Programme régional panafricain

Les principaux défis de développement en Afrique demeurent en Afrique subsaharienne, où vit la majorité de la population pauvre du continent. Près de 900 millions de personnes vivent dans les 49 pays composant l'Afrique subsaharienne. Selon les estimations, le produit intérieur brut de la région devrait augmenter de 6 p. cent en moyenne chaque année, de 2013 à 2015. Bien que certains pays affichent une plus grande croissance économique que d'autres (particulièrement en raison de l'exploitation des ressources naturelles), les avantages de cette croissance n'ont pas encore entraîné de réductions significatives de la pauvreté. Un habitant sur deux de l'Afrique subsaharienne vit avec moins de 1,25 $ par jour.

Les changements climatiques ont un plus grand impact sur l'Afrique que sur n'importe quelle autre région dans le monde. Ces conditions, combinées au faible rendement agricole et à l'intégration mal gérée des marchés, font de l'Afrique la région la plus touchée du monde par l'insécurité alimentaire. Les trois quarts des Africains vivent dans des régions rurales et dépendent de l'agriculture pour assurer leur subsistance. Le développement du secteur agricole est essentiel au bien-être économique et social de l'Afrique, ainsi qu'à sa transformation. L'économie de la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne est petite et peu développée. De plus, quelque 16 pays sont enclavés et partagent leurs frontières avec quatre pays en moyenne.

C'est dans ce contexte que l'Union africaine (UA) réunit des dirigeants africains qui se sont engagés envers une Afrique pacifique et unie qui préconise un développement social et économique fort, et des institutions publiques responsables et intégrées à la communauté mondiale. Cette vision est expliquée dans le programme du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) de l'UA. L'UA et le NEPAD reconnaissent que la coopération et l'intégration économique régionales sont essentielles au développement de l'Afrique pour relever des défis transfrontaliers, comme réaliser une croissance économique durable et accroître la sécurité alimentaire.

Dans le cadre du Plan d'action économique 2012 du gouvernement du Canada, le MAECD a restructuré et simplifié ses activités et, depuis avril 2012, a arrêté de soutenir les projets du Programme régional pour l'Afrique centrale, du Programme régional pour l'Afrique australe et de l'Est, et du Programme régional pour l'Afrique de l'Ouest. Les institutions régionales et les initiatives de partout en Afrique peuvent toujours recevoir de l'assistance canadienne par l'entremise du Programme régional panafricain consolidé et plus modeste.

Priorités thématiques

L'objectif du Programme régional panafricain est de favoriser une croissance économique durable et la sécurité alimentaire grâce à la coopération et à l'intégration économique régionales. Il concorde avec les priorités de l'UA et du NEPAD dans ces secteurs. Ce programme permet au Canada de favoriser la mise en oeuvre de cadres politiques régionaux en collaborant avec des institutions et des partenaires panafricains et régionaux.

Croissance économique durable

Le Programme cherche à créer un environnement qui appuie l'intégration régionale tout en coordonnant les mécanismes nécessaires à la réalisation des objectifs. Le Canada concentre ses efforts de développement international pour :

  • Améliorer les services d'infrastructure
  • Favoriser le commerce par l'intégration régionale
  • Accroître la gouvernance du secteur de l’extraction

Exemples de résultats escomptés :

  • Aider trois communautés économiques régionales (regroupant 41 pays) à renforcer les capacités de leur équipe chargée du commerce, dans le but de faire la promotion du commerce au sein de leur région et entre les régions.
  • Favoriser la création et la mise en oeuvre d'un plus grand nombre de projets régionaux d'infrastructure économiquement, socialement et écologiquement responsables et tenant compte des sexospécificités dans les secteurs de l'énergie, des transports, des télécommunications et de l'eau.
  • Établir des cadres régionaux de gestion de bassin hydrographique pour huit pays du bassin du Nil afin d'aider à créer un milieu réglementaire qui favorisera la production, la commercialisation et le commerce à la grandeur du bassin.

Sécurité alimentaire

Accroître le rendement agricole est une priorité du Programme régional panafricain en matière de développement international. Dans ce but, les organisations africaines régionales renforceront leur capacité de mener de nouvelles recherches et de concevoir de nouvelles technologies et de les partager pour augmenter le rendement et la valeur nutritionnelle des cultures, en plus d'accroître le marché pour les produits agricoles. Les activités en matière de sécurité alimentaire sont basées sur le Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (PDDAA) du NEPAD afin de renforcer la capacité agricole de l'Afrique à long terme. L'un des objectifs du PDDAA est d'accroître la production agricole annuelle de 6 % dans chaque pays.

Exemples de résultats escomptés :

  • Des institutions de recherche nationales de l'Afrique, au nombre de 12, travailleront ensemble pour diffuser le savoir et l'expérience dans toute la région.
  • Plus de 16,5 millions de ménages utiliseront des variétés de fèves plus résistantes aux maladies et à la sécheresse et de nouvelles techniques agricoles.

Vers une aide plus efficace

Conformément à la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide (PDF, 317 Ko, 26 pages) le Canada travaille de près avec l'Union africaine pour soutenir les priorités régionales africaines et renforcer la prise en charge locale. Les donateurs, y compris le Canada, trouvent des façons de mieux coordonner et d'harmoniser leurs efforts en soutien aux institutions régionales, à l'aide de fonds multidonateurs mis en commun et de l'amélioration de la coordination sur le terrain.

