À l’occasion de la Journée internationale de la femme, une consultation publique a été lancée en vue du choix de la Canadienne emblématique du pays qui figurera sur le premier billet de banque de notre prochaine série. Plus de 460 femmes emblématiques du pays ont rempli les conditions requises dans le cadre de notre processus de sélection, et la longue liste a maintenant été dressée.
La longue liste
Ces douze femmes ont été sélectionnées par un comité consultatif indépendant pour figurer sur la longue liste. Vous pouvez lire la déclaration du comité présentant les critères qui ont motivé ses choix, ou en apprendre davantage sur le processus de sélection.
Pitseolak Ashoona
c. 1904-1983 - Artiste
Graphiste inuite, Pitseolak Ashoona est reconnue pour ses gravures et ses dessins pleins de vie montrant « les choses que nous faisions il y a longtemps, avant qu’il n’y ait beaucoup d’hommes blancs », ainsi que pour ses interprétations originales de monstres et d’esprits. Établie à Cape Dorset, Territoires du Nord-Ouest (Nunavut), elle a exécuté plusieurs milliers de dessins qui reflètent son amour et sa connaissance profonde du mode de vie inuit traditionnel. Elle raconte son histoire dans la biographie orale illustrée Pitseolak : le livre d’images de ma vie (trad.), dont l’Office national du film fera un documentaire d’animation. Elle est admise à l’Académie royale des arts du Canada en 1974.
Photo: Tessa Macintosh
Source: L’Encyclopédie canadienne
Emily Carr
1871-1945 - Artiste
Emily Carr est l’une des figures de proue de la peinture canadienne dans la première moitié du XXe siècle, et peut-être même l’une des artistes les plus originales de son temps. Ses tableaux audacieux, qui représentent des totems dans la forêt ou dans des villages autochtones abandonnés de la côte nord-ouest du Canada, laissent une trace de l’héritage haïda, gitksan et tsimshian. Carr est aussi reconnue pour ses œuvres évoquant la nature, notamment les forêts, les plages et les ciels magnifiques de l’Ouest canadien. Établie à Victoria, en Colombie-Britannique, Carr est l’une des rares femmes artistes de renom en Amérique du Nord et en Europe durant cette période. Elle est également une auteure célèbre, et remporte le Prix du Gouverneur général pour son premier livre, Klee Wyck en 1941.
Photo: Bibliothèque et Archives Canada
Source: L’Encyclopédie canadienne
Thérèse Casgrain
1896-1981 - Réformatrice et politicienne
On se souvient de cette grande dame pour son rôle de premier plan dans la campagne en faveur du droit de vote des femmes au Québec. Thérèse Casgrain est aussi la première femme canadienne à diriger un parti politique au pays, l’aile québécoise de la formation connue aujourd’hui sous le nom de Nouveau Parti démocratique. Mme Casgrain a défendu avec ardeur les causes sociales et a fondé de nombreux organismes : la section québécoise de La Voix des femmes qui militait pour le désarmement et la paix, la Ligue des droits de l’homme et la Fédération des femmes du Québec. Elle a été nommée au Sénat en 1970. Aujourd’hui, le Prix Thérèse-Casgrain du bénévolat souligne les efforts déployés par des bénévoles exceptionnels.
Photo: Bibliothèque et Archives Canada
Source: L’Encyclopédie canadienne
Viola Desmond
1914-1965 - Militante
Femme d’affaires et défenseure des libertés civiles, Viola Desmond fonde une entreprise de soins esthétiques et, par l’entremise de son institut de beauté, sert de mentor à de jeunes femmes noires en Nouvelle-Écosse. Toutefois, elle est mieux connue pour avoir courageusement fait face, en 1946, à un acte de discrimination raciale en refusant de quitter son siège dans une section réservée aux Blancs d’un cinéma de New Glasgow. Mme Desmond est alors arrêtée et doit payer une amende pour avoir « tenté de frauder le gouvernement provincial » d’un cent, c’est-à-dire la différence entre un billet au balcon (la section réservée aux Noirs) et au parterre. Elle deviendra source d’inspiration pour les prochaines générations de Noirs en Nouvelle-Écosse et ailleurs au Canada.
