Les auteurs poursuivent un double objectif. D’abord, représenter l’économie canadienne de 2004 sous la forme d’une matrice de comptabilité sociale détaillée (matrice SAM) intégrant à la matrice entrées-sorties usuelle les flux de revenus et les flux financiers.
Au Canada, les travailleurs temporaires occupent 14 % des emplois dans le secteur des entreprises non agricoles, sont présents dans plusieurs branches d'activité et constituent 40 % des effectifs touchés par les redistributions d'emplois. Malgré cela, ils sont absents de la plupart des modèles utilisés pour formaliser la redistribution des emplois.
Les auteurs étudient les plus récentes données disponibles sur le rythme de redistribution du travail entre les secteurs et entre les entreprises d'un même secteur. Ils analysent les déterminants des flux de main-d'oeuvre et leur relation avec la progression de la productivité.
Les emplois créés et détruits dans le secteur des entreprises au Canada représentent annuellement plus ou moins le cinquième du nombre total d'emplois. Cette redistribution a essentiellement lieu au sein des secteurs (industries) plutôt qu'entre les secteurs. Comme une étroite corrélation existe entre la redistribution du travail au sein des secteurs et la croissance de la productivité au Canada, il importe de définir les facteurs déterminants de ce type de redistribution, d'autant que les taux de redistribution et de croissance de la productivité sont plus faibles au Canada qu'aux États-Unis. Les auteurs notent que, de 2005 à 2008, l'appréciation du dollar canadien et la montée des prix des produits de base ont donné lieu à un volume de redistribution du travail entre secteurs supérieur à la moyenne, mais que l'incidence de ce redéploiement sur la productivité s'est révélée modeste. Celui-ci engendre toutefois des gains de productivité du travail substantiels dans le secteur de la fabrication en particulier et le secteur des entreprises en général.
Les auteurs étudient la relation entre la taille de l'entreprise et la productivité. À la différence des études antérieures, leur analyse englobe non seulement les entreprises de fabrication mais aussi les firmes non manufacturières.