Flandre (Belgique)

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Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Flandre.

Flandre
Blason de Flandre
Blason
Drapeau de Flandre
Drapeau
Flandre (Belgique)
La Flandre
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Statut Région historique et culturelle
Provinces Anvers
Limbourg
Flandre occidentale
Flandre orientale
Brabant flamand
Villes principales Anvers, Gand, Louvain, Bruges et Malines
Démographie
Gentilé Flamands, Flamandes
Population 6 509 894 hab. (01/01/17[1])
Densité 481 hab./km2
Géographie
Coordonnées 51° 00′ nord, 4° 30′ est
Superficie 13 522 km2
Fleuves Meuse
Escaut
Yser
Divers
Langues Flamand occidental
Flamand oriental
Limbourgeois
Brabançon
L'article traite de la Flandre belge. Pour la Flandre française et la Flandre zélandaise, voir les articles correspondants

En Belgique, à partir du XIXe siècle et surtout du XXe siècle, l'importance historique du comté de Flandre a progressivement conduit à utiliser le terme Flandre par synecdoque (pars pro toto) pour désigner l'ensemble de la Belgique néerlandophone. En néerlandais, on emploie dans le même sens le terme Vlaanderen[2].

Dans le contexte belge, le terme Flandre peut donc désigner plusieurs choses :

Elle compte au , 6 509 894[1] habitants soit une densité de population de 481 habitants par km².

La capitale de la Flandre où se trouve le Parlement flamand, le Gouvernement flamand et l'administration flamande est Bruxelles mais celle-ci ne fait pas partie de la Région flamande même si la Communauté flamande y a des compétences.

Étymologie[modifier | modifier le code]

L'étymologie de Flandre(s) viendrait de l'ingaevone et signifierait terres inondées[réf. nécessaire].

Article détaillé : Étymologie de Flandres.

Histoire de la Flandre[modifier | modifier le code]

Le territoire actuel de la Flandre était au Moyen Âge divisé en plusieurs États féodaux : les principaux étaient le comté de Flandre à l'ouest, le duché de Brabant au centre et le comté de Looz à l'est (qui fut rattaché à la principauté de Liège en 1367). Ce territoire était également traversé par la frontière du Saint-Empire romain. Le comté de Flandre était en grande partie un fief direct de la couronne de France (Flandre royale, mais certains fiefs des comtes de Flandre relevaient du Saint-Empire romain germanique (la Flandre impériale), tout comme le reste de la Flandre actuelle.

À partir de 1384, ces territoires, à l'exception notable de la principauté de Liège, seront progressivement intégrés dans les Pays-Bas bourguignons (comté de Flandre 1384, duché de Brabant 1430), qui deviendront ensuite les Pays-Bas espagnols (1549). En 1581, les Provinces-Unies proclament leur indépendance et seuls les Pays-Bas du Sud restent sous domination espagnole. À la suite de la bataille de la Peene à Noordpeene en 1677, la région la plus occidentale de la Flandre (les châtellenies de Cassel, Bailleul et Ypres) est annexée au royaume de France en 1678 par le traité de Nimègue. Les Pays-Bas du Sud restés espagnols passeront ensuite sous domination autrichienne à partir de 1713 (Pays-Bas autrichiens). En 1792, Pays-Bas autrichiens et principauté de Liège sont envahis par la France, puis reconquis en 1793 par l'Autriche. La France les reprend en 1794 et les annexe en 1795. En 1815, le territoire actuel de la Flandre est rattaché au royaume des Pays-Bas.

La Flandre contemporaine[modifier | modifier le code]

L'histoire de la Flandre depuis l'établissement de la Belgique en 1830 jusqu'avant la Seconde Guerre mondiale est dominée par la lutte des Flamands pour obtenir des droits égaux à ceux de leurs concitoyens francophones, lutte nécessaire du fait des discriminations linguistiques qu'ils subissaient dans un État pensé au départ par des francophones flamands et wallons appartenant à la noblesse et à la bourgeoisie.

La communauté flamande est maintenant une des trois communautés qui constituent la Belgique.

Les provinces flamandes

La majorité des Flamands vivent dans les cinq provinces flamandes : la province d'Anvers (1), le Limbourg (2), la Flandre-Orientale (3), le Brabant-Flamand (4) et la Flandre-Occidentale (5), et une toute petite partie (2 % du total des Flamands) à Bruxelles[3], où ils sont minoritaires (actuellement environ 8 % de la population bruxelloise). Les Flamands sont environ 6,25 millions, soit à peu près 60 % de la population belge.

La Flandre a son propre parlement (le Vlaams Parlement), son gouvernement et son administration. Ces institutions exercent à la fois les compétences de la Communauté flamande et de la Région flamande, à la suite de la fusion de ces deux entités (juridiquement, c'est la communauté qui a repris les compétences de la région, qui a cessé d'exister sur le terrain).