Photo: Communications Nouvelle-Écosse
Source: L’Encyclopédie canadienne
Lotta Hitschmanova
1909-1990 - Travailleuse humanitaire
Dre Lotta Hitschmanova arrive au Canada en tant que réfugiée tchèque durant la Seconde Guerre mondiale. En 1945, elle fonde le Comité du service unitaire du Canada (USC Canada) pour aider les personnes qui ont souffert de la guerre, en particulier les enfants. Sa compassion émeut les Canadiens qui, par milliers, répondent à son appel en donnant de la nourriture, des vêtements et de l’argent, faisant ainsi d’USC Canada l’un des premiers organismes de développement international au pays. Dre Hitschmanova consacre sa vie au travail humanitaire. Pendant 36 ans, elle prend la parole, écrit, voyage et amasse des fonds pour soutenir les plus démunis. Le travail d’USC Canada se poursuit encore aujourd’hui.
Photo: USC Canada
Source: USC Canada
E. Pauline Johnson (Tekahionwake)
1861-1913 - Poète
Fille d’un chef mohawk et d’une Anglaise, E. Pauline Johnson est surtout connue pour sa poésie qui fait l’éloge de son héritage autochtone. Au cours de sa carrière, Johnson prend le nom de son grand-père autochtone, Tekahionwake, qui signifie « double wampum ». Entre 1892 et 1910, Johnson prononce une série de conférences au Canada, aux États-Unis et en Angleterre. Elle parcourt le Canada pour y donner des récitals de poésie; elle se rend en particulier dans des colonies éloignées où d’autres formes de divertissement se font rares. Au cours de ses voyages, Johnson récite des poèmes patriotiques et des nouvelles ayant pour thème la culture canadienne, dont elle devient une ambassadrice.
Photo: Bibliothèque et Archives Canada
Source: L’Encyclopédie canadienne
Elizabeth (Elsie) MacGill
1905-1980 - Ingénieure
Elizabeth MacGill est la première Canadienne titulaire d’un baccalauréat en génie électrique (Université de Toronto, 1927) et d’une maîtrise en génie aéronautique (Université du Michigan, 1929). Elle est également la première conceptrice d’aéronefs au monde. Elle est surnommée la « Reine des Hurricanes » en raison des nombreuses années qu’elle consacre aux avions de chasse Hawker Hurricane qui ont été utilisés durant la Seconde Guerre mondiale et ont contribué grandement au succès de la bataille d’Angleterre. Mme MacGill dirige la production et la conception d’une version du chasseur adaptée aux conditions hivernales, dont plus de 1 400 sont fabriqués sous sa direction. Féministe active, elle a été présidente de la Canadian Federation of Business and Professional Women de 1962 à 1964 et membre de la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme au Canada.
Photo: Bibliothèque et Archives Canada
Source: L’Encyclopédie canadienne
Nellie McClung
1873-1951 - Suffragette
Nellie McClung doit sa renommée nationale à la cause bien connue des cinq appelantes, les « Célèbres cinq », dans le cadre de l’affaire « Personne », associée à une décision constitutionnelle établissant le droit des femmes à être nommées au Sénat. Politicienne et conférencière, elle milite vigoureusement pour la réforme sociale et les droits de la femme. Mme McClung est députée libérale d’Edmonton à l’Assemblée législative de l’Alberta de 1921 à 1926 et la première femme à siéger au conseil d’administration de Radio-Canada (1936-1942). Elle a aussi écrit plusieurs livres importants dans le style de l’époque, dominé par la doctrine méthodiste et le discours sur la tempérance, dont Sowing Seeds in Danny (1908) et Clearing in the West: My Own Story (1935).
