Fierté et prestige à la Chambre des communes
Avec un sourire dans la voix, Charles Robert émet l'hypothèse que la plupart des Canadiens ne connaissent pas l'organisation qu'il dirige, même si elle joue souvent un rôle central dans le fonctionnement de leur démocratie.
En tant que Greffier de la Chambre des communes, il est le directeur général de l'Administration de la Chambre des communes, qui emploie plus de 1 800 personnes dans la région de la capitale nationale et dont la tâche est d'offrir le soutien et les services nécessaires aux membres du Parlement pour accomplir leur travail.
« Nous ne sommes pas le même employeur que le gouvernement fédéral », explique-t-il. « Nous faisons partie du Parlement, la branche législative et nous dépendons du président de la Chambre. Nous sommes une institution ancrée dans la tradition, mais cherchons à être modernes et dynamiques dans notre prestation de services aux membres. Étant donné les nombreuses demandes faites aux membres, nous souhaitons les aider à se concentrer sur leur important travail en tant que parlementaires. »
Le soutien que l'organisation offre aux parlementaires est extraordinairement diversifié. Cela inclut des conseils d'expert pour la rédaction des projets de loi des députés, des amendements de comité et la préparation de l'ordre du jour de la Chambre; l'accréditation et l'assistance en matière de technologie, la finance, la location de bureaux de circonscription et le recrutement de personnel; des services de déménagement et de nettoyage, entre autres.
« Nous nous concentrons sur la prestation du meilleur service possible pour nos quatre activités principales que nous appelons les quatre C : la Chambre, les Comités, le Caucus et les Circonscriptions », mentionne le Greffier. « Nous souhaitons que notre personnel pense de façon critique par rapport à ce qui a été réalisé par le passé et qu'il cherche constamment des façons innovantes d'améliorer le service. »
Depuis qu'elle a rejoint l'Administration de la Chambre des communes en 2015 en tant que Chef des opérations de la Cité parlementaire, Dany Giguère a constaté de quelle façon ces objectifs ont été atteints.
« On ressent tellement de fierté ici », dit-elle. « Notre personnel est très heureux de faire partie d'une organisation si prestigieuse. Nous disposons d'un équipement de pointe et du meilleur personnel qui est habilité à prendre la responsabilité du travail effectué. »
« Nous offrons des services personnalisés selon les normes les plus élevées à nos membres et nous anticipons leurs besoins. Notre mission est de prendre des risques, d'essayer quelque chose de différent si nous pensons que cela va améliorer le service. Nous célébrons les succès et nous apprenons des échecs. »
Giguère est responsable de quatre domaines de service : l'impression et l'expédition, l'alimentation, le transport et les services des corps de métiers, ce dernier domaine incluant l'entretien et les réparations des bureaux des MP et de la salle de la Chambre des communes.
En tant que gestionnaire, dit-elle, « mon approche est de rester derrière, d'observer les gens, de demander leur opinion et de voir ce dont ils ont besoin pour exécuter leur travail. Je ne décide pas moi-même ce qu'ils doivent faire, nous collaborons et nous travaillons ensemble en équipe. On encourage notre personnel à trouver des solutions et à se responsabiliser face à ces solutions, et nous sommes constamment surpris par les initiatives qu'ils démontrent ».
En plus de trouver son travail enrichissant, Giguère apprécie l'ambiance familiale, les horaires de travail flexibles et d'autres généreux avantages pour les employés offerts par l'Administration de la Chambre des communes. L'organisation dispose également d'un conseil dédié à la diversité qui fait partie du programme d'inclusion en milieu de travail, ainsi que d'un réseau pour la nouvelle génération visant à engager les dirigeants en devenir.
« Nous savons que nous sommes dans un environnement très compétitif », déclare le Greffier. « En plus d'excellents avantages, nous offrons un solide programme de formation, appuyons la poursuite de formations complémentaires et encourageons la mobilité professionnelle.
