Du courriel à la collaboration

Email to Collaboration

CBC/Radio-Canada a récemment choisi Google comme fournisseur pour la messagerie électronique[1]. La migration vers la plateforme Google Apps, qui inclut le système de messagerie Gmail, se fera au cours du premier trimestre de l'année 2013. Cette nouvelle plateforme disponible sur le
« nuage », fera bénéficier les utilisateurs de CBC/Radio Canada d'une suite d'outils de collaboration intégrée.

Le choix de la solution s'est fait à travers d'un processus de sélection, ayant débuté par un appel d'offres, basé sur les besoins et les particularités de la Société et validé par des critères de sélection très précis.

Un bref historique du courriel

Le courriel, sous une forme ou une autre, existe depuis presque aussi longtemps que les réseaux d'ordinateurs, très longtemps avant l'avènement de l'Internet.

En 1961, les chercheurs du MIT ont inventé un des premiers systèmes multi-usagers, appelé CTSS[2]. En 1965, il était utilisé par des centaines d'usagers et un système de messagerie fut créé pour leur permettre de communiquer entre eux. Lorsque les chercheurs ont proposé le concept de « lettres électroniques », la direction du MIT de l'époque a émis des réserves, proposant que cette idée occasionnerait un gaspillage des ressources, dispendieuses à l'époque.

C'est dès le début des années 1980 qu'un des premiers protocoles de communication du courriel moderne est introduit. Il s'agit du protocole SMTP (pour « Simple Message Transfer Protocol » en anglais). Ce protocole, finalisé en 1982 par le RFC 821[3] de l'IETF, est toujours utilisé tel quel aujourd'hui, 30 ans après sa création.

Aujourd'hui, les systèmes de messagerie fournissent, en plus du courriel lui-même, certains outils qu'on considère comme indispensables. Par exemple, des fonctions pour gérer les contacts, des listes de distribution et le calendrier. Le calendrier est une fonction des plus importantes. Elle permet de planifier des activités et des réunions, et fait partie intégrante des outils en entreprise. Ensemble, ces outils forment une plateforme de collaboration limitée, mais essentielle.

La consumérisation des technologies de l'information

Durant leurs premières décennies d'existence, les systèmes de messagerie n'étaient disponibles qu'en milieu de travail et ceci à cause du coût élevé et de la complexité du déploiement. Au cours des années 1990, entre autres grâce à l'arrivée d'Internet pour le grand public, les technologies se sont démocratisées, et elles sont devenues accessibles à tous.

Les avancées technologiques des deux dernières décennies, particulièrement dans l'infonuagique, ont été influencées par le marché de consommation, et non pas par le secteur des affaires. Ce phénomène est communément appelé « la Consumérisation » (vous pouvez obtenir plus de détails dans l'article Le rôle essentiel des TI dans l'adoption des technologies émergentes[4] du magazine SYNC).

Les avantages de l'infonuagique

Le néologisme « infonuagique », ou encore informatique en nuage, est un concept général et sujet de bien des discussions dans le milieu des technologies. Vous pouvez consulter l'article Les services en nuage[5] du magazine SYNC pour de plus amples informations.

L'expertise des TI

L'évolution des technologies et des solutions disponibles force les entreprises à faire des choix entre ce qui est critique et ce qui est utilitaire par rapport à leurs missions. Ce sont les départements des Technologies de l'information (TI) qui doivent très souvent faire ces choix. Il est impensable du point de vue économique d'avoir des ressources spécialisées dans tous les domaines technologiques présents dans une entreprise. C'est également valable pour CBC/Radio-Canada, où les expertises nécessaires doivent être centrées sur des initiatives stratégiques destinées à offrir un produit de qualité aux canadiens.

La messagerie est un service utilitaire pour la masse. Plusieurs fournisseurs l'offrent via le modèle infonuagique. Google et plusieurs autres ont développé une expertise immense dans la gestion de ce genre de service, compte tenu de la quantité massive de boîtes de courriel dont ils ont la responsabilité de gestion. Ils disposent d'énormes effectifs dédiés à ce produit puisqu'il figure au centre de leur plan d'affaires.

