Utilisation des médias sociaux

  • Principes - Utilisation des médias sociaux

    Les médias sociaux tels que Twitter, Facebook et Flickr peuvent être un outil puissant et important pour le travail journalistique, tant pour la collecte d'informations que pour leur diffusion.

    Quelle que soit la plateforme utilisée pour la diffusion des informations, nous restons fidèles à nos normes. Nous ne diffusons pas sur des réseaux sociaux des informations que nous ne diffuserions pas à l'antenne ou sur notre site Internet.

    Lorsque nous utilisons les médias sociaux comme outil pour recueillir de l'information, nous appliquons les mêmes normes que pour les autres sources d'information.

    Nous adhérons aux mêmes principes et valeurs dans notre utilisation personnelle des médias sociaux.

  • Principes - Sources d'information

    La valeur de l'information, qu'elle soit tirée d'une enquête ou recueillie au quotidien, dépend entièrement de la qualité de sa source. Plus le sujet est controversé, plus la crédibilité des sources d'information devient cruciale.

    Nos normes s'appliquent à toutes les formes de sources. Cela inclut les médias sociaux, lorsqu'ils sont utilisés pour recueillir des informations.

    Nous devons prendre en considération deux types de relations, soit notre relation avec le public et notre relation avec la source d'information.

    Les sources peuvent courir d'énormes risques en dévoilant une information. Il est important que nous soyons clairs et explicites dès le départ en ce qui a trait au degré de protection que nous offrons et à la manière dont l'information sera utilisée (par exemple : pour attribution ou sous le sceau de la confidentialité).

    Cette même clarté est nécessaire dans la relation avec nos auditoires. Nous indiquons clairement la nature de notre relation avec la source d'information. Le public a besoin de savoir le plus précisément possible d'où et de qui provient une information pour pouvoir en apprécier la valeur et mettre les faits en contexte.

    Les valeurs d'exactitude, d'équité et d'intégrité guident notre façon de traiter nos sources et l'information qu'elles nous communiquent.

  • Vérification auprès d'une deuxième source

    Notre engagement en faveur de l'exactitude et de l'intégrité implique que nous nous efforcions de contre-vérifier l'information auprès d'une deuxième source. Il peut même arriver que plus de deux sources soient nécessaires.

    Nos reportages sont fondés sur des informations validées. Chaque fois que cela est possible, nos reportages font appel à des sources identifiées, de première main, qu'il s'agisse de participants à un événement ou de documents authentifiés.

    L'importance d'avoir une ou plusieurs sources dépend de la nature et de la qualité de la première source.

    Si la première source est confidentielle, nous nous efforçons de vérifier l'exactitude de l'information en la corroborant de manière indépendante.

    Toute décision de publier un sujet fondé sur une seule source confidentielle doit être autorisée par le directeur.

  • Rémunération des sources d'information

    Afin de préserver notre indépendance, nous ne payons pas pour l'information que nous obtenons de nos sources.

    Toutefois, le versement d'honoraires à des spécialistes pour une expertise ou une analyse scientifique, selon des barèmes reconnus, est une pratique courante et acceptable. Cela n'équivaut pas à payer des sources d'information. Dans ce contexte, il n'est pas nécessaire de faire mention en ondes du versement d'honoraires.

    Notre public collabore de plus en plus avec nous en fournissant des photos ou des séquences vidéo sur des sujets d'actualité. Tout comme Radio-Canada rémunère ses pigistes, il peut convenir, dans de rares circonstances, de payer pour du contenu authentifié. Cette décision incombe au directeur.

  • Enregistrement de conversations ou de préentrevues avec une source

    Il est fréquent que nous enregistrions nos conversations avec des sources d'information ou avec des invités potentiels, au lieu de prendre des notes. Il s'agit d'une pratique courante et, de manière générale, nous procédons ouvertement. L'enregistrement peut parfois se faire à l'insu de l'interlocuteur, si les conditions suivantes s'appliquent :

    • la divulgation du fait que la conversation est enregistrée pourrait interrompre ou mettre en péril l'entretien; et

    • l'enregistrement pourrait contenir des éléments de preuve utiles.

    Qu'ils aient été réalisés à l'insu ou à la connaissance de la source, les enregistrements de conversations ou de préentrevues ne sont généralement pas diffusés. Nous sommes conscients que la diffusion de ce type de matériel peut miner la confiance des sources d'information à l'égard des journalistes. Elle peut aussi entraîner des conséquences de nature juridique ou réglementaire.

    Nous prendrons donc soin d'explorer toutes les options de rechange à la diffusion de ce type de matériel, conformément à nos valeurs journalistiques. Nous n'aurons recours à ce matériel que dans les cas où l'intérêt public le justifie et si sa diffusion constitue la meilleure façon d'assurer l'exactitude, l'équité et l'équilibre du reportage.

    Tout projet de diffusion d'une conversation enregistrée à l'insu de l'interlocuteur doit être autorisé par le directeur.