Les institutions de la Communauté flamande ont fixé leur siège dans la ville de Bruxelles, une des 19 communes que compte la Région, ce qui, du fait de l'absorption des compétences de la Région flamande, a permis au parlement flamand de décréter la ville capitale de la Flandre, jouant sur l'ambiguïté du terme « Flandre » [4]. Dans la Région de Bruxelles-Capitale, la Communauté flamande est compétente dans certaines matières (tout comme la Communauté française de Belgique): enseignement, culture, etc.

À Bruxelles, la Flandre dispose de ses propres institutions politiques, notamment la Commission communautaire flamande (Vlaamse gemeenschapscommissie ou VGC), compétente pour les institutions monocommunautaires flamandes de la Région de Bruxelles-Capitale. Dans chaque commune de la région de Bruxelles, le VGC dispose de son propre centre de la communauté (gemeenschapscentrum).

Les Flamands[modifier | modifier le code]

Les Flamands sont notamment les citoyens domiciliés en Flandre, même lorsqu'ils ne parlent ni le néerlandais ni le flamand. Depuis la fédéralisation de la Belgique, et à la suite de la fusion par la Flandre de ses institutions communautaires et régionales, sont considérés comme Flamands tous les Belges qui habitent la Région flamande et en plus tous les Flamands de Bruxelles, c’est-à-dire les Belges habitant la région de Bruxelles qui se définissent comme Flamands. Il n'existe cependant pas de sous-nationalité flamande.

Certains pensent que ce terme devrait être utilisé uniquement pour désigner un habitant d'une des deux provinces belges : Flandre-Orientale ou Flandre-Occidentale. Toutefois, pour désigner les habitants d'une de ces deux provinces, on utilise plus souvent le belgicisme flandrien.

Le mot Flamand, dans un sens linguistique, peut aussi désigner les Belges qui s'expriment de préférence en néerlandais ou dans un de ses dialectes, y compris des habitants de la Wallonie (par exemple mais pas uniquement dans des communes à facilités).

Il existe en Flandre plusieurs minorités : la minorité francophone[5], les Juifs (parlant diverses langues dont le français et le yiddish) ainsi que des minorités issue d'une immigration plus récente, venant de la Pologne, de l'Italie, de l'Espagne, du Portugal, des pays du Nord de l'Afrique, de la Turquie... Au total, il y aurait des résidents d'environ 170 nationalités en Flandre.

Le terme « les Flamands » désigne d'abord l'ensemble de tous les Flamands, cette communauté flamande (dans le sens sociologique, politique et culturel du mot) qui est dotée aujourd'hui de ses propres institutions (Parlement flamand, gouvernement flamand et est reconnue par la constitution belge comme la Communauté flamande).

Bruxelles étant une ville officiellement bilingue[6] ( cosmopolite et multilingue en pratique à la suite de l'établissement des institutions européennes et des communautés d'immigrés), est aussi une ville où les membres de la minorité flamande sont citoyens chez eux avec des services publics disponibles dans leur langue, la région de Bruxelles-Capitale disposant du statut de troisième région de la Belgique. Les francophones de Bruxelles disposent également de droits équivalents (écoles et services publics disponibles dans leur langue).

Pour ce qui concerne les Flamands de France (dont le territoire fit partie du Royaume de France jusqu'en 1529 puis fut annexé par la France entre 1659 et 1678), il convient de se référer à l'article Flandre française.

Économie[modifier | modifier le code]

Le PIB total de la Région flamande en 2004 était de 165 847 millions € (chiffres Eurostat). Le PIB par habitant à parité de pouvoir était de 23 % au-dessus de la moyenne de l'UE. La productivité flamande par habitant est d'environ 13 % supérieur à celle de la Wallonie, et les salaires sont d'environ 7 % de plus qu'en Wallonie.

La Flandre était l'une des premières zones d'Europe continentale à subir la révolution industrielle au XIXe siècle. Initialement, la modernisation reposait largement sur la transformation des aliments et du textile. Cependant, dans les années 1840, l'industrie textile de la Flandre était en crise grave et il y avait la famine en Flandre (1846-1850). Après la Seconde Guerre mondiale, Anvers et Gand ont connu une expansion rapide des industries chimiques et pétrolières. La Flandre a également attiré une grande majorité des investissements étrangers en Belgique.

Les crises pétrolières de 1973 et 1979 ont entraîné l'économie dans une récession. L'industrie de l'acier est resté relativement en bon état. Dans les années 1980 et 90, le centre économique de la Belgique a continué à passer outre à la Flandre et il est maintenant concentrée dans la région flamande située entre Bruxelles, Louvain, Gand et Anvers. De nos jours, l'économie flamande est principalement orientée-service.

En 1999, l'euro, la monnaie unique européenne, a été introduit en Flandre. Il a remplacé le franc belge en 2002.

L'économie flamande est fortement axée sur l'exportation, en particulier des produits à haute valeur ajoutée. Les principales importations sont les produits alimentaires, les machines, les diamants bruts, des produits pétroliers et du pétrole, des produits chimiques, des vêtements et des accessoires, et des textiles. Les principales exportations sont les produits automobiles, les aliments et des produits alimentaires, fer et acier, diamants finis, les textiles, les plastiques, les produits pétroliers et les métaux non-ferreux.

