Un alphabet des « premières » canadiennes


  • the letter A

    À la recherche
    d’une bière dans
    un bar canadien

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    À la recherche d’une bière dans un bar canadien

    «...Une petite anecdote de mes premières semaines au Canada. J’ai amené ma petite fille de 5 ans à un spectacle sur glace au Forum de Montréal. Nous avions soif et durant l’entracte, nous sommes allées dans une taverne pour boire quelque chose. Le barman nous dit qu’il ne pouvait pas nous servir. Étonnée, je lui ai demandé : « Mais pourquoi pas ? Vous servez tout le monde aux tables » ? Il me dit : « Ce sont tous des hommes ». Je lui ai dit : « Les femmes aussi ont soif. Je veux boire quelque chose et ma fille aussi ». Alors il m’a dit : « Allez donc dans une pharmacie, madame ». J’ai dit : « Non, elle n’est pas malade, elle a juste soif ». Alors il m’a dit : « On sert des boissons gazeuses dans les pharmacies. » J’ai laissé tomber en me demandant dans quel pays j’étais venue, où on sert du jus d’orange et du café dans une pharmacie où on doit vendre des médicaments. »

    - Edith Boldt, immigrante allemande, 1951


  • the letter B

    Bière au Canada

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    Bière au Canada

    « Je n’oublierai jamais le processus d’arrivée au Quai 21 et le voyage en train vers Toronto – l’immensité du pays. J’ai aussi bu ma première bière canadienne (une pinte d’Oldham) avant de monter dans le train. C’était une étrange expérience, car j’ai dû m’asseoir avant d’être servi. La bière était très bonne. »

    - H.J. Coleborn, immigrant irlandais, 1952


    Morris J. Haugg n’a pas été aussi chanceux, «... venant d’une Bavière conquise à la bière, il n’était que naturel que je fasse un arrêt durant ma visite de Halifax pour boire une bière. Je suis entré dans un restaurant, je me suis assis dans un compartiment et j’ai demandé une bière. La serveuse m’a expliqué d’abord que je ne pouvais commander une bière sans manger. J’avais 18 ans et j’avais toujours faim, alors, j’ai commandé un repas, ce n’était pas un problème. J’ai demandé « un hot-dog, s’il vous plaît » pour résoudre le problème. Elle m’a alors demandé si j’étais un mineur. Je n’en revenais pas. Je ne comprenais pas que mon métier ait un rapport avec le fait de commander une bière. De plus, j’étais vêtu de mon meilleur costume bleu, avec chemise blanche et cravate. J’avais le visage et les mains plus propres que je ne les avais jamais eus en Bavière. Mes souliers étaient cirés. Je n’ai pas répondu. Je ne savais pas quoi dire. Alors, la serveuse, elle était bien charmante, m’a demandé une pièce d’identité. Je lui ai montré mon passeport tout neuf auquel était jointe ma carte d’immigrant reçu vieille de trois jours. Elle y a jeté un coup d’œil et a conclu que j’étais bel et bien un mineur et elle s’éloigna.

    Quelques minutes plus tard, elle m’a apporté un hot-dog et un verre d’un liquide sans couleur et sans odeur auquel je n’ai pas touché. Je n’avais pas commandé ce verre. Je croyais que c’était une erreur. Elle ne m’a jamais expliqué pourquoi je n’avais pas droit à une bière. Je me suis demandé si j’aurais dû dire que j’étais un mineur pour y avoir droit. J’ai mangé mon hot-dog et je suis parti. Le lundi, j’ai raconté cela à mon agent d’immigration. Il a bien ri. Il m’a expliqué la différence entre un « mineur » et un « mineur » un terme que je ne connaissais pas. Il s’est aussi excusé des lois archaïques du Canada en matière d’alcool. Il savait que c’était pour les Européens une difficile période d’adaptation à ce pays. C’est une erreur que je n’ai pas refaite... »

    - Morris J. Haugg, immigrante allemandet


  • the letter C

    Coca-Cola

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    Coca-Cola

    « ... À bord du train, j’ai goûté pour la première fois à ce si célèbre Coca Cola, et depuis, je le déteste. »

