« Pourquoi un musée de l'immigration est-il nécessaire? »

Monica MacDonald, gestionnaire des recherches, est d'avis que les débats actuels sur l'immigration gagnent à s'informer des contextes historiques de l'immigration et des expériences contemporaines des nouveaux arrivants.

C'est une drôle d'affaire : les groupes religieux indésirables et l'immigration canadienne après la Seconde Guerre mondiale

Pendant les années 1950 et 1960, les agents d'immigration canadiens voyaient les groupes religieux conservateurs, tout particulièrement les amish, comme des immigrants indésirables. L'historien Steven Schwinghamer examine comment ces immigrants ont été ciblés afin d'être sélectionnés de façon plus rigoureuse et souvent rejetés en raison des préjudices religieux.

En 1966, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés est intervenu auprès du gouvernement canadien pour qu'il accepte de réinstaller de façon permanente un petit nombre de réfugiés tibétains. Les autorités fédérales ont informé le Haut Commissariat que la politique canadienne en matière d'immigration ne favorisait pas la réinstallation en groupe. Au départ, les tentatives de réinstallation permanente des réfugiés tibétains ont été contrecarrées, car les autorités canadiennes en matière d'immigration ne s'entendaient pas sur la réinstallation de gens « qui se décrivaient eux-mêmes comme des nomades ». Alors que le gouvernement canadien renforçait ses relations avec la République populaire de Chine, les autorités fédérales ont réinstallé une vague expérimentale de 228 réfugiés tibétains afin de respecter leurs obligations humanitaires internationales et de trouver une solution permanente à la crise des réfugiés tibétains dans le nord de l'Inde. Le programme de réinstallation a montré que des réfugiés d'origine ethnoculturelle et linguistique non européenne ne répondant pas aux critères normaux d'immigration pouvaient être réinstallés avec succès au Canada en peu de temps et à relativement peu de frais pour le gouvernement fédéral. Le programme spécial pour les réfugiés tibétains a montré aux autorités canadiennes qu'à l'avenir, les programmes pour réfugiés devaient être coordonnés avec les personnes et les familles concernées elles-mêmes si l'on voulait répondre efficacement à leurs besoins et aux exigences de l'État pendant la réinstallation.

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