Une infrastructure pour supporter la planète entière

Une infrastructure gigantesque et globale

CBC/Radio-Canada possède de nombreux centres de données répartis à travers le Canada et une infrastructure massive pour supporter les services de bureautique d'environ 10 000 employés, ainsi que les services de radio, télévision et diffusion sur Internet. Cette infrastructure est impressionnante, même pour une entreprise de cette taille [voir par exemple une description de notre Réseau convergent de nouvelle génération (RCNG)[6]].

Cependant, toute cette quincaillerie n'est rien à comparer aux infrastructures des entreprises comme Google qui, à ce jour, gardait jalousement les secrets sur son environnement technologique. Par contre, cette année, l'entreprise a décidé de nous montrer comment cela fonctionne de l'intérieur[7].

Figure 1 – Google Datacenters[8]

Une partie de la mission de CBC/Radio-Canada est de conserver la mémoire du patrimoine canadien. Pour ce faire, nous devons constamment investir et accroître nos ressources. Cependant, les coûts sont très élevés et il vaut mieux concentrer nos efforts sur les médias plutôt que sur la messagerie. Quelques exemples de coûts : l'espace de stockage, les copies de sauvegarde à distance (pour parer aux sinistres), l'électricité pour tout faire fonctionner, prévoir des mises à jour de ces équipements aux 3-7 ans, etc.

Les entreprises de l'infonuagique partagent les mêmes défis. Cependant, afin de diminuer les coûts d'opérations au maximum et de diminuer les risques de sécurité qui affecteraient l'ensemble de leur clientèle, les fournisseurs d'infonuagique ont dû développer des centres de données en utilisant des méthodes novatrices et difficilement accessibles pour une majorité d'entreprises. En effet, à plus petite échelle, ces techniques sont très dispendieuses et peu accessibles, mais elles deviennent très rentables à très, très grande échelle. Par exemple :

  1. Google développe elle-même une grande partie des pièces d'équipements importantes pour ses centres de données (ordinateurs, routeurs, relais électriques, etc.). En ce faisant, Google peut se permettre d'optimiser l'espace, la chaleur dégagée, l'électricité consommée et autres paramètres de ce genre[9].
  2. Google utilise fréquemment de l'eau au lieu de l'air pour tempérer ses centres de données. Il est plus dispendieux d'installer de la plomberie que des conduits d'aération, mais les réductions énergétiques rendent ce compromis rentable[10].
  3. Par ailleurs, ces choix rendent ces centres de données monstres plus écologiques que les centres de plus petite taille, si on compare avec la puissance de calculs générée.

En utilisant les services d'une entreprise offrant des services dans le nuage, CBC/Radio-Canada bénéficie de toutes ces avancées technologiques, et d'une économie d'échelle hors de sa portée.

La maintenance

Une application aussi fréquemment utilisée que le courriel demande beaucoup de planification et d'effort pour en faire la maintenance et les mises à jour. L'interruption du service de messagerie, pour une entreprise de communication comme CBC/Radio-Canada, est plus qu'un simple désagrément. Il est possible, avec une planification très complexe, des infrastructures dispendieuses et une armée d'ingénieurs, de ne jamais causer de temps d'arrêt au service de messagerie durant une mise à jour d'équipement ou de logiciel. Cependant, même pour une entreprise comme CBC/Radio-Canada, ceci constitue parfois un scénario irréaliste.

Les fournisseurs d'infonuagique ont exactement les mêmes défis que nous devant ce genre de situations ; ils ont également les mêmes solutions à leur disposition. Cependant, ce sont les avantages de la taille qui leur procurent des économies d'échelle. De plus, il est inconcevable pour eux de devoir suspendre le service à l'ensemble de leur clientèle.