    - Madeline Anderson, Épouse de guerre britannique, 1945


    Le premier Coca-Cola de l’immigrant hollandais Hugh Timmerman fut beaucoup plus inspirant « ... C’est ici que j’ai goûté mon premier Coca-Cola ! J’ai tellement aimé ça que par la suite, je faisais aller-retour les deux milles de la route de gravier vers Newton une fois par semaine pour m’acheter un carton de Coke, avec mon maigre salaire, et je le cachais dans un trou creusé dans la glaise sous la trappe du salon. Six bouteilles de Coke à 5 cents plus un dépôt de 2 cents, c’est tout ce que ça coûtait. Après le travail, je fouillais dans ma cachette pour en sortir mon remontant, me faisant reprocher par mon frère ce gaspillage de tout cet argent si durement gagné !... »

    - Hugh Timmerman, immigrant hollandais


  • the letter D

    Dans une école
    au Canada,
    mon premier jour

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    Dans une école au Canada, mon premier jour

    « ...Je me rappelle aussi mon premier jour dans une école au Canada. Ma mère m’y avait envoyé, vêtu des plus beaux vêtements que j’avais – mon kilt. Pas besoin de dire ce qui se passa ! Tout le monde à l’école parlait du « garçon avec une robe !! » Dois-je vois dire que j’ai couru déjeuner à la maison en larmes en jurant de ne plus jamais jamais porter de kilt. Une chose qu’aujourd’hui, comme adulte, je regrette. Mais je n’étais à l’époque qu’un petit garçon si fragile pour dire le moins... »

    - Dewar Burnett, immigrant écossais, 1943


  • the letter E

    Embêtements
    avec la loi

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    Embêtements avec la loi

    « ...Quand nous sommes allés dans notre chambre à l’hôtel, j’ai vu par la fenêtre des canards dans le jardin public de l’autre côté de la rue. Je suis descendu à la réception et j’ai demandé du pain pour nourrir les canards. La personne à la réception m’envoya à la cuisine en demander au cuisinier. Le pain à la main, j’ai traversé la rue pour nourrir les canards. J’étais bien heureux de nourrir les canards, faisant attendre les plus gros pour laisser manger les plus petits. (Je n’ai rien dit à mes parents, de crainte que cela ne soit pas permis). Quand les canards ont mangé tout le pain, je suis retournée à l’hôtel pour chercher d’autre pain. J’ÉTAIS DANS LE PÉTRIN. MES PARENTS VOYANT QUE JE N’ÉTAIS PAS LÀ, AVAIENT APPELÉ LA POLICE QUI ÉTAIT À MA RECHERCHE. Après cela, j’ai été ENFERMÉE dans la chambre d’hôtel ! ! ! Ce fut ma première expérience au Canada... »

    - Elizabeth Evans, immigrante britannique, 1954


  • the letter F

    Faux Pas

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    Faux Pas

    « ...Je me rappelle que l’agent d’immigration m’a demandé de lui montrer les dollars que nous avions emportés et, comme j’étais honnête, tous les numéros de série étaient notés, et elle nous les a remis. Il y a eu alors une entrevue. Il s’est produit une petite chose amusante : elle a appelé – parce que ma femme était la principale appliquante – elle a appelé « Veronica », elle n’a pas ajouté « Carlos et Theo »... Alors, étant toujours poli, je ne me suis pas avancé. Parce qu’elle avait dit « Veronica » et n’avait pas dit « Carlos et Theo ». Comme nous restions à notre place, alors elle a demandé « faites-vous partie de la famille ? » « J’ai dit oui mais vous avez appelé Veronica. » « Pourquoi vous ne venez pas ? » « Mais vous avez dit seulement Veronica” ai-je dit. Bon, elle voulait dire Veronica et sa famille, mais elle ne l’avait pas dit et je ne me suis pas avancé. » Désolé, c’était mon premier faux pas, mon premier faux pas canadien...

