Le Parisien

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Le Parisien - Aujourd'hui en France
Image illustrative de l'article Le Parisien

Pays France
Langue français
Périodicité Quotidien
Format Tabloïd
Genre Généraliste - faits divers
Presse régionale
Prix au numéro 1,50 (depuis le 01/01/18)
Diffusion 205 486[1] ex. (2016, en diminution -4,4 %)
Date de fondation 1944 (il y a 74 ans)
Éditeur Le Parisien Libéré SAS
Ville d’édition 10, boulevard de Grenelle
Paris 15e

Propriétaire Groupe Les Échos-Le Parisien (LVMH[2])
Directeur de publication Francis Morel
Directeur de la rédaction Stéphane Albouy
ISSN 0767-3558
OCLC 436625044
Site web leparisien.fr
Supplément
Aujourd'hui en France
Image illustrative de l'article Le Parisien

Pays France
Langue français
Périodicité Quotidien
Format Tabloïd
Genre Généraliste - faits divers
Presse nationale
Prix au numéro 1,10
Diffusion 131 359[3] ex. (2016, en diminution -5,5 %)

Le Parisien (intitulé Le Parisien libéré jusqu'en 1986) est un journal quotidien régional français fondé en 1944, et diffusé en Île-de-France et dans l’Oise. Aujourd'hui en France est son édition nationale.

L'édition nationale Aujourd'hui en France est un des principaux quotidiens nationaux payants d'information générale en France. Grâce à ses dix éditions départementales, Le Parisien est le premier quotidien d'information régionale à Paris et en Île-de-France, et dans l'Oise.

La ligne éditoriale est généraliste, s'intéressant particulièrement aux faits divers et à l'actualité locale. Elle attire ainsi un lectorat peu clivé politiquement[4].

Depuis 2015, le titre est détenu par le groupe LVMH et fait partie du Groupe Les Échos. Il bénéficie de subventions de la part de l'État français.

Historique[modifier | modifier le code]

Le Parisien libéré voit le jour le [5]. Le premier titre barrant la une est : « La victoire de Paris est en marche ! » (la ville sera effectivement libérée trois jours plus tard). Fondé sous forme de coopérative ouvrière par Émilien Amaury, avec trois compagnons de Résistance nommés administrateurs, Robert Buron, Jean Helleu, Félix Garras, et Claude Bellanger comme directeur général, le journal prend la place du Petit Parisien, interdit pour avoir continué à paraître pendant l'Occupation et est attribué tacitement à l’OCM. En 1947, le journal devient une société anonyme et crée un prix littéraire, le grand prix Vérité, qui récompense un récit vécu ou un reportage[6].

Le fondateur, Émilien Amaury, dirige le journal jusqu'à sa mort en 1977. La crise de 1970 est dramatique pour le quotidien qui perd la moitié de son lectorat. Une grève de plusieurs mois du Syndicat du livre CGT empêche toute publication du Parisien libéré[7]. Le développement d'autres conflits syndicaux, notamment entre 1975 et 1977 (avec pour conséquence une baisse de 682 000 exemplaires en 1975 à 303 000 en 1977[8]), font que le titre ne parviendra jamais à regagner totalement son lectorat[9]. Parallèlement, le journal poursuit sa politique stratégique de régionalisation en Île-de-France en lançant ses éditions à partir de juin 1975 dans ses deux nouvelles imprimeries offset de Chartres puis de Saint-Ouen où la rédaction va s'installer[10]. L'imprimerie de Saint-Ouen ferme dans la nuit du 2 au 3 octobre 2015, la fabrication des éditions franciliennes étant reportée chez un prestataire à Mitry-Mory[11].

Les locaux du Parisien, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) en mars 2007.

Au décès d'Émilien Amaury, un conflit juridique opposant ses enfants ayant droit dura six ans. Finalement, en 1983 sa fille Francine Amaury reprend les magazines Marie-France et Point de Vue tandis que le journal est repris par son fils Philippe Amaury[12].

Sous son impulsion, Le Parisien libéré est rebaptisé Le Parisien le , avec le lancement d'une nouvelle formule[13], imprimée en partie en couleurs[14]. En 1994, une édition nationale, baptisée Aujourd'hui en France, est lancée[14]. Le journal paraît également le dimanche à partir de 1999 pour Le Parisien et 2004 pour Aujourd'hui en France[14].

En mai 2006, au décès de Philippe Amaury, sa veuve, Marie-Odile Amaury, prend sa succession à la présidence du groupe.