Photo: Bibliothèque et Archives Canada
Source: L’Encyclopédie canadienne
Lucy Maud Montgomery
1874-1942 - Auteure
En 1908, le premier roman de Montgomery, Anne, la maison aux pignons verts, devient immédiatement un best-seller au Canada et aux États-Unis, et est toujours en impression, en anglais ainsi que dans de nombreuses autres langues, plus d’un siècle plus tard. Pendant sa vie, Lucy Maud Montgomery publie 22 romans et recueils de nouvelles, une version abrégée de ses mémoires, de même que de nombreux poèmes, histoires et articles de magazines. Elle était une femme d’affaires avisée, tirant de son travail un revenu raisonnablement stable et solide, exploit remarquable pour une écrivaine de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
Photo: Bibliothèque et Archives Canada
Source: L’Encyclopédie canadienne
Fanny (Bobbie) Rosenfeld
1904-1969 - Athlète
Championne d’athlétisme, Fanny Rosenfeld détient des records canadiens en course à pied, au saut en longueur sans élan et au lancer du disque. Aux Jeux olympiques d’Amsterdam en 1928, elle décroche la médaille d’argent au 100 mètres et est la première relayeuse de l’équipe féminine canadienne de relais 4 x 100 mètres; celle-ci remporte la médaille d’or en établissant un record de 48,2 secondes. Rosenfeld est aussi codétentrice du record mondial de 11 secondes au 100 verges. En 1950, elle est élue athlète canadienne féminine par excellence de la première moitié du XXe siècle, puis admise au Panthéon des sports canadiens en 1955. Après avoir pris sa retraite à cause de l’arthrite, elle entame une carrière en journalisme et, pendant vingt ans, écrit des chroniques de sport pour le Globe and Mail.
Photo: Panthéon des sports canadiens
Source: L’Encyclopédie canadienne
Gabrielle Roy
1909-1983 - Auteure
Canadienne française ayant grandi dans un milieu pauvre au Manitoba, Gabrielle Roy devient journaliste à Montréal et traduit son vécu et ses observations dans des descriptions saisissantes de la misère urbaine. La publication de Bonheur d’occasion en 1945 fait naître un nouveau genre littéraire au Canada, le « roman urbain », et lui apporte la gloire et la prospérité. Roy est considérée comme l’un des plus grands écrivains contemporains en matière de condition humaine. Membre de la Société royale du Canada depuis 1947, elle a reçu les plus hautes distinctions littéraires, dont le Prix du Gouverneur général, le prix Duvernay et le prix David.
Photo: Fonds Gabrielle Roy
Source: L’Encyclopédie canadienne
Idola Saint-Jean
1880-1945 - Suffragette et activiste sociale
Actrice, enseignante et auteure, Idola Saint-Jean est surtout connue comme féministe et pionnière du mouvement en faveur du suffrage féminin au Québec. Elle est la figure de proue de la lutte pour l’obtention du droit de vote des Québécoises aux élections provinciales (ce jour est arrivé quelque vingt ans après qu’on leur accorde le droit de voter aux élections fédérales). Elle est la première femme du Québec à se présenter comme candidate aux élections fédérales. Depuis 1991, la Fédération des femmes du Québec décerne le Prix Idola-St-Jean à une femme ou à un groupe de femmes qui a amélioré le statut de la femme et fait avancer la cause du féminisme au Québec.
Photo: Bibliothèque et Archives Canada
Source: L’Encyclopédie canadienne
Déclaration sur la longue liste
« Nous estimons que les femmes proposées pour figurer sur le nouveau billet devraient avoir éliminé ou surmonté des obstacles, être une source d’inspiration, avoir provoqué des changements importants et avoir marqué l’histoire du Canada. Nous avons tenu compte de ces quatre critères pour examiner chacune des 461 candidatures admissibles.
Nous avons également mis en place des principes de fonctionnement qui nous ont guidés lors de la formulation de notre première recommandation de douze noms. Nous comprenons que le Canada est constitué de nombreuses communautés différentes. Les candidates se trouvant sur notre liste devraient obtenir l’assentiment des Canadiens et illustrer la diversité du pays. Leurs réalisations doivent être placées dans le contexte de leur époque. »
École publique Roberta Bondar – Activité (Vidéo)
Le gouverneur et la première sous-gouverneure ont parlé aux élèves de l’école publique Roberta Bondar et de l’École élémentaire publique Gabrielle-Roy de la consultation publique entourant le choix de la Canadienne qui figurera sur un billet.
Un nouveau billet pour les 150 ans du Canada
À venir en 2017 : un billet commémoratif pour souligner le 150e anniversaire de la Confédération.
Principes de conception des billets de banque
Principes qui guident la conception des billets de banque canadiens et sur lesquels reposera l’élaboration du contenu visuel des billets dans l’avenir.