    - Carlos Medina, immigrant philippin, 2007


  • the letter G

    Grosse joute de hockey

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    Grosse joute de hockey

    « ... Le hockey est devenu ma grande passion dès ma première partie au Forum, le 12 décembre 1949. Les Canadiens ont battu les Rangers de New-York 3 à 1 et Maurice Richard a compté un but. J’ai été accroché pour la vie, et Maurice « le Rocket » Richard est devenu mon idole... »

    - Sol Nyman, personne déplacée de Pologne, 1948


    L’immigrant écossais Paul Callaghan est arrivé en 2007 et il a été vite mordu par la passion du hockey. « ...Alors, ma femme m’a invité à ma première partie de hockey, entre les Sénateurs d’Ottawa et les Pingouins de Pittsburg, juste avant que Sidney Crosby devienne une superstar. La partie s’est terminée sur une égalité, mais elle a allumé la flamme de ma passion pour ce sport. Avant cela, les deux seules équipes dont j’avais entendu parler étaient les Maple Leafs de Toronto et les Canadiens de Montréal. C’étaient les deux seules équipes qui à ma connaissance jouaient au hockey. J’ai donc reçu une éducation rapide sur le sujet, et mon beau-père m’en a tellement appris... »

    - Paul Callaghan, immigrant écossais, 2007


  • the letter H

    HO ! Une tarte à
    la citrouille « maison »

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    HO ! Une tarte à la citrouille « maison »

    « ...L’Action de grâce était au Canada un jour de fête avec lequel j’étais peu familier. Jim m’a appris que la tarte à la citrouille fraîche était une tradition qu’il aimait particulièrement ce jour-là. J’ai proposé donc de l’essayer et d’en faire une, puisqu’il y avait plusieurs citrouilles dans le jardin. Je me suis dit que je simplifierais la préparation et j’ai acheté un mélange de remplissage en conserve, j’ai lu les instructions sur la boîte et j’ai réalisé ma première tarte à la citrouille. Quand Jim est rentré à la maison pour la fête de l’action de grâce, et que je lui ai servi une « tarte à la citrouille fraîche », il a dit que c’était une des meilleures tartes qu’il ait jamais mangée, car la citrouille fraîche faisait toute la différence. Bien sûr, j’ai pris le compliment, mais j’ai confessé ensuite que la citrouille venait d’une conserve. Il ne pouvait croire que j’avais fait une telle manœuvre. Par conséquent, je n’ai jamais fait une tarte à la citrouille fraîche... »

    - Betty Crutcher, épouse de guerre britannique, 1946


  • the letter I

    Improvisation

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    Improvisation

    « ...Ma seule valise était en carton et elle malheureusement s’est brisée. La seule façon de la fermer pour me rendre à mon nouveau foyer était de l’attacher avec ma ceinture qui tenait mes culottes. Quand j’y repense, cela me fait pleurer et rire ... »

    - Giuseppe Manera, immigrant italien, 1959


  • the letter J

    Job au Canada

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    Job au Canada

    « ...Mon patron était particulièrement réjoui en allant à mon premier emploi. Il semblait ravi d’avoir trouvé un plâtrier, si difficile à trouver et recherché avec autant d’urgence. Il m’a mis au travail sur le trottoir d’une rue très animée, quoi d’autre, pour plâtrer un mur entourant une vitrine de magasin. Il m’a laissé seul avec les outils et les matériaux, en me disant qu’il reviendrait après le lunch. Maintenant seul, sauf pour les badauds qui s’arrêtaient pour regarder, je ne pouvais attendre davantage. Il fallait que je commence. J’ai mélangé le plâtre visqueux avec soin et j’ai mouillé lentement le vieux mur pour l’enduire de plâtre, fermant presque les yeux pour éviter de voir ce que je craignais en moi-même. Bien sûr, le plâtre ne tenait pas. Il coulait le long du mur jusque sur le trottoir. Je le repoussais vers le haut et il descendait plus vite qu’il avait monté. Le mur et le plâtre étaient trop mouillés pour coller l’un à l’autre. Impossible de continuer. J’ai dû tout gratter et recommencer avec un mélange plus sec. À ce moment-là, la foule s’était accumulée, curieuse, essayant de comprendre ce que je faisais. Sans que je le voie, par un tour du destin, mon patron s’était joint à la foule... »

    - Alexander Muenzel, immigrant allemand, 1951


  • the letter K

    Kiss comme dans French-Kiss !

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    Kiss comme dans French-Kiss !