À partir de 2008, un supplément intitulé « La Parisienne » parait le premier samedi de chaque mois.

En novembre 2009, un plan social prévoyant le départ volontaire de vingt-cinq journalistes de l'édition nationale et dix postes administratifs est annoncé[15]. Après deux jours de grève, le plan est repoussé sine die et la Société des journalistes du quotidien, en sommeil depuis douze ans, est relancée[16].

En janvier 2010, Le Parisien inaugure une nouvelle formule, toute en couleur. Avec un prix de vente relevé de 0,95 à 1 euro pour Le Parisien et maintenu à 0,90 euro pour Aujourd'hui en France, le quotidien est désormais divisé en trois séquences : « L'actu » (informations générales), « Le sport », et « L'air du temps » (société, culture, médias)[17]. Le prix de vente du Parisien passe à 1,05 euro en janvier 2012[18].

En septembre 2012, Le Parisien Magazine est lancé : diffusé chaque vendredi pour un euro de plus avec Le Parisien et Aujourd'hui en France. Présenté comme le « prolongement éditorial naturel » du quotidien en « respectant [les mêmes] valeurs de rigueur, d'équilibre et d'objectivité », il entend proposer « un traitement plus approfondi de l'information [avec] une large place accordée aux sujets culture et divertissement » et de nombreuses photos[19].

Il était le dernier quotidien national appartenant à un éditeur traditionnel et non à un industriel, le groupe Amaury[20]. En mai 2015 le groupe LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton indique vouloir racheter Le Parisien-Aujourd'hui en France[21]. Cette acquisition est finalisée en octobre 2015 pour un montant non public mais qui serait légèrement supérieur à 50 millions d'euros[22].

Identité visuelle (logo)[modifier | modifier le code]

Organisation[modifier | modifier le code]

Directeurs[modifier | modifier le code]

Directeurs des rédactions[modifier | modifier le code]

Siège[modifier | modifier le code]

Ligne éditoriale[modifier | modifier le code]

« Le Parisien-Aujourd'hui en France est un grand quotidien populaire et généraliste de qualité. [Il a un] caractère à la fois national et régional, qui fait sa force et sa particularité. Sa ligne éditoriale est faite de neutralité politique et de proximité avec son lectorat. À cet égard, il ne doit pas servir les intérêts d'un homme, d'un parti politique, d'un clan ou d'une entreprise. »

— Société des journalistes du quotidien Le Parisien en octobre 2010[34].

L'imprimerie du Parisien, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) en mars 2007.

Dès sa création en 1944 Le Parisien libéré se présente comme un « journal populaire de qualité ». Du temps d’Émilien Amaury, jusqu'au milieu des années 1970, Le Parisien est marqué à droite et gaulliste[35].

Devenu Le Parisien en 1986, le journal est transformé par Philippe Amaury, qui se base sur les méthodes du marketing. Les articles doivent être courts mais bien écrits, avec des mots simples, afin que le lecteur comprenne tout et ne se lasse pas. Les illustrations, en particulier les photographies accompagnant le texte, devront occuper en moyenne un tiers de chaque page rédactionnelle.[réf. nécessaire] Pour se défaire de son passé gaulliste[35] et se différencier des journaux d'opinion, le journal Le Parisien supprime son éditorial en affirmant ne plus vouloir défendre ses idées, mais celles de ses lecteurs. Les sujets sur la vie quotidienne et les préoccupations de ses lecteurs mais surtout sur les faits divers constituant le cœur du Parisien, prennent l'avantage sur les pages internationales. Il se situe aujourd'hui politiquement au centre[36].

Le journaliste Edwy Plenel juge que Le Parisien relève « d’une presse populaire plus exigeante qui n’exclut ni la rigueur ni le sérieux »[37]. Pour Gloria Awad, Le Parisien adopte plutôt une approche « rigoureusement factuelle, jusqu'à l'élémentaire »[38].

Changement de stratégie[modifier | modifier le code]

Le 12 février 2015, Jean Hornain, Directeur général du groupe, annonce que le journal donnera sa priorité au Web plutôt qu'au papier à partir du 1er mars 2015. L'objectif est d'apporter 25 000 nouveaux abonnés en deux ans, principalement des jeunes[39].

Éditions locales[modifier | modifier le code]

En 1985, quatre éditions départementales sont lancées, notamment à Paris[14].

En 2012, Le Parisien propose dix éditions locales, de 8 à 12 pages en cahier central, pour chacun des départements de la région Île-de-France (avec deux éditions pour la Seine-et-Marne) et celui de l'Oise[40] :

L'édition nationale, Aujourd'hui en France, est diffusée sur le reste du territoire et à l'étranger.