« L'objectif pour nous » ajoute-t-il, « est de faire fonctionner une organisation performante qui sert très bien tous les membres, quelle que soit leur affiliation politique. Si vous avez le moindre sens de responsabilité civique, c'est un milieu de travail très intéressant, en plein coeur de notre démocratie. Nous sommes la Chambre des communes, la chambre du peuple. »
Trouver l'équilibre entre patrimoine et innovation à la Chambre des communes
La collaboration fait partie intégrante de l'ADN de l'administration de la Chambre des communes.
«?Nous partageons un objectif commun : soutenir les membres du Parlement avec des valeurs comme l'impartialité et l'excellence?», a déclaré Susan Kulba, directrice principale, Immobilier et architecte principale. «?Nous sommes très fiers de travailler ici. C'est une culture grâce à laquelle les gens ont l'impression de servir un objectif plus ambitieux. Cela nous unit et favorise des relations uniques.?»
Mme Kulba est responsable de veiller à ce que l'environnement de travail physique renforce cette culture positive, au fur et à mesure que l'organisation évolue pour répondre aux besoins changeants des membres qu'elle sert et de ses propres employés.
«?La Chambre est fondée sur la tradition et la cérémonie?» dit-elle, «?mais nous souhaitons également faire preuve d'innovation et de créativité. Nous combinons tradition et innovation, en conservant les aspects patrimoniaux tout en évoluant dans le temps. Par exemple, nous travaillons sur des projets de modernisation de nos bureaux fermés pour ouvrir des espaces de travail favorisant les activités axées sur la collaboration, tout en fournissant les outils, la technologie et l'infrastructure nécessaires pour prendre en charge cette fonctionnalité.?»
La modernisation des espaces de travail contribuera également à la réalisation de l'objectif qui consiste à créer un environnement durable et accessible à tous.
«?Nous supprimons les obstacles, au sens figuré comme au sens littéral?» a déclaré Natasha Murphy, directrice, Aménagement intérieur, qui dirige une équipe axée sur les composantes de bâtiments. Elle est à la Chambre depuis trois ans, ayant au préalable travaillé dans les secteurs privé et public. Lorsqu'elle a entendu parler d'une possibilité d'emploi à la Chambre, cela a piqué sa curiosité, car elle ne connaissait pas vraiment l'organisation.
«?J'ai été séduite par leur approche progressive des grands projets de construction pluriannuels?», dit-elle. «?Les projets sont intéressants et complexes, et prennent en compte de nombreux aspects liés au patrimoine. Maintenant que je suis ici, il y a trois raisons principales qui m'incitent à rester.
«?Tout d'abord, j'aime travailler avec mon équipe. Deuxièmement, j'apprécie le fait que de nombreuses minorités visibles jouent un rôle de premier plan à la Chambre. C'est un aspect qu'on ne voit pas très souvent dans l'environnement public. Troisièmement, j'ai été témoin de changements importants et mesurables en termes d'inclusion, depuis que je suis ici. Je veux faire partie de ce changement de culture.
«?Je siège au Conseil de la diversité, ce qui me procure une voix afin de pouvoir partager mon point de vue sur la promotion de la diversité et de l'inclusion au sein de l'administration. Nous entreprenons plusieurs choses différentes, comme célébrer la Journée internationale de la femme et plaider pour une formation obligatoire des cadres sur les préjugés inconscients.?»
Mme Kulba trouve sa motivation dans les bâtiments du Parlement eux-mêmes : «?Ce sont des lieux de travail inspirants. C'est un réel privilège de travailler dans cet environnement. Cela donne envie de faire de son mieux chaque jour.?»
La Chambre des communes ne fait pas que de la politique
L'Administration de la Chambre des communes emploie toutes sortes de professionnels pour fournir aux députés le soutien et les services dont ils ont besoin afin de mener à bien leur travail. Pour Pierre Parent, le directeur des ressources humaines, tant de professions différentes sont représentées à la Chambre qu'on peut véritablement parler d'une communauté.