Le Canada a été le premier donateur bilatéral à concevoir un programme panafricain et il a fortement influencé l'établissement d'initiatives régionales efficaces, telles que Initiative du bassin du Nil (en anglais) et le Forum pour la recherche agricole en Afrique. 

Réalisations

2012-2013

Croissance économique durable

  • Un financement de 295 millions d'euros a été assuré en collaborant avec la Facilité africaine de l'eau pour appuyer des projets d'infrastructure liés à l'eau.
  • Le Centre africain des politiques commerciales a pu offrir des conseils stratégiques et techniques à la Commission de l'Union africaine (UA) pour coordonner la mise en oeuvre du programme sur la stimulation du commerce intra-africain de l'UA et de la zone de libre-échange continentale.
  • Le Canada a offert une expertise technique pour renforcer le rôle des institutions membres de l'Initiative du bassin du Nil dans le but de négocier et d'assurer du financement commun pour les projets reliés à l'énergie, entre autres des programmes régionaux au Burundi, au Rwanda, en Tanzanie, au Kenya, en Éthiopie et au Soudan.

Sécurité alimentaire

  • Le nombre de plateformes faisant la promotion des innovations et des technologies agricoles (réseaux de chercheurs, vulgarisateurs et agriculteurs cherchant à créer de meilleures chaînes de valeur agricoles) a passé de 93 à 139, permettant de soutenir 24 000 agriculteurs directement et 120 000 indirectement.
  • Près de dix millions de ménages (dont la majorité était dirigée par une femme) utilisaient des variétés de haricots commercialisables, de nouvelles techniques de gestion des cultures ainsi que des produits à base de haricot riches en micronutriments.
  • Au total, 28 362 petits exploitants agricoles et pasteurs ont acquis des connaissances et des compétences en matière de production animale et de pratiques de gestion durable des terres et des ressources hydrauliques.
2011–2012

Croissance économique durable

  • Le premier Forum sur le Commerce en Afrique a rassemblé des responsables gouvernementaux, des universitaires, et des représentants du parlement, du secteur privé et de la société civile pour soutenir le plan d'action de l'UA pour stimuler le commerce panafricain.
  • Les partenariats entre les secteurs publics et privés, la compétitivité et les liens avec le marché de trois communautés économiques régionales (regroupant 41 pays de l'Est de l'Afrique, de l'Afrique australe, de l'Afrique centrale et de l'Afrique de l'Ouest) ont été améliorés grâce au renforcement des capacités institutionnelles régionales et nationales.
  • Une association régionale du secteur privé a été créée pour favoriser le commerce national et international du cheptel vif et des produits de l'élevage au sein des pays du bassin du Nil, ainsi que de la Somalie et du Djibouti.

Sécurité alimentaire

  • Un réseau de plus de 3 000 partenaires nationaux (des domaines de la recherche, de la vulgarisation agricole et de la société civile) a été créé en ligne, ce qui a permis d'accroître l'accès des partenaires à l'information, au savoir et aux services consultatifs, ainsi que d'augmenter leur rendement agricole, qui est passé de 25 à 50 p. cent.
  • De meilleures pratiques de gestion de la base de ressources naturelles ont été mises en place grâce à la création et la diffusion de 107 nouvelles technologies et innovations, améliorant ainsi les techniques d'élevage, de production de cultures et de production de semences.
  • Près de 2,9 millions de ménages utilisaient des variétés de haricots commercialisables, de nouvelles techniques de gestion des cultures ainsi que des produits à base de haricot riches en micronutriments.
  • Environ 70 420 petits exploitants agricoles et pasteurs utilisaient de meilleures pratiques de production animale et végétale, ainsi que des pratiques de gestion durable de leurs terres et ressources hydrauliques.
2010–2011

Croissance économique durable

  • L'Initiative du bassin du Nil a créé des politiques, des stratégies et des lignes directrices pour favoriser la collaboration régionale, ce qui a permis d'assurer un financement de plus de 1,1 milliard de dollars américains pour des projets d'infrastructure pour l'irrigation et l'assèchement, l'interconnexion énergétique, la préparation contre les inondations, et les pêcheries.
  • Le Canada a facilité la création de l'Alliance africaine pour le commerce électronique, une plateforme virtuelle visant à accroître l'efficacité des commerçants pour leur permettre d'obtenir l'autorisation et les permis dont ils ont besoin pour exporter des marchandises.
  • Trois communautés économiques régionales (regroupant 41 pays) ont créé des initiatives régionales en matière de développement pour favoriser l'exportation.

Sécurité alimentaire

  • Des réseaux virtuels entre les chercheurs, les vulgarisateurs et les agriculteurs ont été créés, permettant ainsi d'accroître le rendement de 150 000 producteurs de soja du nord du Nigeria d'une moyenne de 900 kg/hectare à 2 t/hectare.
  • Un total de 668 nouvelles technologies et innovations ont été créées pour améliorer la production alimentaire par l'entremise, entre autres, de meilleures pratiques de gestion de la base de ressources naturelles, de cultures renforcées, d'animaux et de semences de haute qualité, et de meilleures méthodes de lutte contre la vermine, les mauvaises herbes et les maladies.
  • Plus de 3,9 millions de ménages bénéficient d'un meilleur accès à des semences de haricots plus résistantes et nutritives.
  • Au total, 5 000 petits exploitants agricoles et pasteurs ont acquis des compétences en matière de production animale et végétale, ainsi que des pratiques de gestion durable des terres et des ressources hydrauliques.