Diffusion[modifier | modifier le code]

Toutes éditions confondues (Aujourd'hui en France inclus), le titre frise en 2009 les 500 000 exemplaires quotidiens en semaine et les 350 000 exemplaires le dimanche. Dans le secteur de la presse payante grand public, il s'impose ainsi comme le premier quotidien national d'information générale, et le premier quotidien parisien[41].

En 2012, Le Parisien revendique une diffusion de 460 000 exemplaires, soit 2,4 millions de lecteurs chaque jour[19].

Comme la plupart des titres de presse français en crise, le journal Aujourd’hui en France-Le Parisien touche de fortes subventions de l’État. Ainsi, il a perçu 3,16 millions d'euros d’aide du fonds d'aide à la modernisation de la presse de 2003 à 2010[42]. Il est le journal le plus subventionné en 2010 avec 19,8 millions d'euros (16,8 millions pour Aujourd'hui en France et 3 millions pour Le Parisien)[43]. En 2012, la subvention est de 9,3 millions pour Aujourd'hui en France et 4,5 millions pour Le Parisien[44].

En 2002, les hommes représentent 57 % du lectorat pour Le Parisien, les femmes 43 % (40 % pour Aujourd’hui en France), soit une répartition proche de la moyenne de la presse quotidienne nationale (62 % de lecteurs et 38 % de lectrices)[45].

Au 14 février, le numéro de publication est 22533.

Controverse[modifier | modifier le code]

En mars 2016, le titre est accusé d'auto-censure par plusieurs syndicats (SNJ, FO et SNJ-CGT) et par la Société de journalistes du quotidien[46]. Les journalistes du service culture-spectacle ont reçu l'ordre ne pas chroniquer le film Merci Patron !, ceux du service politique ont vu leur proposition de traiter le sujet repoussée à plus tard au motif qu’il s’agissait « d’un sujet militant » et « qu’il y avait d’autres sujets prioritaires ce jour là ». Cette accusation tient notamment au fait que le film parle de Bernard Arnault de façon critique, alors que celui-ci est le PDG du groupe LVMH, principal actionnaire du journal[47],[48]. En novembre, il est à nouveau accusé de censure par Fakir, alors qu'il refuse un encart publicitaire pour le DVD de ce film[49].

