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Élément graphique

IntroductionBloc de départ (1500-1800)Ligne de jeu (1760-1850)Maison (après 1850)Pierres mortes. Anecdotes de curlingGalerie

Bloc de départ (1500-1800)

Le bloc de départ (1500-1800)
Les origines controversées du curling et son implantation subséquente en Amérique du Nord

Bien qu'il ait déclaré dans History of Curling que rien ne prouvait ni l'âge ni les règles initiales de ce jeu (p. 3), le révérend John Kerr, grand historien écossais en la matière, a pourtant consacré le premier chapitre de son livre aux origines de ce sport.

Certains spécialistes font valoir que des artistes flamands du XVIe siècle ont illustré dans quelques-unes de leurs œuvres un jeu qui évoque le curling, notamment le peintre Pietr Bruegel dans les tableaux intitulés Les chasseurs dans la neige et Le trébuchet. D'autres disent plutôt que c'est en Écosse qu'on trouve les plus vieilles preuves tangibles de ce sport sous forme de pierres sur la glace. On y a en effet découvert de nombreux artéfacts, dont le plus ancien, la pierre de Stirling, date de 1511. Plusieurs historiens dénotent de leur côté que bon nombre d'expressions liées au curling semblent provenir de l'Europe continentale. Kerr conclut cependant qu'on a surestimé ce nombre, et que, même dans le cas contraire, cela ne prouve pas nécessairement que le curling ait pris naissance aux Pays-Bas.

 
Hunters in the Snow de Pietr Bruegel (père), vers 1565   Winter Landscape with a Bird Trap de Pietr Bruegel (père), vers 1565

À l'examen des données, Kerr déclare qu'il n'a jamais existé ailleurs de jeu ressemblant suffisamment au curling pour permettre de douter qu'il ne soit pas originaire d'Écosse (p. 3). Dans son livre intitulé Curling: The History, The Players, The Game, l'auteur Warren Hansen résume également cette théorie en affirmant qu'étant donné qu'aucune pierre n'a été trouvée ailleurs, le jeu doit nécessairement provenir de l'Écosse (p. 20). Hansen souligne en outre qu'il est clair que ce sont les Écossais qui ont cultivé le jeu, l'ont amélioré, en ont établi les règles, l'ont élevé au rang de passe-temps national et l'ont exporté dans d'autres contrées (p. 20 et 21). L'Écosse s'est approprié le curling, l'améliorant graduellement au fil des siècles.

Les pierres

Warren Hansen, écrivain spécialiste en curling, croit que l'évolution de ce jeu est directement liée aux modifications subies par l'équipement, plus particulièrement par les pierres. Dans son livre History of Curling, John Kerr leur consacre un chapitre entier où il les classe dans l'une ou l'autre des trois catégories ci-après.

Les « kuting-stones », « kutty-stanes », « piltycocks » ou « loofies »

En lieu et place d'une poignée, ces pierres étaient dotées d'une sorte de dépression conçue pour accepter le doigt et le pouce du joueur. On devait les lancer le plus loin possible sur une piste plus courte que celles d'aujourd'hui. Elles étaient par ailleurs plus petites que les pierres à poignée subséquentes et pesaient généralement entre 2 et 11 kilogrammes. On estime que ces pierres ont été en usage de 1500 à 1650. Un exemple bien connu appartenait à un des premiers curleurs, le célèbre révérend W. Guthrie.

Les blocs dégrossis

De nombreux exemplaires de ce type ont été préservés. Il s'agissait de galets pourvus d'une poignée, plus volumineux et lourds que les premières pierres. On les a utilisés pendant près de 150 ans, soit de 1650 à 1800 approximativement. À cette époque, les curleurs trouvaient leurs pierres dans le lit des cours d'eau ou à flanc de montagne, et y fixaient un morceau de fer recourbé en guise de poignée. Leur poids variait d'environ 9 à plus de 51 kilogrammes. Même si les pistes d'alors étaient plus courtes, les joueurs devaient être très forts pour les lancer.

Les pierres circulaires

Les plus anciennes de ces pierres étaient relativement lourdes, faisant osciller la balance à plus de 31 kilogrammes. Au fil du temps, leur évolution a entraîné une uniformisation graduelle, ainsi qu'une moins grande diversité de formes. C'est d'ailleurs ce type de pierre qu'on utilise encore aujourd'hui. Dans un ouvrage intitulé Curling in Ontario, 1846-1946, John Stevenson note que le savoir-faire d'artisans chevronnés a permis de façonner la pièce d'équipement des curleurs modernes, soit une pierre symétrique, habituellement faite de granit ou de basalte, parfaitement arrondie, impeccablement polie et pourvue d'une poignée des plus adéquates (p. 20).

