Dans les années 20, un gros afflux d’immigrants en provenance de la Tchécoslovaquie est venu au Canada à la recherche de travail ouvrier et de terres agricoles. Les associations ethniques de l’entre-deux-guerres étaient menées pour la plupart par des individus d’origine slovaque. La Tchécoslovaquie gardait le contacte avec ses ressortissants au Canada grâce aux agents diplomatiques. Leurs bureaux consulaires encourageaient la fidélité aux politiques tchèques dans l’espoir que les Slovaques et les Tchèques adopteraient l’idéologie pro- « tchécoslovaque » de leur gouvernement d’origine, et éventuellement défendraient leur patrie en cas de guerre. Le consulat général tchécoslovaque à Montréal surveillait toute activité diplomatique entre Prague et ses ressortissants au Canada. Avec la déclaration d’indépendance de la Slovaquie et l’occupation allemande du pays tchèque en mars 1939, le consulat général tchécoslovaque à Montréal s’est servi de sa discrétion diplomatique locale en essayant d’unir les Slovaques et les Tchèques en tant que communauté nationale « tchécoslovaque ». Bien que les Slovaques nationalistes aient soutenu l’effort de guerre canadien, ils se sont, pourtant, opposés au programme protchécoslovaque du consulat général tchécoslovaque. Les diplomates tchécoslovaques ont fait pression sur le gouvernement canadien pour obtenir la reconnaissance politique du gouvernement tchécoslovaque en exil mené par Edvard Beneš à Londres – dans le but de légitimer leurs efforts pour rétablir une République tchécoslovaque d’après-guerre. Après la reconnaissance britannique, le Canada est devenu le dernier dominion à reconnaître le gouvernement en exil.

L'histoire des installations d'immigration au port de Victoria, en Colombie-Britannique, s’étend depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours. Cependant, le rôle de Victoria a été marginalisé par l'émergence de Vancouver comme un port d'entrée important, dans les années 1920. Le développement, l'exploitation et la diminution des installations d'immigration de la ville reflétaient l'évolution des politiques et pratiques d'immigration. Tout d'abord, le rôle économique et social de Victoria en Colombie-Britannique et au Canada changeait considérablement, ce qui avait également modifié la nature et la portée de l'immigration de la ville. De plus, les intérêts de santé publique avaient souvent dépassé et parfois complètement repoussé la mise en œuvre de la politique civile d'immigration. Enfin, l'histoire de l'établissement de l'immigration de Victoria était le reflet des périodes de coopération et de conflit entre les gouvernements provincial et fédéral. En plus de faire la lumière sur le rôle de Victoria dans l'histoire de l'immigration, l'examen de ces trois facteurs fournit des informations utiles sur le développement des structures nationales d'immigration au début du Canada.

À l’été 1955, le gouvernement canadien a fait preuve d’audace: il a admis des réfugiés palestiniens déplacés à cause de la guerre arabo-israélienne de 1948. Le gouvernement a approuvé la relocalisation de 100 travailleurs qualifiés et de leurs familles. Les autorités canadiennes croyaient que d’atténuer le problème des réfugiés au Moyen-Orient contribuerait favoriser la stabilité régionale. Le plan de relocalisation est demeuré une question politiquement délicate, car les gouvernements arabes ont protesté contre ce qu’ils percevaient comme un complot sioniste visant à chasser les Palestiniens de leur terre ancestrale. Pour le Canada, l’admission de réfugiés palestiniens en 1956 a constitué une importante « expérience » en ce qui a trait à la sélection future de réfugiés non européens et à leur relocalisation.

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