En mars 2018, les délégués SNJ (syndicat national des journalistes) du Parisien déplorent que Bernard Arnault « s’invite trop souvent dans les pages » du journal, portant atteinte à la crédibilité de celui-ci[50].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. ACPM, Le Parisien - Diffusion France payée moyenne 2016
  2. Joel Saget, « Amaury finalise la cession du Parisien/Aujourd'hui en France pour "accélérer" dans le sport », sur Le Parisien,
  3. ACPM, Aujourd'hui en France - Diffusion France payée moyenne 2016
  4. https://www.marianne.net/politique/la-couleur-politique-des-medias
  5. (fr) Julien Mielcarek, « "Le Parisien" fête son 20.000ème numéro », sur Ozap.com,
  6. Éliane Tonnet-Lacroix, La littérature française et francophone de 1945 à l'an 2000, Harmattan, coll. « Espaces Littéraires », (ISBN 978-2-296-31271-5, lire en ligne), p. 66
  7. Bernard Dubois, Editions Publibook, , p. 95
  8. Le Parisien en un clin d’œil, Direction de la communication du Parisien, 2003, p. 3
  9. Aude Rouger, « Entre presse nationale parisienne et journaux locaux de province : la presse régionale en Ile-de-France », Le Temps des médias, no 5,‎ , p. 181
  10. Serge Grafteaux, Le marbre et la plume. Le conflit du Parisien libéré, Tema-Éditions, , p. 122
  11. « Saint-Ouen : l’imprimerie du « Parisien » ferme », leparisien.fr, (consulté le 3 octobre 2015)
  12. (fr) Éric Lecluyse, « Philippe Amaury est mort », sur L'Express,
  13. (fr) [PDF] « Le Parisien/Aujourd’hui en France », sur panorama.alliance-journalistes.net (consulté le 13 mai 2012)
  14. a, b, c, d et e (fr) « La passion de la presse quotidienne », sur Le Parisien,
  15. (fr) Matthieu Amaré, « Plan social et grève au "Parisien" », sur Le Journal du dimanche,
  16. (fr) « Relance de la Société des journalistes du "Parisien" », sur telesatellite.com,
  17. (fr) Julien Lalande, « Découvrez la nouvelle formule du "Parisien" (photos) », sur Ozap.com,
  18. (fr) Agence France-Presse, « Le Parisien coûte désormais 1,05€ », sur lefigaro.fr,
  19. a et b (fr) « Le Parisien Magazine dans les kiosques », sur lexpress.fr,
  20. (fr) Emmanuelle Duverger et Robert Ménard, « Entretien avec Emmanuel Schwartzenberg : Syndicat du livre : au cœur de la forteresse », Médias, no 15,‎ (lire en ligne)
  21. LVMH veut racheter «Le Parisien»-«Aujourd'hui en France», leparisien.fr, 26 mai 2015
  22. Le rachat du « Parisien » par LVMH est définitif, Alexis Delcambre, Le Monde, 21 octobre 2015
  23. Presse News, « La nouvelle formule du Parisien paraît aujourd’hui », sur Presse News/strategies.fr,
  24. (fr) Syndicat professionnel de la presse magazine et d'opinion (SPPMO), « Émilien Amaury L’initiateur », sur sppmo.org (consulté le 13 mai 2012)
  25. (fr) Renaud Revel, « La patronne du groupe Amaury pique sa crise », sur L'Express,
  26. (fr) « Noël Couedel », sur Stratégies,
  27. (fr) Renaud Revel, « Le Breton qui change de port », sur L'Express,
  28. (fr) Olivier Costemalle et Catherine Mallaval, « «Le Parisien» inquiet pour sa ligne », Libération,‎ (lire en ligne)
  29. a et b (fr) « Vincent Regnier, directeur des rédactions du Parisien et d'Aujourd'hui en France », sur Stratégies,
  30. a et b (fr) « Dominique de Montvalon et Thierry Borsa, nouveau duo à la tête de la rédaction du Parisien-Aujourd'hui », sur Stratégies,
  31. (fr) Julien Lalande, « "Le Parisien" : La direction de l'info licenciée », sur Ozap.com,
  32. (fr) « Thierry Borsa, directeur des rédactions du "Parisien" », sur Stratégies,
  33. « Changement à la tête de la rédaction du « Parisien » », sur Le Monde, (consulté le 8 juin 2015)
  34. (fr) « La rédaction du Parisien cherche à garantir son indépendance », sur nouvelobs.com,
  35. a et b (fr) Vincent Truffy, « Le Parisien" : le nouveau mirage de Serge Dassault », sur Mediapart,
  36. Catrine Carpenter, Elspeth Broady, Savoir-Faire, Psychology Press, , p. 127
  37. (fr) « Entretien avec Edwy Plenel : Le Tour du monde en 27 question », Médias, no 3,‎ (lire en ligne)
  38. (fr) Gloria Awad, Du sensationnel - Place de l'événementiel dans le journalisme de masse, L'Harmattan, coll. « Logiques sociales », , 284 p. (ISBN 978-2738439444), p. 99
  39. https://www.challenges.fr/media/20150212.CHA3029/au-parisien-le-web-passera-avant-le-papier.html
  40. (fr) [PDF] Groupe Amaury, « Le Parisien - Éditions départementales », sur amaurymedias.fr (consulté le 13 mai 2012)
  41. (fr) OJD, « Book 2009 - Presse payante grand public », sur ojd.com, p. 4-6
  42. (fr) Owni.fr, « L’heure des fuites sur les subventions à la presse ? », sur Rue89,
  43. Subventions : la presse passe au contrôle, Vincent Truffy, mediapart.fr, 16 avril 2012
  44. Presse subventionnée - Les 20 journaux les plus aidés par l’État, droit-finances.commentcamarche.net, décembre 2013
  45. (fr) Patrick Eveno, « Les médias sont-ils sexués ? », Le Temps des médias, no 1,‎ , p. 162-173 (DOI 10.3917/tdm.001.0162., lire en ligne)
  46. « Le film Merci patron ! censuré au Parisien », sur acrimed.org,
  47. « « Merci patron ! » : (auto)censure du « Parisien » ? », sur bigbrowser.blog.lemonde.fr,
  48. « Censure de "Merci Patron !" au "Parisien" : "On n'a pas fait notre travail de journaliste" », sur tempsreel.nouvelobs.com,
  49. « Le Parisien censure le DVD de Merci patron ! », sur fakirpresse.info,
  50. Manuel Vicuña, « Au Parisien, "Bernard Arnault s’invite trop souvent dans les pages" », Arrêt sur images,‎ (lire en ligne)

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

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