    « ...Martin et moi nous sommes rencontrés le 21 décembre. Durant la soirée du 20 décembre, j’avais la nausée et l’estomac à l’envers. Tôt le matin suivant, j’avais besoin d’air frais et j’ai couru de ma chambre au pont supérieur. En sortant de ma chambre, je suis entrée en collision avec ce grand et bel homme et je lui ai dit : « Je suis malade ! » Il m’a souri et j’ai continué ma course vers le pont. Le soir suivant, Martin s’inclinait devant moi en claquant des talons et me disait « Vous dansez ? ». Nous avons dansé et alors, il m’a dit « j’suis du Danemark, et vous ? » J’ai dit « d’Écosse », et cela a été la fin de notre conversation... Martin m’a emmenée au salon des premières classes où nous nous sommes assis sur un superbe divan en nous tenant la main. Tout d’un coup, quatre hommes en kilt sont venus vers nous. Ils s’appelaient « The Curlers » et allaient donner des spectacles au Canada. Martin a mis son bras autour de moi. Ils l’ont regardé en tenant une branche de gui au-dessus de nos têtes en disant trois fois « embrassez la jeune fille ». Il ne les comprenait pas et j’étais trop timide pour l’embrasser. Ils se sont approchés et ont réuni nos deux têtes. Cela a été notre premier et merveilleux baiser... Martin et moi avons correspondu durant trois ans après avoir quitté l’Empress of France. En janvier 1952, Martin est arrivé aux États-Unis et nous nous sommes mariés le 21 juin1952... »

    - Catherine Christensen, immigrante écossaise, 1948


  • the letter L

    Longs pantalons

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    Longs pantalons

    « ...Dans ma petite valise se trouvaient mes premiers pantalons longs. Mes parents avaient appris qu’au Canada, les jeunes garçons portaient des pantalons longs, alors qu’en Angleterre, en 1940, ils portaient des pantalons courts. Mes pantalons avaient été faits pour moi par un cousin, tailleur de l’armée. Il fallait les faire sur mesure car il était impossible de trouver des pantalons longs pour jeunes garçons dans le commerce en 1940, en Angleterre. J’allais les étrenner lors de mon arrivée à Halifax. Je mourais d’envie de les mettre... »

    - Patrick Rogers, enfant britannique évacué, 1940


  • the letter M

    Mets

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    Mets

    « ...Mon premier souvenir d’un bon mets canadien s’est matérialisé sous la forme de Corn Flakes de Kellogg’s servi dans sa petite boîte. Je n’avais jamais vu cela avant, et, émerveillé, je me demandais si tout le monde au Canada mangeait ainsi des repas dans une petite boîte... »

    - Ole Falkeisen, immigrant hollandais, 1955


    Quand Li Lei est arrivée de Beijing, en Chine en 2002, elle a été aussi mystifiée. « Je me rappelle que pour mon premier repas ici, on m’avait emmenée dans un restaurant chinois et je me plaignais de la nourriture, vous savez ce qu’est la nourriture chinoise ici. Alors j’ai dit : « Voyons, vous savez que ce n’est pas de la vraie nourriture chinoise » ! Ils m’ont répondu que je devrais m’y habituer...»

    - Li Lei, immigrante chinoise, 2002


  • the letter N

    Non-Non

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    Non-Non

    « ...Ce soir-là, j’ai dit mon premier non-non au Canada. Quand Nick et moi sommes allés nous coucher, son père m’a demandé à quelle heure nous voulions nous lever le lendemain matin. Avant que Nick ait eu le temps de répondre, j’ai répondu « You can knock me up » vers neuf heures ». Eh bien, l’expression de papa, c’était quelque chose à voir. Quand Nick a pu s’arrêter de rire, il expliqua à son père que je voulais qu’il frappe à notre porte vers 9 heures. Alors, il m’a expliqué ce que « knock me up » voulait dire ici. J’étais horrifiée. Croyez-moi, je n’ai plus jamais employé cette expression... »