Depuis 1922, la Belgique et le Luxembourg ont été un marché commercial unique dans une union de l'Union économique belgo-luxembourgeoise coutumes et de la monnaie. Ses principaux partenaires commerciaux sont l'Allemagne, les Pays-Bas, la France, le Royaume-Uni, l'Italie, les États-Unis et l'Espagne.

Anvers est le numéro un du marché du diamant dans le monde, les exportations de diamants représentent environ un dixième des exportations belges. L'usine de BASF basée à Anvers est la plus grande base de BASF en dehors de l'Allemagne, et représente à elle seule pour environ 2 % des exportations belges.

Les autres activités industrielles et de services à Anvers incluent la fabrication de voiture, les télécommunications et les produits photographiques.

La Flandre est le foyer de plusieurs établissements scientifiques et technologiques, tels que l'IMEC, VITO, Flanders DC et Flanders Drive.

La politique flamande[modifier | modifier le code]

La Flandre connait une démocratie avec une assemblée élue au suffrage universel, le Parlement flamand avec une chambre unique, un gouvernement, et des ministères. Toutes ces institutions sont installées à Bruxelles.

Partis flamands[modifier | modifier le code]

Liste des partis représentés au Parlement flamand :

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Culture flamande[modifier | modifier le code]

Générale[modifier | modifier le code]

La tendance politique qui a dominé la Flandre presque sans partage au XXe siècle est la démocratie chrétienne. Actuellement, l'électorat flamand est un des plus instables de l'Union européenne[7],[8], les mouvements entre partis, principalement de droite et d'extrême-droite, étant très importants et conduisant à divers blocages politiques en Flandre avec répercussion sur la Belgique au niveau fédéral.

La Flandre est renommée pour :

Elle appelle ses célébrités du nom de « BV » pour bekende Vlamingen, c'est-à-dire « Flamands connus ».

Enseignement[modifier | modifier le code]

Depuis que la compétence de l’éducation du gouvernement fédéral belge est passée à la Communauté flamande (1988) est la qualité de l'enseignement flamand grandement améliorée. Dans les études comparatives internationales, surtout secondaire marque très bien, à plusieurs reprises dans le top 10 depuis 2000 (voir, par exemple, PISA)[10].

Pour la formation académique, il existe six universités néerlandophones en Belgique.

Littérature[modifier | modifier le code]

La littérature flamande est multiforme et ne peut être considérée comme totalement homogène. Les écrivains flamands sont couramment lus aux Pays-Bas, et vice-versa. Parmi les écrivains flamands les plus connus, on peut noter Hugo Claus, Kristien Hemmerechts, Anne Provoost, Tom Lanoye, Geert van Istendael, Paul Koeck, Stijn Streuvels, Ward Ruyslinck,Dimitri Verhulst, Griet Op De Beeck, Louis Paul Boon, Hendrik Conscience, Pieter Aspe... Pour les enfants il y a p.ex.: Marc De Bel et Patrick Lagrou. Il existe également un courant poétique très important représenté par Willem Elsschot et Guido Gezelle entre autres. Une partie de ce que l'on peut qualifier de littérature flamande se trouve être écrite en français, Michel de Ghelderode en est un exemple.

Musique[modifier | modifier le code]

Jacques Brel a également toujours réclamé son attachement à la Flandre, notamment au travers de la chanson Le Plat Pays même s'il chante la grande majorité de ses chansons en français, tout en dénonçant fermement le Flamingantisme, souligné (notamment), par sa chanson Les Flamingants.

Média[modifier | modifier le code]

Télévision et radio[modifier | modifier le code]

  • La VRT est une entreprise de radio-télévision publique. La VRT produit les chaînes de télévision: Één, Canvas et Ketnet; et les stations de radio : Radio 1, axée sur l’information et la culture, Radio 2, axée sur les variétés et l'information locale, Studio Brussel, station alternative destinée aux jeunes auditeurs, MNM (anciennement Donna), axée sur la pop-music, MNM Hits (anciennement Donna Hitbits), diffusant de la pop-music sans commentaires, Klara, diffusant de la musique classique, Klara Continuo, diffusant de la musique classique sans commentaires et Sporza station sportive (diffusée sur bande AM).
  • Medialaan, société privée qui regroupe sept chaînes de télévision: VTM : depuis 1989, première chaîne privée du groupe, Q2 : depuis 1995 (anciennement Kanaal 2 puis 2BE), Vitaya : depuis 2000, Kadet : depuis 2001 (anciennement JIM), vtmKzoom : depuis 2009, Q-music TV : depuis 2012 et CAZ : depuis 2016 (anciennement Acht); et les chaînes de radio: Q-music : depuis 2001 et Joe FM : depuis le 2 mai 2007.
  • SBS Belgium, VIER, la Vijf et la ZES appartenant à la Maison de production Woestijnvis et encore Vitaya. Il y a aussi la Q2 du groupe Medialaan (auparavant c'était le VTM).

Journaux[modifier | modifier le code]

Pour les médias imprimés, les plus importants sont :

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes francophones[modifier | modifier le code]

Liens externes anglophones et néerlandophones[modifier | modifier le code]