Lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres, allosexuels et bispirituels du Canada à l’étranger
La plupart des lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres, allosexuels et bispirituels (LGBTQ2) du Canada ne rencontrent aucun problème lorsqu’ils voyagent à l’étranger. Toutefois, certaines lois et coutumes peuvent être très différentes des lois et des coutumes canadiennes, ce qui peut entraîner des risques accrus. Pour un voyage sans accroc, planifiez votre voyage et faites des recherches à l’avance sur votre pays de destination.
Avant de partir
- Consultez un guide de voyage fiable. La plupart des guides ont des sections de conseils aux voyageurs LGBTQ2.
- Consultez les forums et les blogues en ligne pour vous renseigner sur les événements LGBTQ2, la culture, la sécurité et les lois des pays de destination.
- Visitez notre site Conseils aux voyageurs et avertissements pour obtenir des renseignements sur les lois qui peuvent toucher les personnes LGBTQ2 dans un pays de destination particulier.
- Si votre passeport porte la mention « X » pour votre identité de genre, ou si votre passeport canadien a été mis à jour pour inclure une observation indiquant que « le sexe du porteur doit être lu comme "X", pour non spécifié », vérifiez quelles sont les exigences d’entrée des pays que vous comptez visiter ou par lesquels vous transitez, en vous adressant à l’ambassade, au haut-commissariat ou au consulat de chacun de ces pays.
- Effectuez une recherche dans la presse LGBTQ2 et auprès des associations LGBTQ2 de la destination envisagée pour en savoir plus sur la situation locale.
- Parlez à votre conseiller en voyage ou à votre voyagiste afin d’obtenir de l’information précise sur la façon dont est perçue votre orientation sexuelle ou identité de genre dans le pays de destination.
Politiques en matière de passeport
Si vous avez obtenu le changement de nom légal ou si vous modifiez votre nom de famille parce que votre état matrimonial a changé, vous devez demander un nouveau passeport. Pour de plus amples renseignements sur la mise à jour de votre passeport avec la mention « X », consultez la page Passeports canadiens.
Lois locales
À l’extérieur du Canada, vous devez respecter les lois locales, même si elles diffèrent des lois canadiennes. Tous les pays n’ont pas les mêmes valeurs et le même système de justice que le Canada; il importe donc de s’informer sur les lois concernant les personnes LGBTQ2 dans le pays de destination. Pour en savoir plus, consultez le Rapport sur l’Homophobie d’État et les autres liens de la section Autres ressources.
Relations
Lorsque vous choisissez une destination de voyage, tenez compte du fait que les relations et mariages entre personnes de même sexe sont illégaux dans de nombreux pays. Réfléchissez sérieusement afin de déterminer si vous êtes à l’aise de voyager dans un pays qui ne reconnaît pas les droits des personnes LGBTQ2 ou dans lequel ces personnes ne sont pas acceptées socialement, puisque vous pourriez être confrontés à des lois et pratiques discriminatoires qui sont appliquées de manière arbitraire ou inconséquente.
Lorsque vous planifiez votre voyage à l’étranger, considérez ce qui suit :
- Les lois sur les relations entre personnes de même sexe peuvent changer d’une région à l’autre, même à l’intérieur d’un seul pays.
- Si les relations entre personnes de même sexe ne sont pas interdites par la loi, cela ne signifie pas qu’elles sont acceptées socialement.
- Le pays de destination peut avoir des lois qui protègent les personnes LGBTQ2, mais cela ne garantit pas que ces lois sont respectées et appliquées.
- Selon la destination, vous pourriez ne pas avoir accès à certains services ni pouvoir jouir de vos droits. En raison de votre orientation sexuelle, des établissements de soins de santé pourraient refuser de vous soigner, des hôtels pourraient refuser votre réservation ou votre partenaire de même sexe pourrait se voir refuser le droit d’agir par procuration en votre nom ou à titre de plus proche parent.
Questions liées à l’identité de genre ou à l’expression de genre
Le gouvernement du Canada ne peut garantir votre entrée ou votre transit dans un autre pays, peu importe que votre passeport ou autre titre de voyage canadien comporte ou non la mention « X ». Quand vous voyagez à l’étranger, vous devez être au courant de toutes les exigences d’entrée des pays que vous visitez ou par lesquels vous transitez, car ils n’adhèrent pas tous aux mêmes valeurs et n’ont pas tous le même système de justice que le Canada.
Pendant votre voyage à l’étranger, soyez conscient que vous pourriez faire l’objet de discrimination en raison de votre identité de genre ou expression de genre, et que vous pourriez vous voir refuser des services tenant compte du genre de votre choix :
- Des autorités frontalières pourraient vous interroger ou refuser de reconnaître le genre indiqué sur votre passeport ou vos pièces d’identité supplémentaires.