  • Ententes avec les sources d'information

    Avant d'accepter des conditions qui limiteraient notre capacité d'utiliser une information, nous nous assurons que la nature de ces conditions est clairement comprise de part et d'autre. Nous nous entendons avec la source avant que l'information ne nous soit transmise.

    Le plus souvent, l'information est soit officielle (pour publication et attribution), soit transmise sous le couvert de l'anonymat ou sous le sceau de la confidentialité (off the record). Cependant, tout le monde ne partage pas la même acception de ces expressions. Voilà pourquoi ces conditions doivent être clairement expliquées au préalable.

  • Protection des sources - Garantie de confidentialité

    La possibilité de protéger nos sources nous permet de recevoir des informations importantes et de les divulguer au public. Si nous ne protégeons pas convenablement nos sources confidentielles, nous perdrons la confiance de nos informateurs et cela compromettra notre capacité de dévoiler les abus de pouvoir.

    Nous offrons une protection à nos sources en nous basant sur plusieurs facteurs, dont l'importance de l'information, son impact possible sur la vie des Canadiens et son influence potentielle sur des enjeux d'intérêt général.

    Nous prenons aussi en considération le degré des difficultés personnelles ou professionnelles de la source et les dangers possibles auxquels elle s'expose, si elle est reconnue.

    Nous devons faire les efforts nécessaires pour établir la crédibilité de l'informateur et trouver des moyens de corroborer l'information.

    Une fois que nous nous sommes engagés à protéger une source d'information, nous veillons à ce qu'aucun détail pouvant conduire à son identification ne soit diffusé. Nous utilisons les documents de recherche avec prudence. Nous employons les meilleurs moyens techniques pour masquer son identité pendant la diffusion.

    Lorsque l'anonymat est accordé à quelqu'un, le journaliste comme la source doivent être tout à fait conscients que cet engagement lie également Radio-Canada et qu'il ne se limite pas seulement au journaliste.

    La protection d'une source peut avoir des répercussions sur le plan juridique. Les journalistes doivent être au courant des règles en vigueur ou encore demander un avis juridique.

    Avant qu'une source d'information confidentielle ne soit utilisée pour un sujet ou qu'un sujet ne soit publié sur la foi de l'information fournie, le rédacteur en chef doit connaître l'identité de la source ainsi que la nature exacte de l'entente conclue avec elle.

    Le dévoilement des sources au sein de la hiérarchie éditoriale n'équivaut pas à une divulgation publique.

    L'ampleur et l'importance du sujet, ainsi que son incidence possible sur les personnes ou les institutions, détermineront à quel niveau hiérarchique la décision doit être prise.

  • Vérification de l'information dans le contenu généré par les utilisateurs

    Radio-Canada est responsable de tous ses contenus d'information. Cette politique s'applique aux textes, aux images et aux séquences vidéo ou audio provenant du public qui sont intégrés dans notre couverture de l'actualité sur toutes les plateformes.

    Les documents provenant d'une source extérieure à Radio-Canada sont clairement identifiés comme tels. Avant de publier un texte, des images ou des séquences vidéo ou audio, nous en vérifions l'origine et l'exactitude.

    Dans de rares cas, il peut être difficile d'authentifier une contribution. Il peut arriver que, dans l'urgence ou pour des questions d'intérêt public, nous décidions de publier un document avant d'avoir pu effectuer toutes les vérifications d'usage. Nous expliquons alors clairement à notre public quels éléments ont été vérifiés. La décision de publier des documents sans qu'ils soient pleinement authentifiés incombe au directeur.

  • Identité des participants à l'entrevue

    Nous faisons preuve de transparence et présentons honnêtement les intervenants et leurs propos. Nous mettons tout en œuvre pour dévoiler l'identité des intervenants et donner le contexte et les explications nécessaires qui permettent à l'auditoire de juger de la pertinence et de la crédibilité de leurs propos. Cependant, il peut arriver, exceptionnellement et pour des motifs sérieux, que nous en arrivions à taire ces informations en totalité ou en partie. Le cas échéant, nous expliquons la situation à l'auditoire sans révéler les informations qui doivent demeurer secrètes.

  • Utilisation de documents obtenus par des fuites

    Des documents confidentiels obtenus de sources connues ou anonymes peuvent contenir des informations importantes.

    Lorsque nous recevons de tels documents, nous en vérifions l'authenticité, nous corroborons les informations qu'ils contiennent et nous évaluons attentivement les motifs de la personne qui est à l'origine de la fuite.

    Il peut arriver que le contenu ou l'existence même des documents constituent un élément important du reportage. Si nous nous sommes engagés à protéger l'identité de la personne qui a fourni le document, nous veillons à ne pas dévoiler son identité par inadvertance lors de la publication du document.

    La possession et la publication de certains documents obtenus grâce à une fuite peuvent soulever des enjeux de nature juridique ou liés à la sécurité nationale. Nous en tiendrons compte et solliciterons un avis juridique.