Par exemple, pour Google, une panne ou un arrêt de service cause des ennuis à plusieurs centaines de millions d'utilisateurs. Elle doit donc prendre toutes les précautions nécessaires afin que ce genre de situation ne se produise pas, et ses clients en bénéficient.

Les mises à jour de logiciel et de serveurs deviennent, du point de vue du client, un non-événement. Tous les utilisateurs du service de messagerie dans le nuage bénéficient régulièrement, et de façon totalement transparente, des correctifs de sécurité, des mises à jour d'antivirus, de l'amélioration des performances et des nouvelles avancées technologiques.

C'est un des avantages majeurs du passage à la messagerie dans le nuage.

Évolutivité et sécurité

L'évolutivité d'un système en informatique a trait à sa capacité de s'étendre et d'absorber une charge accrue de travail, par exemple l'augmentation du nombre d'utilisateurs ou encore la facilité avec laquelle on peut ajouter des ressources sans interrompre le service.

On peut évaluer cette capacité en fonction des performances avant et après l'augmentation de la charge de travail. Par exemple, on pourrait évaluer l'évolutivité d'un système selon les deux critères suivants : la capacité d'ajouter 1% d'utilisateurs supplémentaires de façon permanente ou encore la capacité de doubler (augmentation de 100%) le nombre d'utilisateurs supplémentaires, mais pour une courte période. On peut également évaluer l'évolutivité en fonction de la période d'arrêt nécessaire pour ajouter des ressources. On dit qu'un système est très évolutif si le temps d'arrêt est nul et si les performances sont les mêmes après une montée en charge.

Les fournisseurs de services dans le nuage doivent offrir des systèmes très évolutifs. C'est nécessaire dû aux nombres d'utilisateurs qu'ils ont à supporter et aux pointes de charge qui peuvent survenir à tout moment. L'engouement du grand public pour tel ou tel service est souvent difficilement prévisible et les fournisseurs doivent pouvoir s'ajuster à une augmentation rapide de la demande d'utilisation.

Avec les années, ils ont développé des infrastructures évolutives et extensibles. Par exemple, le nombre d'usagers actifs de Gmail est passé de 350[11] à 425[12] millions d'usagers en l'espace de quelques mois (entre Janvier et Juin 2012).

nombres d'utilisateurs gmail

Figure 2 – Nombre d'utilisateurs actifs de Gmail

De ce point de vue, ajouter les quelques milliers d'usagers de CBC/Radio-Canada sera une opération triviale pour l'infrastructure de Google.

Il y va de même pour les plans de relève après sinistre et des plans de continuité d'affaires. Ces plans décrivent les procédures et les politiques mises en place pour la reprise, ou encore mieux la continuité, des activités décrites par ces plans[13].

Dans le cas qui nous intéresse, Google possède des centres de données disposés un peu partout sur la planète et leur propre plan de relève s'applique à l'ensemble de leur clientèle.

En fait, la plupart des fournisseurs d'infonuagique garantissent la disponibilité de leurs systèmes et ont intégré des processus de continuité pour s'assurer que les données restent disponibles, même si l'un de leurs centres de données est affecté par des défaillances du réseau ou du matériel.

Les coûts

Lorsqu'on installe un logiciel de façon traditionnelle dans nos centres de données, nous devons planifier les coûts de tout le projet. Il y a des dépenses initiales : ce sont les dépenses qui se rapportent aux équipements, par exemple le filage, les ordinateurs, les licences logiciel (normalement pour la première année), le coût de l'installation, etc. Puis il y a les coûts récurrents : l'électricité, les coûts de main-d'œuvre, le renouvellement des licences et les provisions pour le remplacement de l'équipement dans quelques années.

Le modèle de l'infonuagique est un modèle de location de service, pas un modèle d'achat. Les coûts initiaux sont pratiquement nuls et les frais récurrents dépendent de l'utilisation qu'on en fait. On ne paie que pour les ressources qu'on utilise. Dans le cas du courriel, on paie en fonction du nombre de boîtes de courriel que nous utilisons.