- Dans certains pays de destination, les services de santé spécifiques pour les personnes transgenres peuvent être limités ou inexistants.
- En cas de démêlés avec les autorités locales, vous pourriez faire l’objet de discrimination dans le système de justice.
Âge de consentement
Sachez que l’âge de consentement pour les relations hétérosexuelles et homosexuelles peut varier même d’une région à l’autre du pays visité. Par ailleurs, les lois à cet égard peuvent être appliquées de manière arbitraire ou inconséquente. Même en l’absence de lois sur l’âge de consentement pour les personnes LGBTQ2, vous pourriez être visé en raison de votre identité.
Problèmes familiaux
Les personnes LGBTQ2 qui voyagent dans le but d’adopter un enfant ou de devenir parents au moyen d’une maternité de substitution doivent tenir compte de ce qui suit :
- Certains pays peuvent interdire l’adoption d’enfants par des personnes LGBTQ2 parce que cela va à l’encontre de leurs lois, cultures ou croyances. Vous pourriez faire l’objet de discrimination de la part des autorités locales responsables en matière d’adoption. Renseignez-vous bien sur les pays qui ont des lois en place favorables à l’adoption par des parents LGBTQ2 et faites appel à votre autorité d’adoption centrale provinciale ou territoriale pour vous assurer que la procédure d’adoption est conforme tant aux lois et procédures du Canada qu’à celles de l’autre pays.
- Les autorités frontalières peuvent interroger les couples de même sexe qui voyagent avec de jeunes enfants et peuvent demander de la documentation supplémentaire justifiant l’absence d’un parent biologique de l’autre sexe. Voyager avec des copies certifiées conformes des ordonnances d’adoption et des certificats de naissance sur lesquelles figure le nom des parents légaux pourrait faciliter le passage de votre famille au contrôle frontalier. Nous recommandons fortement que tout enfant canadien voyageant à l’étranger ait en sa possession une lettre de consentement s’il voyage à l’étranger seul, accompagné d’un seul parent/tuteur, d’amis ou de membres de la parenté ou d’un groupe.
- Si vous envisagez de devenir parent par la voie d’un contrat de maternité de substitution, sachez qu’un nombre croissant de pays interdisent cette pratique. Les couples LGBTQ2 peuvent éprouver des difficultés en raison de la discrimination dont font preuve les autorités nationales responsables en matière d’adoption. Des difficultés d’ordre juridique pourraient aussi survenir au moment du transfert de garde après la naissance de l’enfant. Si vous envisagez la maternité par substitution, renseignez-vous bien et obtenez des conseils juridiques.
Jeunesse LGBTQ2
Si vous êtes un jeune Canadien LGBTQ2 qui vit à l’étranger et que vous avez des craintes par rapport à votre sécurité et bien-être, y compris des craintes liées au mariage forcé, veuillez consulter la section Que faire pour obtenir de l’aide. Consultez aussi la liste de ressources pour les jeunes LGBTQ2 dans la section Autres ressources.
Sécurité sociale et individuelle
Bien que certains pays possèdent des lois qui protègent expressément les personnes LGBTQ2, il importe de rester vigilant pour préserver votre sécurité personnelle et en ligne pendant votre voyage :
- Méfiez-vous des nouveaux « amis », notamment ceux rencontrés en ligne par l’entremise d’applications de rencontre. En effet, les criminels ciblent parfois les personnes de la communauté LGBTQ2, ce qui vous expose davantage aux risques de vol.
- Les services de police peuvent aussi créer de faux profils en ligne pour piéger les utilisateurs. Dans les pays qui persécutent les personnes LGBTQ2, considérez toujours que les services de police surveillent les sites Web pour LGBTQ2, ainsi que leurs visiteurs.
- Les services de police peuvent facilement vous retracer grâce à votre téléphone et aux sites Web consultés. Avant votre départ, apprenez comment réduire votre exposition aux risques. Sachez que votre profil Facebook et ceux d’autres réseaux sociaux peuvent être consultés par les services de l’immigration et les services de police.
- Lorsque vous faites des recherches en ligne sur les activités qui s’adressent à la communauté LGBTQ2, vérifiez l’exactitude de l’information auprès d’une autre source.
- Ne laissez jamais des aliments ou des boissons sans surveillance, et ne les confiez pas à des étrangers. Quelqu’un pourrait y ajouter une drogue, et les cas de viol commis à l’aide de drogues sont courants partout dans le monde.
- Soyez vigilant et tentez de vous faire discret, notamment dans les pays où les personnes LGBTQ2 sont discriminées.
- Dans les pays plus conservateurs, évitez toute marque d’affection en public, y compris s’embrasser et se tenir la main.
