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Rencontre avec le sénateur Larry W. Smith
PERSONNALITÉS
Rencontre avec le sénateur Larry W. Smith
1 novembre 2017

L’honorable sénateur Larry W. Smith a été nommé au Sénat en 2011 sur avis du très honorable premier ministre Stephen Harper; il assume présentement le rôle de leader de l’opposition au Sénat. Larry W. Smith est une figure bien connue à Montréal en raison de sa carrière de centre-arrière chez les Alouettes de Montréal de la Ligue canadienne de football (LCF) de 1972 à 1980. Il a par la suite été président et chef de la direction de l’équipe après avoir été commissaire de la LCF.

Le sénateur Larry W. Smith a joué pour les Alouettes de Montréal à la position de centre-arrière de 1972 à 1980. Voici l’une de ses cartes de joueur.

Qui vous a transmis le désir de participer à la vie publique?

Quand j’étais jeune, dans les années 1960, l’apport des premiers ministres de l’époque était immense, à commencer par John Diefenbaker puis Pierre Trudeau; il y a ensuite eu bien sûr le président John F. Kennedy aux États-Unis.

Je n’ai jamais oublié l’impression que ces politiciens ont laissée sur moi, surtout Kennedy. Il avait de telles aptitudes de communicateur et de leader. C’est vraiment dommage ce qui lui est arrivé. Quand on est jeune, on croise parfois des gens et l'on se dit : « Je veux être comme cette personne. » J’ai donc toujours eu à l’esprit que je pourrais, à un moment donné, faire de la politique. Il semble bien que c’est finalement ce qui est arrivé.

Selon vous, quel est le plus important enjeu de politique publique auquel le Canada fait face à l’heure actuelle?

Tout a commencé il y a environ un an et demi quand le projet de loi C-2 (Loi modifiant la Loi de l’impôt sur le revenu) a été présenté après l’élection du gouvernement actuel. Le gouvernement parlait d’équité fiscale et souhaitait que la tranche de 1 % de la population paye davantage. Nous avons modifié le projet de loi pour mieux tenir compte des objectifs énoncés, mais il s’est élevé un débat sur le droit que détient le Sénat de modifier les projets de loi. Nous avons tous appris que, lorsqu’il est question de projets de loi qui touchent à l’imposition, nous pouvons réduire les recettes publiques, mais nous ne pouvons jamais les augmenter. Au bout du compte, les modifications que nous avions apportées auraient généré une légère hausse dans le haut de l’échelle des revenus; elles ont donc été rejetées.

Toutefois, ce débat a permis de franchir un grand pas pour poursuivre la conversation sur ce qu’on appelle la « classe moyenne ». Le présent gouvernement est encore incapable de définir ce qu’est, en fait, la classe moyenne; il est donc difficile de cibler qui profitera des changements que le gouvernement tente d’apporter. Nous venons tout juste de terminer une période de consultation sur les nouvelles modifications fiscales proposées par le gouvernement; nous verrons où cela nous mènera.

L’immigration et l’immigration clandestine sont deux autres enjeux importants auxquels doit faire face la population canadienne à l’heure actuelle. L’ALÉNA se trouve évidemment aussi à l’avant-plan de nos préoccupations.

Pourquoi un plus grand nombre de Canadiens devraient-ils s’intéresser aux travaux du Sénat?

Le Sénat n’est pas qu’une institution historique; ses fonctions gravitent autour du concept de second examen objectif. Pour être franc, quand un député est élu, il se concentre sur ses fonctions pendant les deux premières années de son mandat, puis il retourne en mode électoral, ce qui est tout à fait normal.

Les sénateurs demeurent en poste pour de plus longues périodes. Nous pouvons ainsi nous concentrer sur certains enjeux et sur des projets de loi plus complexes afin de les examiner plus en détail. Nous en avons eu la preuve avec le projet de loi sur l’aide médicale à mourir qui, à mon avis, est l’un des meilleurs textes législatifs passés par le Sénat.

Senator Smith, flanked by senators Percy Mockler and Anne C. Cools, answers questions from journalists at the report launch for the Senate Committee on National Finance’s study on the federal government’s infrastructure program in Ottawa in February 2017.

À quels efforts législatifs ou travaux de comité êtes-vous le plus fier d’avoir participé?

J’ai eu la chance d’assurer la vice-présidence du Comité sénatorial des finances nationales pendant près de cinq ans, puis j’en ai occupé la présidence pendant environ un an et demi avant d’accepter le rôle de leader de l’opposition au Sénat. Cette expérience a été des plus intéressantes.

Nous avons changé la façon de poser les questions; nous avons demandé aux sous-ministres de veiller à envoyer non seulement du personnel du secteur des finances à nos réunions, mais également du personnel du secteur opérationnel pour que nous obtenions une meilleure vue d’ensemble.

Nous avons accompli un travail exceptionnel, par exemple dans le cadre de l’étude du projet de loi sur l’indexation automatique des droits d’accise; tous les partis ont grandement contribué au travail et ont su surmonter les politiques partisanes.

Pouvez-vous me nommer un trésor caché de votre région que les Canadiens gagneraient à découvrir?

J’ai fréquenté dans ma jeunesse l’Université Bishop’s à Sherbrooke, au Québec. Quand on se promène dans les Cantons de l’Est au Québec au début de l’automne, on peut observer les arbres qui changent de couleur, de superbes lacs ainsi que des monts et des montagnes qui se transforment ensuite en stations de ski. Cette région a des paysages époustouflants.

Je ne crois pas qu’un grand nombre de Canadiens ont eu l’occasion de passer du temps dans cette magnifique région.

Pouvez-vous me nommer une chanson ou un album qui vous fait toujours sourire? Expliquez pourquoi.

Rolling Stones : Satisfaction. Toutes les pièces de « hard rock » de 1965 à 1970 — c’était mon époque. J’ai moi-même fait partie d’un groupe rock. Le point fort de notre carrière a été notre prestation à Expo 67; nous avons joué lors de l’ouverture de la Place du Canada au pavillon britannique. Évidemment, à cette époque, tous les jeunes voulaient se procurer une guitare et apprendre à en jouer — j’étais comme les autres.

Senator Smith during a press conference while serving as president and CEO of the Alouettes in 2004

Quel est le dernier livre ou film que vous avez recommandé à quelqu’un et pourquoi?

Commotion, avec Will Smith, est vraiment un film exceptionnel qui réunit des acteurs très talentueux. En tant qu’ancien athlète professionnel qui a reçu des coups à la tête pendant sa carrière, ce film m’a fait beaucoup réfléchir.

Le film montre aux parents comme il est important que leur enfant sache se protéger s’il pratique un sport de contact. Il y a toujours des risques dans les sports de contact.

Quelle équipe de sport (professionnel ou amateur) appuyez-vous?

Comme tous ceux qui viennent de Montréal, je suis un partisan des Canadiens.

Par ailleurs, je souhaite que les gens continuent de soutenir les Alouettes même si cette équipe ne se démarque pas beaucoup ces temps-ci. J’ai passé 12 belles années à tenter de rebâtir cette franchise avec l’aide de nombreuses personnes, et nous avons plutôt bien réussi.

Pourquoi êtes-vous fier d’être Canadien?

Je suis fier de vivre dans un pays qui offre réellement des possibilités infinies et où les gens jouissent d’une immense liberté. Je suis également fier du système de valeurs des Canadiens. Les gens sont conciliants, ouverts et respectueux.

Senator Smith at McGill Stadium while serving as president and CEO of the Alouettes in 1998.