L'analogie avec la voiture serait la suivante. Dans le modèle traditionnel, on achète la voiture (un gros coût initial), on paie pour l'essence durant l'utilisation, on suit le plan d'entretien du manufacturier et on met de côté un montant pour l'achat de la prochaine voiture. Dans cette analogie, l'infonuagique serait le transport en commun. Mais avec un autobus de luxe et chacun des passagers ayant sa propre petite chambrette privée. On partage le moteur, l'essence, le chauffeur et les frais d'entretien, mais on ne paie qu'en fonction de la distance parcourue.

Plus que du simple courriel

Avec le temps, le service de courriel dans le nuage de la majorité des fournisseurs a été bonifié de nombreux autres services. Aux traditionnels courriel et calendrier se sont ajoutés une panoplie d'outils de collaboration et de communication évolués.

Ces outils de collaboration et de communication existent depuis bien longtemps en entreprise. Cependant, le déploiement, la configuration et la gestion étaient très complexes (elle l'est toujours dans une certaine mesure), et le coût de ces outils était prohibitif pour la majorité des entreprises. Ces outils, lorsqu'ils existent dans une entreprise, sont déployés qu'à un sous-ensemble des employés.

Comme plusieurs autres logiciels disponibles dans le nuage, ce genre d'outils s'est démocratisé durant les dernières années. Au début, ces outils n'étaient disponibles qu'aux usagers résidentiels, ils sont ensuite devenus disponibles aux entreprises. Pour Google par exemple, Gmail a été lancé en 2004 et Google Apps, la version du même produit pour entreprises et qui sera utilisé par CBC/Radio-Canada, a débuté en 2007. Si on remonte plus loin, un des sites de courriel grand public les plus populaires, le célèbre Hotmail a quant à lui été disponible dès 1996! (Microsoft a acheté Hotmail en 1997.)

Des outils de bureautique repensés

Les outils de bureautique standards : traitement de texte, chiffrier électronique, logiciel de présentation et logiciel de dessin vectoriel sont pratiquement aussi anciens que le courriel.

La suite la plus populaire en ce moment est, de loin, Microsoft Office. Les logiciels comme Word et Excel sont les plus populaires et ils sont très utilisés. En entreprise, c'est considéré comme la norme. Aux fil des années, Microsoft y a ajouté une multitude de fonctionnalités pour accommoder l'ensemble de ces utilisateurs : des auteurs, des graphistes, des publicistes, des secrétaires, des présentateurs professionnels, des gens de marketing, des avocats, etc. Bref une panoplie de gens avec des besoins variés et parfois très spécifiques. Pour le commun des mortels, la majorité des fonctionnalités sont superflues et ne seront jamais utilisées.

Plusieurs fournisseurs de courriel dans le nuage ont, avec le temps, bonifié grandement les outils qui étaient livrés avec le courriel et le calendrier. Cependant, plutôt que d'essayer de concurrencer Microsoft sur la liste des fonctionnalités d'édition, ces fournisseurs se sont concentrés sur les avantages de l'infonuagique, c'est-à-dire la disponibilité de la plateforme en réseau, et ils se sont donc concentrés à ajouter des fonctions de collaboration.

Dans le cas de Google, la suite Google Apps comprend les outils de bureautique suivants : Document texte (un traitement de texte), Feuille de calcul (un chiffrier électronique), Présentation (un logiciel de présentation) et Dessin (un logiciel de dessins vectoriels). Les fonctionnalités offertes par ces applications ne se comparent pas avec les fonctionnalités équivalentes de la suite Office de Microsoft. Néanmoins, Google a misé sur ses compétences en réseautique et sur sont vaste réseau d'ordinateurs pour offrir des fonctionnalités évoluées de collaboration.

