne nouvelle aujourd'hui! Les États-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec l'Allemagne! »
(Journal d'Alice Isaacson, 10 février 1917)

Comme en témoignent ses journaux, Alice surveillait la participation des États-Unis à la guerre avec grand intérêt. Même si elle a travaillé pour le RAMC et le CAMC, elle avait passé plusieurs années aux États-Unis pour suivre sa formation d'infirmière. L'entrée des États-Unis en guerre, en 1917, a vivement suscité son intérêt : « Beaucoup d'émotions aujourd'hui -- le Sénat américain a voté en faveur de la guerre contre l'Allemagne! » (Journal d'Alice Isaacson, 4 avril 1917) « C'est réjouissant de voir le drapeau américain flotter partout aux côtés de ceux des Alliés! » (Journal d'Alice Isaacson, 7 avril 1917)

Alice fait de nouveau mention des forces américaines en juillet 1918 : « L'intervention des Américains est remarquable -- ils reçoivent de nombreux éloges de la part de toutes les troupes alliées. » (Journal d'Alice Isaacson, 29 juillet 1918)


« Des convois arrivent à tout moment »
(Journal d'Alice Isaacson, 11 avril 1917)

Plusieurs pages des journaux d'Alice sont émaillées de descriptions des victimes des attaques aux gaz, qui étaient fréquentes au cours des combats en 1917. Les descriptions qu'Alice faisait de ses patients étaient remplies de compassion et très révélatrices : elles exposaient sans détour les effets que les gaz produisaient sur ses patients. Par exemple, en juillet 1917, Alice écrit : « Gros convoi ce soir. Plusieurs victimes sont intoxiquées par les gaz ou brûlées par des obus chimiques. Certaines sont affreusement blessées, surtout aux yeux. Les nouveaux masques à gaz introduits récemment se révèlent inadéquats; les gaz pénètrent dans le masque et le brûlent. » (Journal d'Alice Isaacson, 17 juillet 1917)

Quelques jours plus tard, elle ajoute : « Un convoi est arrivé ce soir. Des victimes des gaz -- 300 hommes brûlés par [?], un nouveau gaz utilisé par les Allemands, qui est imperceptible sur le moment. Après quelques instants, la victime se rend compte que son nez, sa gorge et ses yeux sont horriblement brûlés. En peu de temps sa respiration devient très pénible, car la brûlure s'étend à l'ensemble des muqueuses (pulmonaires). » (Journal d'Alice Isaacson, 24 juillet 1917)

Toujours en juillet, Alice écrit: « Un autre gros convoi a été admis […] Entre trente et quarante décès par jour. » (Journal d'Alice Isaacson, 26 juillet 1917) Puis, le 29, elle poursuit : « Les décès continuent de se produire. Des proches arrivent d'Angleterre […] » (Journal d'Alice Isaacson, 29 juillet 1917)

Au cours des mois suivants, Alice a continué à décrire les blessures subies au cours de la bataille d'Ypres. Alice confiait rarement ses propres émotions par rapport à la guerre, mais s'appliquait plutôt à décrire ses patients et leurs souffrances. En octobre 1917, elle donne toutefois une indication de son état : « 1795 patients dans l'hôpital! Des convois amènent et évacuent des patients tous les jours. Chaque soir surviennent un ou deux décès et plusieurs hémorragies! Les sœurs travaillent à la sueur de leur front, mais jamais aucune ne se plaint. » (Journal d'Alice Isaacson, 11 octobre 1917)

Le 2 novembre 1917, Alice a reçu un message l'informant de son transfert à l'Hôpital général canadien no 6, près de Paris, en France. Elle écrit à propos de ce transfert : « En service dans la salle 31, avec les sœurs Patton et Thompson -- quel changement par rapport à Le Treport et à l'Hôpital général no 2! » (Journal d'Alice Isaacson, 7 novembre 1917)


« Une nouvelle année commence! Personnellement, je n'ai aucun regret de l'année qui vient de se terminer, et que peu d'espoir pour celle qui commence! »
(Journal d'Alice Isaacson, 1er janvier 1918)

La première section du deuxième journal d'Alice est consacrée à des descriptions d'endroits qu'elle a visités et de paysages qu'elle a vus au début de janvier, pendant son congé. Par la suite, elle s'est mise à écrire des textes plus courts, racontant principalement son travail et ce qui se passait à l'hôpital. Par exemple, voici les seules lignes qu'elle écrit le 21 mars 1918 : « La grande offensive est amorcée! Les Allemands lancent de violentes attaques! Terribles nouvelles du front occidental. » (Journal d'Alice Isaacson, 21 mars 1918)


« Les casernes se remplissent de réfugiés de Soissons. Pauvres gens! »
(Journal d'Alice Isaacson, 30 mai 1918)