- Avant votre départ, renseignez-vous sur la manière socialement acceptée de se vêtir dans le pays de destination. Les codes vestimentaires sont particulièrement stricts dans certaines sociétés; le fait d’avoir les épaules dénudées, ou de porter un pantalon court, une minijupe ou des vêtements provocants pourrait être considéré comme une insulte.
- Dans certains pays, une victime de viol (de l’autre sexe ou du même sexe) peut être considérée comme l’auteur du crime. Pour savoir comment signaler un tel incident, consultez un agent consulaire.
Santé
- Apportez tout médicament dans vos bagages de cabine dans son contenant original étiqueté, pour éviter les problèmes avec les agents de sécurité à l’aéroport et les autorités douanières. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter la section Voyager avec des médicaments.
- Lors de rapports sexuels, adoptez des pratiques à moindre risque, car dans certains pays les taux des infections transmises sexuellement sont plus élevés qu’au Canada, notamment parmi la communauté LGBTQ2. Consultez la page Santé sexuelle et infections transmissibles sexuellement pour en savoir plus sur la sexualité à moindre risque et les pratiques à adopter pour vous protéger.
- Dans plusieurs pays, notamment les pays en développement, de nombreuses personnes n’ont pas accès au dépistage du VIH. Par conséquent, comme elles ne se soumettent pas à un test de manière régulière, elles peuvent croire qu’elles sont séronégatives, alors qu’elles sont en réalité séropositives et porteuses d’une charge virale très infectieuse parce qu’elles ne prennent pas de médicaments antirétroviraux. Lorsqu’ils ont des rapports sexuels avec des personnes se déclarant séronégatives, les voyageurs devraient avoir des relations sexuelles protégées.
- Le VIH est une maladie qui s’attaque aux personnes de toute culture ou orientation sexuelle et qui a une incidence importante sur les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Certains pays interdisent de séjour les personnes vivant avec le VIH ou leur imposent des restrictions de voyage. Si vous êtes séropositif, assurez-vous à l’avance d’être autorisé à séjourner dans le pays de destination. Vous devriez aussi consulter les ressources locales sur le VIH afin de savoir comment transporter vos médicaments contre le VIH/SIDA.
- Si vous pensez avoir été exposé au VIH, la prise d’un traitement peut réduire le risque que vous deveniez infecté par le VIH. Dans un tel cas, vous devez d’abord consulter immédiatement un professionnel de la santé pour déterminer si le traitement vous convient, puis si le professionnel de la santé le recommande, commencer le traitement dans les 72 heures suivant la possible exposition.
- Si vous avez eu des activités sexuelles qui peuvent vous avoir exposé à des risques de contracter des infections transmises sexuellement, consultez un professionnel de la santé sans tarder pour effectuer un test, obtenir des conseils et subir un traitement, au besoin. Sachez que dans certains pays, les médecins ont l’obligation légale de signaler toute infection transmise sexuellement, ainsi que les rapports sexuels hors mariage hétérosexuel et les grossesses.
Que faire pour obtenir de l’aide
Le plus proche bureau gouvernemental du Canada à l’étranger ou le Centre de surveillance et d’intervention d’urgence peut être en mesure de vous aider si vous avez des difficultés à l’étranger, notamment si vous ne vous sentez pas à l’aise de communiquer avec les services de police locaux :
- Les agents consulaires sont là pour vous aider. Informez-les de tout harcèlement ou traitement inapproprié dont vous faites l’objet.
- Toute information de votre part restera confidentielle, conformément à la Loi sur la protection des renseignements personnels. Pour en savoir plus à cet égard, consultez la Politique consulaire sur l’utilisation et la communication des renseignements personnels en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels.
L’Association lesbienne et gay internationale (ILGA) publie une carte du monde résumant les lois locales relatives à l’orientation sexuelle (en anglais seulement).
Human Dignity Trust publie des listes et des feuilles d’information sur les pays où l’homosexualité est un crime, ou qui ont encore des lois qui fixent un âge de consentement discriminatoire (en anglais seulement).
La International Gay and Lesbian Travel Association fournit des conseils de voyage pour les lesbiennes et les gais (en anglais seulement).
The Trevor Project est un organisme américain qui fournit des services d’intervention d’urgence et de prévention du suicide aux jeunes lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transgenres, et jeunes en questionnement. Pour communiquer avec d’autres jeunes LGBTQ2 et leurs amis du monde entier, vous pouvez accéder au centre de soutien Trevor (en anglais seulement) et au site de réseau social du projet, TrevorSpace (en anglais seulement).
La base de données mondiale sur les restrictions de voyage et de résidence liées au VIH (Global Database on HIV-Specific Travel & Residence Restrictions – en anglais seulement) contient des listes de pays qui limitent l’accès, la résidence ou les séjours aux étrangers séropositifs.