Pour chacune de ces applications, il est possible de travailler à plusieurs, sur le même document, en même temps et en temps réel. De plus, Google a laissé tomber la notion de « Sauvegarder une copie du fichier ». Les modifications de chacun des participants sont sauvegardées constamment sur les serveurs de Google et dupliquées vers d'autres centres de données à travers la planète, pour plus de sûreté. En plus, chacun des changements est stocké sur le nuage, et l'on peut accéder à l'historique des révisions de chaque participant.

Figure 3 – Un document texte dans Google Apps

Il est à noter que ces fonctionnalités sont disponibles sur plusieurs plateformes, notamment les plateformes mobiles comme les téléphones intelligents et les tablettes numériques.

Ceci permet une collaboration accrue et permet également d'éviter les erreurs et les pertes de temps qui sont souvent dues au transfert de fichiers par d'autres moyens, notamment le courriel. Plus besoin de sauvegarder plusieurs copies du même fichier, d'avoir à penser à faire des sauvegardes régulières et de faire des réconciliations, souvent complexes, avec les copies du même fichier des collègues.

Comme il en sera question dans la prochaine section, tout ceci peut se faire tout en discutant via les nouveaux outils de communications intégrés : la vidéo-conférence et la messagerie instantanée, entre autres.

Communication évoluée

En plus des outils de collaboration décrits dans la section précédente, Google (tout comme plusieurs autres) offre des moyens de communication évolués via l'Internet. Les communications sont divisées en deux groupes : les communications différées ou en temps réel.

Communication en différé

Les outils de communication en différé ressemblent plus à des sites Web spécialisés où les gens se rassemblent pour échanger des idées et collaborer sur des projets. On communique au moyen de messages partagés, disponibles à tous.

De plus, dans la communication en différé, on s'attend généralement à une forme de persistance des messages. Ceci permet aux gens de collaborer sur une longue période de temps. Ce qui n'est pas toujours le cas avec les communications en temps réel.

Les forums de discussion permettent rapidement créer des groupes de travail ou des listes de questions-réponses. Dans ces forums, les gens peuvent émettre des commentaires, poser des questions ou répondre à celles des autres, ou encore, voter pour le message le plus intéressant. C'est la forme de site de collaboration la plus ancienne, datant des débuts de l'Internet (le réseau populaire de discussion s'appelle Usenet[14]). La fonction « Groupes » de Google permet de s'inscrire et de participer aux groupes Usenet, ainsi que de créer des groupes de discussion privés à CBC/Radio-Canada.

Figure 4 – La fonction Groupes de Google

Par exemple, une équipe d'assistance technique peut créer un forum de discussion privé permettant aux usagers de mentionner leurs petits pépins, au lieu d'envoyer un courriel. L'avantage des forums de discussion, dans ce contexte, est de documenter et de rendre accessible l'ensemble des problèmes qui ont été soulevés, et des solutions correspondantes, à tous les utilisateurs.

Les sites de collaboration sont de petits sites Web spécialisés qui peuvent être créés rapidement par n'importe qui, et ce, sans nécessité de connaissances particulières sur les techniques ou les langages de programmation du Web. Dans ce créneau, Google nous offre la fonction « Google Sites ». Avec Google Sites, on peut rapidement créer un site Web pour développer une idée en équipe, pour collaborer sur un projet, pour afficher des documents statiques ou encore pour créer un Wiki (le Wiki le plus populaire est certainement le site Wikipédia[15], l'encyclopédie en Wiki).

Contrairement aux forums de discussion, les sites de collaboration permettent un contenu beaucoup plus diversifié. Google Sites permet d'ajouter un forum de discussion à l'intérieur même d'un site. À l'aide de Google Sites, on peut ajouter une section permettant de partager des documents, d'afficher des vidéos ou encore d'y mettre un calendrier d'activités partagé. On peut même, si on le veut, rendre disponible ce site publiquement sur Internet et ainsi collaborer avec tous les internautes.

Les réseaux sociaux privés sont comme les réseaux sociaux publics, mais généralement dédiés aux entreprises. Parmi les réseaux sociaux publics les plus connus, on retrouve : Facebook, Twitter, LinkedIn et Google+.