«Nous avons des comptables, des avocats, des infirmiers, des informaticiens, des cuisiniers... tout un éventail de professions, énumère-t-il. Et les programmes travail-études sont un excellent moyen de recruter de gens de talent. Nous collaborons avec des universités, des collèges et des cégeps, et nous proposons des stages à de nombreux types d'étudiants. Nous estimons qu'ils sont la prochaine génération d'employés et de dirigeants.»
L'équipe des services numériques de la Chambre des communes puise dans les programmes de stages d'été et les programmes travail-études pour trouver des candidats prometteurs dans un domaine concurrentiel, note M. Parent.
Mathieu Bigras est rentré à la Chambre dans le cadre d'un programme travail-étude en mars 2017. Il suivait un cursus en informatique avec une spécialisation dans les réseaux au Cégep de l'Outaouais. Son programme travail-étude a été prolongé pendant l'été, où il a occupé un emploi d'étudiant. Pendant cette période, il s'est vu proposer un poste permanent en tant qu'ingénieur de maintenance du centre de données au sein de l'équipe de contrôle et de soutien informatique. Il y travaille à plein temps depuis septembre 2017.
«J'ai passé une entrevue devant un comité qui souhaitait trouver la meilleure équipe pour moi, celle qui serait la plus pertinente en fonction de mes compétences, de mon diplôme et de mes intérêts, se souvient-il. Pendant mon programme travail-études, j'ai pu apporter une vraie contribution, même à ce stade précoce. J'ai trouvé que tout le monde était ravi de m'aider. J'aime beaucoup la façon dont nous travaillons avec les autres équipes. La coopération règne, et il y a toujours des discussions ouvertes sur la meilleure façon de faire les choses.»
Mathieu Bigras et ses camarades ont découvert la Chambre des communes lorsqu'ils ont rendu visite à l'équipe des services numériques et dans le cadre du programme d'accueil des étudiants au début du semestre. Les étudiants avaient pu se rencontrer et faire connaissance avec certains de leurs futurs collègues de travail pendant un déjeuner de bienvenue. Un événement de synthèse est organisé pour conclure chaque été. M. Parent le décrit comme l'occasion pour les étudiants de célébrer ce qu'ils ont accompli et de réfléchir à ce qu'ils ont appris. L'événement permet également à l'Administration de la Chambre des communes de souligner les réalisations des étudiants et de les encourager à envisager une carrière à la Chambre des communes.
Pour veiller à ce que les jeunes employés restent impliqués, la Chambre des communes propose divers programmes de leadership, dont certains sont offerts aux futurs leaders qui n'occupent pas encore des postes de direction. De plus, dans le cadre d'une initiative nommée «le Réseau de la relève», les employés de divers secteurs d'activité tissent des relations avec des cadres et les rencontrent pour discuter de questions qui leur tiennent à coeur.
«Il s'agit d'un milieu dans lequel les cadres cultivent l'autonomisation, note M. Parent. «Notre greffier [le premier dirigeant de l'Administration de la Chambre] encourage les employés à innover et à essayer de nouvelles choses. Nous nous efforçons d'améliorer les services que nous offrons aux députés en faisant des expériences et en innovant. Si nous commettons des erreurs, nous en tirons des leçons.»
Mathieu Bigras s'est senti libre d'agir dès son programme travail-études. «On m'a confié un nouveau projet, il s'agissait d'utiliser des commutateurs de réseau à distance, et j'ai pu le mener à bien. Désormais, mon travail consiste principalement à prendre soin du parc de serveurs et du matériel informatique d'arrière-plan, qui peuvent affecter des milliers de personnes. J'aime bien aussi le fait que je me rends souvent sur la colline du Parlement. J'ai l'impression de faire quelque chose d'important.»
Ce sentiment d'apporter sa contribution est «probablement le principal facteur qui nous permet de garder nos employés, souligne M. Parent. Nous sommes plus que jamais en concurrence avec d'autres organismes de la fonction publique et avec le secteur privé pour attirer les gens de talent. Notre mission, qui consiste à soutenir les activités des parlementaires, fait de la Chambre des communes une institution unique, et donne à nos employés un grand sentiment de fierté à l'égard de leur travail.»