    - Joan Lucie Wallingford née Longley, épouse de guerre britannique, 1946


  • the letter O

    Orange Crush

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    Orange Crush

    « ...Mon aventure continuait et durant trois jours, je ne me souviens pas d’avoir dormi. C’était toute une vision, de grands immeubles, des automobiles partout, des rivières et des ponts, et, le meilleur de tout, toutes ces gares plantées sur le chemin. Pourquoi cela, vous demandez-vous ? À cause des grignotines auxquelles j’étais devenue dépendante et particulièrement l’Orange Crush ! Encore aujourd’hui, je retrouve le goût de cette boisson gazeuse. C’était ma bienvenue au Canada... »

    - Hans H. Brouwer, 1953


  • the letter P

    Pour un soda

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    Pour un soda

    « ...Mon premier souvenir du Canada est d’avoir utilisé une pièce de monnaie danoise dans la distributrice de sodas pop du Quai 21. Je m’attendais à ce que cela goûte les sodas danois et j’ai été dégoûté de voir ce qui ressemblait à du café froid. J’ai donc jeté mon premier Coca Cola !... »

    - Bjarne Andersen, immigrant danois, 1956


  • the letter Q

    Querelle

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    Querelle

    « ...Premier petit déjeuner dans notre cuisine vieillotte. Le vieux poêle où seulement deux ronds fonctionnaient à condition d’en utiliser un seul à la fois. Si deux ronds étaient allumés en même temps, il fallait s’en servir qu’à la moitié chacun de leur force. Sinon, un fusible sautait. Bien sûr, je n’étais pas habituée à cela et à la fin de la journée, j’avais déjà fait sauter 6 fusibles. Et cela a causé ma première querelle avec Walter... »

    - Irene Balz, immigrante allemande, 1955


  • the letter R

    Recul

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    Recul

    « ...Je vais vous raconter ma première expérience de recul à l’école. J’étais allée au terrain de jeu et il y avait une foule d’étudiants rassemblés, alors je me suis approchée pour voir ce qui se passait. Ils riaient tous de ma petite sœur de cinq ans (qui était au primaire) parce qu’elle parlait drôle. Il y en a même qui lui donnaient des coups de pied et de poing. Je me suis précipitée à son secours, chassant tous les assaillants. Quelques garçons m’ont aidée à la sauver, ce n’était pas de trop. Ces garçons et moi sommes devenus de grands amis et nous le sommes toujours... »

    - Elizabeth Evans, immigrante britannique, 1954


  • the letter S

    Sous la douche

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    Sous la douche

    « ...Le navire qui m’a amenée au Canada se nommait « Columbia ». Ce navire avait des douches et c’est là que j’ai pris la première douche de ma vie. Depuis ce jour, j’aime les douches, une eau toujours fraîche, c’est merveilleux. Finis les éponges de bain ou le tub qu’on rentre du grande-manger à la cuisine, rempli d’eau froide, avec sur le côté un chauffe-eau. Après votre bain, il fallait vider le tub avec un seau... »

    - Brigitte von Schwerin née Achatz, immigrante allemande, 1955


  • the letter T

    Temps de voir des mots français

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    Temps de voir des mots français

    « ...Je me rappelle qu’il y avait une affiche électronique qui disait, en anglais et en français « bienvenue au Canada ». Je trouvais cela très intéressant, c’était la première fois que je voyais des mots français. Ensuite, un préposé nous a dit de nous diriger vers les agents d’immigration. Nous y sommes allés et là, nous avons vu une vieille dame charmante qui a posé à chacun de nous des questions usuelles. Nous y avons répondu et à la fin du processus, j’entends encore ses mots, elle a dit « bienvenue chez-vous au Canada. » J’étais si heureuse, j’avais désormais un pays et ce pays, c’était le Canada !... »

    - Mayse Al-Haboobi, immigrante irakienne, 2009


  • the letter U

    Une expérience peu usuelle

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    Une expérience peu usuelle

    « En entrant au Canada par le Quai 21 en août 1940, j’ai connu une expérience probablement peu usuelle. J’arrivais comme évacué d’Écosse allant vivre chez de lointains parents à Kingston, en Ontario. J’avais sept ans et j’ai été envoyé à bord du Duchess of York, je crois, avec une amie d’une amie de mes parents qui venait se marier à Toronto. Elle m’a débarqué du train lors d’un bref arrêt à Kingston. Mais cela, c’était après notre expérience à Halifax.