Alice décrit avec émotion et compassion les réfugiés qu'elle a rencontrés en France : « Les casernes se remplissent de réfugiés de Soissons. Pauvres gens! Des vieillards, hommes et femmes, des enfants de tous les âges, dont certains ont à peine deux semaines, et de pauvres mères affolées! Des gens fatigués, sales et affamés, qui ont le cœur brisé! Quatre enfants ont perdu leur mère, et une autre mère a perdu ses enfants -- elles les a placés dans une voiture le temps de s'affairer à autre chose, et lorsqu'elle est revenue, ils avaient disparu. » (Journal d'Alice Isaacson, 30 mai 1918)


« Admissions et évacuations sont les mots d'ordre! Nous sommes littéralement devenus un poste d'évacuation sanitaire. »
(Journal d'Alice Isaacson, 4 juin 1918)

En plus de s'occuper de nombreuses victimes à l'hôpital, Alice et les autres membres du personnel de l'hôpital devaient faire face à la menace des raids ennemis. « Nous avons vécu notre premier raid ce soir (notre premier à Paris). » (Journal d'Alice Isaacson, 28 juin 1918) Voyant que les raids sur la ville se poursuivaient, Alice s'est demandée « si les nuits ne seraient jamais paisibles à nouveau ». (Journal d'Alice Isaacson, 30 juin 1918)


« Tous les petits villages et hameaux aux environs d'Amiens présentent le même spectacle de destruction et de désertion. »
(Journal d'Alice Isaacson, 18 septembre 1918)

Dans ses journaux, Alice parlait régulièrement des endroits qu'elle avait vus au cours de ses voyages et de ses congés. Elle adorait la nature et se plaisait à admirer la beauté des forêts et des jardins situés tout près. Elle décrivait avec passion des œuvres d'art, des manifestations culturelles, des cathédrales et d'autres édifices qu'elle visitait et dont l'architecture était exceptionnelle. Les textes qu'elle a écrits plus tard révèlent la nostalgie qu'elle éprouvait en constatant les ravages de la guerre dans les campagnes.

En retournant à l'hôpital après un congé, Alice a parcouru la campagne française où elle avait déjà travaillé. Elle a ainsi pu voir la dévastation causée par la guerre. Elle écrit à ce propos :

Une agglomération de scènes de guerre! Espérons que, d'ici quelques mois, ces scènes feront partie du passé et que les paysans français [...] laboureront ces champs et pourront élever leur petite famille dans la paix et la tranquillité! […] En retournant à Paris, nous avons traversé lentement la pauvre ville d'Amiens, en ruines. Quelle déplorable scène de destruction, quel gâchis! Nous n'avons pu voir aucune maison intacte -- il y a des maisons coupées en deux et qui ont de grands trous dans le toit et les murs. Dans certaines d'entre elles nous pouvions voir des meubles toujours en place ou partiellement abîmés et des tableaux de travers sur les murs.
(Journal d'Alice Isaacson, 18 septembre 1918)

« Plusieurs changements se sont produits sur la scène politique et militaire. »
(Journal d'Alice Isaacson, 31 octobre 1918)

Au cours des derniers mois que couvre son journal, Alice a souvent fait état de l'atmosphère politique et de l'orientation de la guerre :

La Bulgarie s'est rendue aux Alliés, et l'Allemagne et l'Autriche ont réclamé des accords de paix. L'Autriche sollicite instamment un armistice immédiat. Entre-temps, les Alliés remportent de grandes victoires. La Belgique et la France sont évacuées, les villes qui sont occupées par les troupes allemandes depuis quatre ans sont finalement libérées, et les réfugiés s'empressent de retourner chez eux.
(Journal d'Alice Isaacson, 31 octobre 1918)

Peu avant la fin de la guerre, Alice écrit : « L'armistice de l'Autriche a été signé […] L'Allemagne demande aussi un armistice […] Un armistice de 72 heures a été proposé et refusé. Les armées alliées progressent rapidement vers la frontière de l'Allemagne, et tous les événements annoncent la conclusion imminente du conflit. » (Journal d'Alice Isaacson, 10 novembre 1918)

La joie d'Alice était manifeste lorsqu'elle a décrit la fin officielle de la guerre : « Aujourd'hui, à 11 h, les canons ont annoncé la signature de l'armistice avec l'Allemagne! La guerre est finis [sic -- en français dans le texte]! Tous les soldats sont fous de joie! Comme ils se sont réjouis dans la salle commune de l'hôpital lorsque les canons se sont mis à proclamer la paix! » (Journal d'Alice Isaacson, 11 novembre 1918) Elle a raconté les célébrations qui avaient eu lieu dans les rues et a décrit l'allégresse des gens. Elle a également fait une observation intéressante sur les troupes américaines, qu'elle surveillait de près, comme en témoigne son journal. Elle a écrit à leur propos : « C'est difficile à croire, mais Paris semble avoir oublié que les soldats britanniques se sont battus et ont sacrifié des vies pour la France pendant quatre longues années, et même plus. Aujourd'hui, seuls les soldats américains, qui sont intervenus récemment, sont acclamés et fêtés. Comment peuvent-ils oublier si rapidement? Les drapeaux américains flottent aux côtés du drapeau tricolore de la France, mais le bon vieux Union Jack n'est que rarement de la partie! » (Journal d'Alice Isaacson, 13 novembre 1918)


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