    La décision de publier de tels documents incombe au directeur général de l'Information.

  • Embargos

    Il arrive fréquemment que des personnes ou des organismes qui s'apprêtent à publier des résultats de recherches ou d'enquêtes nous offrent un accès privilégié aux conclusions de leur rapport. Toutefois, ces personnes ou organismes le font à la condition que nous nous engagions à ne rien publier du contenu partagé avant une date déterminée par l'auteur du rapport. C'est ce que nous appelons recevoir une information sous embargo. L'engagement de respecter l'embargo peut aussi avoir été pris par une agence de presse qui nous fournit des articles désignés sous embargo.

    Nous avons comme politique de respecter nos engagements en matière d'embargos. L'accès préalable au rapport de l'étude nous permet de mieux préparer nos interventions et d'effectuer un travail journalistique rigoureux en regard de ces résultats. Il s'agit donc d'un net avantage pour la qualité de l'information que nous diffusons. Par ailleurs, si nous ne respectons pas notre parole, nos sources d'information pourraient se tarir.

    Toutefois, si l'embargo est violé par un autre média, nous pourrons considérer la publication de l'information après avoir consulté les autorités éditoriales et avoir avisé l'organisme ayant demandé l'embargo, que ce dernier n'a pas été respecté et que nous entendons publier à notre tour l'information.

    Par ailleurs, si nous avons préalablement obtenu de l'information couverte par le matériel sous embargo, nous éviterons de nous engager à respecter l'embargo et publierons l'information selon nos propres critères de pertinence et au moment que nous le jugerons opportun.

  • Dissimulation de sa fonction de journaliste

    Bien que le journalisme s'exerce à visage découvert, il peut arriver que, dans le cadre d'une enquête sur un sujet d'intérêt public, un journaliste doive taire sa fonction et le but réel de sa démarche, et se faire passer pour un simple citoyen. Nous aurons préalablement consulté les autorités éditoriales pour confirmer que la situation justifie le recours à ce moyen pour recueillir l'information recherchée et qu'il est d'intérêt public de la diffuser. Quel que soit le moyen employé pour communiquer avec des sources sans nous identifier comme journalistes (en personne, par téléphone, par courriel ou par les réseaux sociaux), avant de diffuser l'information obtenue de cette façon, nous tenterons de mettre les personnes visées devant les faits et tiendrons compte de leur réaction dans la présentation de notre reportage.

    Quand l'enquête porte sur des comportements illégaux ou antisociaux ou sur des abus de confiance et que la recherche d'information d'intérêt public impose l'infiltration d'une organisation, le journaliste doit parfois adopter une identité d'emprunt pour passer inaperçu, afin d'être crédible auprès du groupe en question ou d'assurer sa propre sécurité. Nous considérerons d'abord les répercussions juridiques du stratagème envisagé.

    De plus, avant d'avoir recours à une identité d'emprunt, nous nous assurerons que les conditions suivantes sont réunies :

    • Nous disposons d'une source crédible qui nous permet de croire que les personnes ciblées ont un comportement illégal ou antisocial, ou commettent un abus de confiance.

    • Une approche ouverte a peu de chance de nous permettre d'obtenir l'information recherchée ou de confirmer le comportement que nous pensons mettre en évidence.

    • L'infiltration ou l'approche sous une identité d'emprunt permet de recueillir la meilleure preuve de ce comportement.

    Tout projet d'infiltration ou d'utilisation d'une identité d'emprunt doit être autorisé par le directeur général de l'Information.

  • Enfants et médias sociaux

    Nous prenons grand soin de protéger la vie privée des enfants qui utilisent des médias sociaux.

    Nous évitons de communiquer de l'information qui permettrait de les identifier et les exposerait à des prédateurs sur Internet.

    Lorsque nous communiquons avec des enfants par Facebook ou d'autres sites publics, nous observons les normes établies à l'égard de la participation des enfants qui s'appliquent à toutes les autres plateformes.

  • Utilisation personnelle des médias sociaux

    Dans nos activités privées dans les médias sociaux, nous sommes conscients de notre association professionnelle avec Radio-Canada et nous respectons les politiques institutionnelles relatives à l'utilisation de médias sociaux, ainsi que celles qui portent sur les conflits d'intérêts. Nous honorons notre devoir de réserve professionnelle et nous ne faisons rien qui puisse nuire à la réputation de Radio-Canada.

    L'expression d'opinions personnelles sur des sujets controversés ou d'ordre politique peut miner la crédibilité du journalisme de Radio-Canada et éroder la confiance de notre public.

    Cette politique de Radio-Canada en recoupe plusieurs autres. On doit donc tenir compte aussi des textes suivants:

    a. Politique 2.2.03: Conflits d'intérêts et questions de déontologie

    b. Politique 2.2.21: Code de conduite

    c. Politique 2.5.01: Sécurité des technologies de l'information (TI) et utilisation par les employés des biens TI

    d. Politique 2.9.02: Protection des renseignements personnels et de la vie privée

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