La différence majeure entre les réseaux sociaux et les autres types de sites de communication est la notion de réseau de personnes. Ce réseau de personnes forme un graphe permettant de rejoindre des individus qui sont directement ou indirectement reliés à un autre individu.

Figure 5

Comme on peut le voir dans le graphique, grâce aux réseaux sociaux, tous les membres des projets 1 et 2 sont maintenant reliés grâce aux individus qui font partie des deux projets. Les liens continuent même à l'extérieur des projets 1 et 2.

C'est pour cette raison que les réseaux sociaux publics se sont rapidement établis sur Internet. Le réseau est une façon très efficace des transmettre des informations à un grand nombre d'individus.

C'est pour cette raison que les réseaux sociaux font apparition en entreprise depuis quelques années. Les gains de productivité sont réalisés grâce à la rapidité à débattre des idées en groupe, à la facilité à organiser des activités ou encore à l'efficacité à obtenir un consensus sur les sujets importants. Ceci permet de briser les silos entre projets et départements, beaucoup trop fréquents dans les grandes entreprises. Les employés se sentent mieux connectés entre eux et plus engagés.

Le problème avec les réseaux sociaux publics est justement qu'ils sont publics. L'information confidentielle d'une entreprise peut se répandre comme une traînée de poudre à travers un réseau qu'elle ne contrôle pas. Les réseaux sociaux privés, ou d'entreprise, offrent en gros les mêmes fonctions que les réseaux publics. Cependant, ils permettent de segmenter l'information et ils assurent que l'information ne quittera pas les murs, virtuels, de l'entreprise.

En 2011, Google+ a été lancé comme un réseau public. À l'été 2012, Google a commencé à ajouter des fonctions de sécurité, destinées aux entreprises. Ainsi, Google+, si on le désire, peut maintenant s'assurer qu'une information ne sera jamais distribuée à un individu qui n'est pas un employé de l'entreprise.

Les réseaux sociaux privés sont d'autres exemples flagrants de produits qui ont été accessibles au grand public avant qu'ils ne soient adaptés aux besoins des entreprises.

Communication en temps réel

Avec les outils de communication en temps réel, les collaborateurs peuvent dialoguer en temps réel ou presque.

La messagerie instantanée est une forme de communication en temps réel permettant d'envoyer de courts messages texte. Généralement, la messagerie instantanée est réservée pour communiquer avec un seul destinataire ou à un nombre très restreint.

Figure 6 – Google Talk

Une fonction intéressante de la messagerie instantanée, qui n'est pas présente avec le courriel, est la notion de présence. Les logiciels de messagerie instantanée offrent un indicateur visuel permettant de savoir si notre interlocuteur est présent, et donc prêt à répondre rapidement à notre requête. Dans la suite Google Apps, on utilise le service Google Talk pour la messagerie instantanée.

La vidéo-conférence permet à deux ou plusieurs utilisateurs de se parler et de se voir via une webcam. Normalement, la vidéo-conférence inclut aussi la fonctionnalité de messagerie instantanée. Dans le monde Google, le plus récent produit qui joue cette fonction est Google Hangout (un produit qui vient avec Google+, la plateforme sociale de Google mentionnée à la section précédente). Hangout (pour entreprises) fournit plusieurs fonctions évoluées :

  1. Quinze personnes peuvent participer à la conversation en même temps.
  2. On peut diffuser en direct sur Internet et enregistrer le résultat sur YouTube.
  3. On peut partager un écran pour que les participants voient son contenu.
  4. On peut collaborer en temps réel sur un document de Google Apps (voir la section précédente).
  5. Des sessions Hangout peuvent être associées à un rendez-vous du calendrier, permettant de créer une salle de travail virtuelle.
  6. Plusieurs autres applications supplémentaires existent et d'autres peuvent être développées grâce à l'API Hangout[16].