   
Pierre de curling du révérend W. Guthrie, 1645   Pierre de curling « Black Meg », de Coupar-Angus   Pierre de curling de Tam Samson

Références au curling en Écosse

Kerr fait remarquer qu'aucun historien ni poète écossais ne mentionne le curling avant 1600. Toutefois, en 1976, le professeur d'histoire John Durkan a découvert dans les documents d'un notaire de Paisley une invitation du moine John Slater à Gavin Hamilton, représentant de l'abbé, à participer à un concours de jet de pierres sur la glace en février 1541 (le défi a été accepté).

Toujours selon Kerr, entre les années 1600 et 1700, on parle bien de pierres et de curleurs, mais rien n'est dit sur le jeu lui-même. La plus ancienne occurrence du terme « curling » a été relevée dans un poème écrit en 1620 par Henry Adamson.

Au fil du temps, les références au curling deviennent plus fréquentes. Dans The Curling Companion, W. H. Murray note que la toute première description d'un match a été publiée dans l'édition de février 1771 du Weekly Magazine, dans un article signé par James Graeme, un étudiant en théologie de 22 ans (p. 41).

Bien qu'on ne détienne aucune preuve que Robbie Burns ait jamais joué au curling, on trouve dans ses écrits un éloge funèbre à son ami (Tam Samson's Elegy) où il se demande éloquemment ce que feront les curleurs locaux sans un de leurs meilleurs joueurs.

When Winter muffles up his cloak,
and binds the mire like a rock;
When to the loughs the curlers flock,
Wi' gleesome speed,
Wha will they station at the cock?-
Tam Samson's dead!

He was the king of a' the core,
To guard, or draw, or wick a bore,
Or up the rink like Jehu roar
In time o' need;
But now he lags on death's hog-score:
Tam Samson's dead.

Les clubs de curling

Dans l'Écosse d'antan en matière de curling, il y avait fort peu d'uniformité aux chapitres de la forme comme du contenu. Les joueurs apportaient leurs propres pierres qui différaient sur les plans tant du contour que de la taille et du poids. Les pistes n'étaient pas de la même longueur, et les règles variaient d'un club à l'autre en ce qui a trait au balayage. Certaines équipes étaient formées de quatre joueurs, et d'autres, de neuf et plus, lesquels pouvaient lancer soit une, soit deux pierres chacun. Mais, plus les routes et les communications s'amélioraient, plus les curleurs cherchaient à se mesurer les uns aux autres; peu à peu il était devenu nécessaire de normaliser les éléments du jeu pour faciliter la concurrence. À Kilmarnock et dans la région d'Édimbourg, les équipes se composaient toutes de quatre joueurs qui lançaient chacun deux pierres. En 1938, le Royal Caledonian Curling Club a adopté ces règles, qui sont encore aujourd'hui la norme dans le monde entier.

Toujours dans The Curling Companion, W. H. Murray parle de la montée des clubs de curling. Il soutient que si jusqu'en 1800, l'évolution du curling était tributaire de celle de la pierre, elle s'est ensuite largement appuyée sur le développement des clubs. Ce sont en effet ces derniers qui ont encouragé l'usage de la pierre circulaire et qui ont tenté de s'entendre sur des règles aptes à favoriser la compétition. Attirant des gens de tous les milieux, les clubs ont également dû imposer une certaine discipline. Quelques-uns ont notamment infligé des amendes aux joueurs qui employaient des jurons. Respectant l'esprit terre-à-terre des Écossais, un club a même adopté un punch au whisky comme sa boisson privilégiée… afin, bien sûr, d'encourager la culture de l'orge! (p. 53 à 55)

Gerald Redmond, dans sa thèse intitulée The Scots and Sport in Nineteenth Century Canada, écrit que de nombreux clubs interdisaient les discussions sur la politique et la religion. L'auteur croit qu'il s'agissait-là d'un autre exemple de la démocratie au sein du curling, puisque des adversaires sur le plan idéologique pouvaient ainsi profiter du jeu sans se soucier de leurs différends (p. 181).

Les Écossais exportent bientôt leur jeu au Canada et, en 1807, le club de Montréal devient le premier à s'établir hors de leur pays.

L'établissement du Royal Caledonian Curling Club comme organe directeur en 1838 fait en sorte que le curling soit réellement consacré sport national de l'Écosse. Ce club fondateur a ensuite donné naissance à tous les organismes du Canada et d'ailleurs. On peut obtenir des renseignements supplémentaires sur le Royal Caledonian et ses origines en se rendant au www.royalcaledoniancurlingclub.org/index.cfm (en anglais seulement).