Métis (Canada)

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Métis
Description de cette image, également commentée ci-après
Louis Riel en 1884.

Populations significatives par région
Population totale env. 400 000
Autres
Langues Anglais, français, michif
Religions Catholicisme
Ethnies liées Assiniboines, Canadiens français, Cris, Ojibwés, Saulteux, Écossais

Les Métis sont un peuple au Canada descendant à la fois des Européens et des Amérindiens. Le peuple métis est un des trois peuples autochtones du Canada avec les Amérindiens et les Inuits. À ce titre, les Métis disposent d'un gouvernement et jouissent des mêmes droits particuliers. Les principaux représentants métis furent Cuthbert Grant et Louis Riel.

Description[modifier | modifier le code]

Leur territoire d'élection s'étend de l'Ontario à la Colombie-Britannique en passant par les Prairies et les Territoires du Nord-Ouest. On trouve aussi des communautés métisses aux États-Unis dans les États du Dakota du Nord et du Montana. La Nation métisse est née de mariages anciens entre des femmes Cris, Ojibwés et Saulteaux avec des Canadiens français et anglais, notamment avec les mariages à la façon du pays. Leur histoire commence dès le XVIe siècle. Les Métis parlaient traditionnellement le métchif (mutation phonétique du vieil adjectif masculin « mestif » [> métsif/métchif]), un créole franco-cri. Aujourd'hui, les Métis parlent majoritairement l'anglais, mais le français reste largement pratiqué. Le métchif a tendance à refaire surface grâce à la volonté des Conseils métis provinciaux après une génération de déclin.

Le mot « métis [métisse] » (cf. mestis, mestisse, mestice, mestif, mestive, des graphies obsolètes; espagnol : mestizo, portugais : mestiço) vient du bas latin *mixtīcius, du latin mixtus (participe passé), « mélangé/mêlé » (miscere = « mélanger/mêler »). Il porte la même connotation que « sang-mêlé », terme alternatif anciennement utilisé du reste pour désigner les Métis.

Au Canada, selon la Constitution canadienne, ce terme est utilisé pour qualifier les descendants des communautés qui vivent au Manitoba actuel le long de la rivière Rouge et Winnipeg.


Le Ralliement national des Métis définit une personne comme étant métisse (un Métis ou une Métisse) si elle satisfait aux critères suivants :

  • elle s'identifie elle-même comme métisse ;
  • elle compte des ancêtres parmi la Nation métisse historique ;
  • elle n'est pas amérindienne ;
  • elle est acceptée par la Nation métisse.

Tout comme la Confédération canadienne, la Nation métisse est divisée en cinq régions administratives :

  • la Nation métisse de l'Ontario ;
  • la Fédération des Métis du Manitoba ;
  • la Nation métisse de la Saskatchewan ;
  • la Nation métisse de l'Alberta ;
  • le conseil provincial métis de Colombie-Britannique.

Le Ralliement national des Métis représente les intérêts de la Nation auprès du gouvernement canadien et à l'échelle internationale.

On estime le nombre de Métis allant de 300 000 à 700 000 ou plus. Selon un rapport de Statistiques Canada, le nombre de gens s'identifiant comme métis était de 292 310 en 2001 à travers le Canada. La province de l'Alberta a la plus grande population (66 055), suivie de près par le Manitoba (56 795) et l'Ontario (48 345)[1].

La Constitution canadienne reconnait les Métis comme peuple autochtone depuis 1982. Cela a permis à plusieurs Métis d'obtenir gain de cause devant la cour pour la reconnaissance des droits ancestraux, comme le droit à la chasse. En 2003, une ordonnance de l'Ontario a statué qu'une communauté métisse de l'Ontario avait le droit ancestral de chasser pour ses besoins alimentaires, une décision perçue comme un premier pas vers des droits de chasse complets pour toute la communauté. Ce droit fut octroyé à l'ensemble de la Nation lorsque les gouvernements provinciaux sont parvenus à un accord avec les gouvernements métis provinciaux. Le , le gouvernement du Canada et le Conseil national des Métis ont signé un accord préliminaire, afin d'ouvrir la voie à une certaine autonomie du gouvernement métis dans leur territoire d'origine, illustrant les liens qui unissent les Métis au Canada en dehors du champ juridique.

Métis de l'Est[modifier | modifier le code]

Le nom métis est également utilisé dans l'est du pays pour décrire les personnes ayant un quotient sanguin égal à 50/50, en particulier celles dont l'un des parents est membre de la Première nation. Cela a été plus courant au cours des dernières années pour les personnes qui essaient de revendiquer un ancêtre singulier vers ou autour du XVIIe siècle en utilisant à mauvais escient le nom métis. Le nom métis en ancien français pour « moitié race » correspond au mot anglais half-breed, une désignation considérée comme étant péjorative[2].

Personnalité[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Statistiques Canada
  2. Jacques Audinet, Le visage de la mondialisation: du multiculturalisme au métissage, Editions de l'Atelier, , 190 p. (ISBN 9782708239500, lire en ligne), p. 57.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Giraud, Marcel, Le Métis canadien, son rôle dans l'histoire des provinces de l'Ouest, Paris, Institut d'ethnologie, 1300 pages.
  • Trémaudan, Auguste-Henri, Histoire de la nation métisse dans l’Ouest canadien, Saint-Boniface, Les Éditions du Blé, 1979, 450 pages.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]