    Après avoir débarqué à Halifax, elle a eu un problème à convaincre les agents d’immigration qu’elle était bien celle qu’elle prétendait et leurs soupçons se sont confirmés lorsque un agent lui a posé des questions en gaëlique et qu’elle n’a pas pu y répondre. Il venait apparemment du Cap Breton et ne pouvait accepter qu’une Écossaise ne maîtrise pas la langue parlée dans le Jardin d’Eden. On l’a enfermée pour la nuit et j’ai été confié à la Croix-Rouge jusqu’au lendemain, lorsque, après avoir récupéré ses bagages, elle puisse prouver son identité ! C’était mon introduction au Canada. »

    - Alan Cairnie, enfant britannique évacué, 1940


  • the letter V

    Vaccination

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    Vaccination

    « ...Il y a une vilaine grosse cicatrice sur le haut de mon bras gauche, là où le médecin de bord m’a vaccinée contre la petite vérole. Nous avions déjà été vaccinés à Helsinki, mais, pour une raison quelconque, mon vaccin n’avait pas pris. Alors, j’ai dû recommencer. C’est probablement pour ça que je suis si malade maintenant, parce que j’ai eu une double dose !... »

    - Kaarina Brooks, immigrante finlandaise, 1951


  • the letter W

    Wow ! Une machine à laver

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    Wow ! Une machine à laver

    « ...La chose dont je me souviens de cette première maison, c’est la laveuse Beatty couleur cuivre qui m’avait été fièrement offerte. Je n’avais jamais vu de machine à laver auparavant, alors j’ai décidé de l’essayer. Malheureusement, je ne savais pas qu’il fallait retourner les poches du pantalon de votre mari avant de le mettre au lavage. La machine brassait et le tournevis qui était dans sa poche est sorti et a percé un trou dans la paroi de la laveuse. L’eau a coulé et j’ai fait un beau dégât... »

    - Ruby Fletcher, épouse de guerre britannique, 1946


  • the letter X

    X - comme dans rayons X

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    X - comme dans rayons X

    “« ...Une des premières choses qu’on nous a demandé de faire a été de subir des examens physiques et psychologiques, de nous faire vacciner et de passer aux rayons X. Ce sont des médecins et du personnel canadien qui s’en sont chargés, avec l’aide d’un interprète, car nous ne parlions pas un mot d’anglais... »

    - Cathy Bos, immigrante hollandaise, 1953


  • the letter Y

    Yeux humides

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    Yeux humides

    « ...Sur les côtes de l’Est canadien, l’humidité enveloppait nos corps peu accoutumés à cela. « Est-ce ce qui nous attend ? » La voix tremblotante de maman a percé le froid environnant. J’ai perçu de la tristesse dans sa voix. C’était un ton de désolation que j’ai entendu souvent au cours des années suivantes, alors qu’elle avait la nostalgie pour un pays qu’elle avait laissé derrière elle... »

    - Irene Fantopoulos, immigrante grecque, 1963


  • the letter Z

    Zoo

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    Zoo

    « ...Nous sommes allés nous promener dans les environs, puis, nous sommes tous allés au parc. Il est très beau. Il y a un zoo, avec des lions, des ours, des singes et plein d’autres choses. Il y a aussi un jardin à l’anglaise. Nous avons vu un oiseau-mouche. Ensuite, nous avons été au pavillon et acheté des glaces aux fruits pour cinq cents. Elles étaient formidables. Puis, nous sommes allés dîner à la maison et après ça, nous sommes montés dans un autobus pour aller à l’hôpital pour enfants passer d’autres examens médicaux. C’est curieux, le traffic et les volants d’autos sont du côté opposé à l’Angleterre... Je suis allée voir le médecin qui était très gentil. Il m’a posé toutes sortes de question, puis il a dit : « Elle a l’air effrayamment en santé.» Quand il en est venu à la santé mentale, il a demandé : « Qu’est-ce que je devrais écrire ? » J’ai répondu : « faible. » Alors, il a ri et il a écrit : « Brillante. » Il n’y avait rien qui clochait chez-moi... »

    - Margaret (Maggie) Smolensky nee Beal, enfant britannique évacuée, 1940.