Un cimetière autochtone vivant malgré le temps
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« C'est un endroit magique, c'est un lieu de mémoire, et c'est un lieu qui est resté malgré le temps très vivant. »
Rarement utilise-t-on de qualificatifs de ce genre pour décrire... un cimetière!
Ce sont pourtant les mots qui viennent à la pensée de l'historienne Marie Lebel, à son arrivée au vieux cimetière indien de Mattice-Val Côté, dans le nord de l'Ontario.
La professeure de l'Université de Hearst nous y a donné rendez-vous dernièrement, pour témoigner de son attachement à ce lieu unique, caché près de la route 11, en bordure de la rivière Missinaibi.
Après avoir roulé 5 minutes sur un chemin de gravelle, une marche de quelques minutes seulement, à travers un sentier, nous mène au vieux cimetière.
Il est représentatif d'un ensemble de lieux de sépultures qui ponctuent la rivière Missinaibi. Mais celui-là et accessible, donc c'est un cadeau de pouvoir s'y rendre.
Cachet
Le vieux cimetière indien revêt un cachet particulier pour Marie Lebel, puisqu'elle l'a découvert à son arrivée dans le nord de la province en 1991.
Loin de sa Gaspésie natale, elle cherchait la mer et les montagnes.
Elle y a trouvé un autre havre de paix, la rivière Missinaibi.
C'est un endroit extrêmement paisible, mais pas mort. Il y a la rivière à contre-bas qui brille un peu.
Notre visite au cimetière
Abandonné
Le vieux cimetière autochtone de Mattice-Val Coté a principalement été utilisé du début des années 1920 jusque dans les années 40.
Il a ensuite été laissé à l'abandon, jusqu'à ce que Laurent Vaillancourt et Fred Neegan le restaurent, à la fin des années 1980.
Aujourd'hui, la plupart des clôtures sont croches, l'herbe y est longue.
J'ai juste une petite peine: c'est de voir l'état de délabrement qui prend le dessus. C'est peut-être un appel aux gens qui auraient le goût de s'investir (dans un tel projet).
De retour aux sources
L'activiste autochtone Fred Neegan est la dernière personne à y avoir été inhumé, en juin 2018.