La téléphonie IP permet d'effectuer et de recevoir des appels téléphoniques, à partir de son ordinateur, vers le réseau téléphonique commuté public (RTCP), c'est-à-dire le réseau habituel des téléphones fixes et mobiles. Google offre une intégration entre Google Talk et le réseau RTCP permettant d'effectuer des appels téléphoniques directement d'un client supportant Google Talk. Par exemple, il est possible d'effectuer un appel vers une ligne téléphonique directement à partir de l'interface Web de Gmail.

Toujours disponible, de partout

Par définition, les applications dans le « nuage » sont disponibles de partout. C'est d'ailleurs ce qui a rendu ces solutions rapidement populaires auprès des utilisateurs résidentiels. Une connexion à Internet et un navigateur sont tout ce qui est requis pour accéder à ses données, peu importe où on se retrouve sur la planète.

Encore une fois, les entreprises tirent de l'arrière par rapport aux utilisateurs résidentiels. En entreprise, les procédures sont souvent plus complexes pour se brancher aux serveurs centraux du bureau. Par exemple, une pratique courante est d'utiliser les réseaux privés virtuels (RPV)[17]. Celle-ci est une façon très sécuritaire d'accéder aux applications et aux données confidentielles de l'entreprise. Cependant, les RPV nécessitent souvent l'installation d'un logiciel sur les ordinateurs qui doivent se connecter au réseau de l'entreprise. Ceci n'est pas toujours pratique ; conséquemment, lorsque les applications sont disponibles via le Web de façon sécuritaire, elles ont la côte auprès des utilisateurs.

Google Apps permet de ne plus avoir à se soucier de tous ces détails via une solution de collaboration sur le Web.

La mobilité

Puis, depuis quelques années, nous assistons à l'explosion des téléphones intelligents et des tablettes personnelles. La majorité (pour ne pas dire la totalité) de ces appareils ont de bons navigateurs Internet et une connexion quasi permanente avec l'Internet. Pour les fournisseurs d'infonuagique, c'est la suite naturelle.

De façon tout à fait transparente pour les utilisateurs, les fournisseurs d'outils dans le nuage ont ajouté l'accès aux mêmes services et outils qui étaient disponibles sur un navigateur à partir des appareils mobiles. Vous avez besoin d'assister à une vidéo-conférence pendant que votre enfant est à sa pratique de hockey ? Aucun problème, prenez votre mobile et branchez-vous en direct sur la conférence. Un collègue vous demande de l'aide par messagerie instantanée pour une présentation et vous êtes en attente d'un vol ? Sortez votre tablette et faites le correctif directement de la salle d'attente.

L'infonuagique permet de rester connecté et activement participer à tout ce qui se déroule autour de nous au niveau professionnel.

Conclusion

CBC/Radio-Canada fait le grand saut vers l'infonuagique en remplaçant le service de messagerie interne par la plateforme de collaboration Google Apps de Google.

D'autres technologies nous auraient permis d'atteindre ce niveau de collaboration et de flexibilité, mais c'est l'infonuagique qui a tout démocratisé. Les services grand public grâce à l'Internet sont maintenant à l'avant plan et précèdent souvent les produits qui seront déployés en entreprise dans les années à venir.

Avec ce nouveau service en place, CBC/Radio-Canada espère devenir encore plus productive et ainsi continuer à fournir aux Canadiens une programmation de grande qualité à la télévision, à la radio et sur Internet.

Références

[2] http://www.multicians.org/thvv/mail-history.html (site disponible uniquement en anglais)

[3] http://tools.ietf.org/html/rfc821 (site disponible en anglais uniquement)

[7] http://www.google.ca/about/datacenters/ (site disponible uniquement en anglais)

[8] http://www.google.ca/about/datacenters/gallery/#/ (site disponible uniquement en anglais)

[11] http://investor.google.com/corporate/2012/ceo-letter.html (site disponible uniquement en anglais)

[16] https://developers.google.com/+/hangouts/ (site disponible uniquement en anglais)

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