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Des sculptures dans la nouvelle Chambre du Sénat rendent hommage aux provinces et territoires du Canada
30 octobre 2018
COMMENT & POURQUOI

Cet article fait partie d’une série sur le déménagement du Sénat du Canada à l’édifice du Sénat du Canada, auparavant connu sous le nom de Centre de conférences du gouvernement. En 2018, le Sénat a entamé son déménagement au nouvel édifice, une ancienne gare construite en 1912, alors que l’édifice du Centre du Parlement – l’emplacement permanent du Sénat – sera restauré. Le Sénat commencera à opérer à partir de l’édifice du Sénat du Canada au début de 2019.

Les économies réalisées au profit des contribuables seront d’environ 200 millions de dollars comparativement à la proposition originale qui consistait à réinstaller le Sénat sur la Colline du Parlement. Il est prévu que le Sénat occupe cet emplacement temporaire pendant au moins 10 ans.


 « Incroyable! C’est encore mieux que ce à quoi je m’attendais », s’exclame Phil White, qui, à titre de sculpteur du Dominion, est le sculpteur officiel responsable du programme sculptural du Parlement, lequel existe depuis 150 ans. Il contemple la nouvelle Chambre du Sénat, dont l’aménagement dans le Centre de conférences du gouvernement, vieux d’un siècle, tire à sa fin. Quinze des sculptures de M. White – fruit d’un an et demi de travail – viennent d’être montées sur les murs lambrissés de noyer.

L’armoirie de la Colombie-Britannique arbore le drapeau de l’Union et, au centre, une couronne, le tout surplombant un coucher de soleil sur l’océan Pacifique. Il s’agit de l’une des 15 sculptures récemment installées dans la nouvelle Chambre du Sénat.

Sur l’armoirie de l’Alberta, les Rocheuses se dressent derrière les champs de blé.

Un lion, symbole de la royauté anglaise, domine un champ et trois gerbes de blé sur l’armoirie de la Saskatchewan.

Sur l’armoirie du Manitoba, on trouve un bison ainsi que la croix de Saint-Georges, le drapeau de l’Angleterre.

Trois feuilles d’érable et la croix de Saint-Georges ornent l’armoirie de l’Ontario.

Le Sénat commencera à occuper ses nouveaux locaux au début de la nouvelle année, tandis que son emplacement permanent, dans l’édifice du Centre sur la Colline du Parlement, fera l’objet de sa première grande rénovation depuis sa construction dans les années 1920.

Les sculptures des armoiries des provinces et territoires, œuvres de M. White, allient un design traditionnel à des méthodes de production de pointe. Il a sculpté les armoiries en partie à la main et en partie à l’aide de la robotique, en utilisant des panneaux de mousse de polyuréthane haute densité au lieu du bois.

 « Il est maintenant plus pratique et plus économique de sculpter dans ce matériau synthétique », explique M. White. « Il ressemble à du bois, mais il vieillit mieux, ne rétrécit pas, ne se fendille pas et ne se déforme pas. »

Une fois les prototypes sculptés, ce qui représente environ six mois de travail, des spécialistes en numérisation de l’École d’architecture et d’urbanisme Azrieli de l’Université Carleton ont aidé M. White à produire des modèles photogrammétriques en trois dimensions des sculptures. Guidée par ce plan numérique, une fraiseuse robotisée a taillé des exemplaires de ces sculptures. M. White et deux assistants ont ensuite affiné les détails et les textures à la main.

La dernière étape consistait à parfaire la finition. Chaque sculpture a été dorée à la main par M. White, un processus minutieux qui demande de coller des carrés de feuilles métalliques en place, de les brosser jusqu’à ce qu’elles soient lisses et de sceller le tout avec une glaçure translucide qui confère à la pièce une riche patine.

Le placage, fin comme du tissu, donne l’impression que les sculptures ont été coulées dans du métal. « Les feuilles d’or mesurent environ trois millionièmes de pouce d’épaisseur », précise M. White.

Le sénateur Scott Tannas, président du Sous-comité sénatorial de la vision et du plan à long terme, qui supervise le déménagement de l’institution dans le Centre de conférences du gouvernement, est d’avis que le résultat final est remarquable. « Ces armoiries sont à la fois saisissantes, raffinées et économiques. Elles s’inscrivent tout à fait dans l’esprit de cet édifice, qui date de 1912, et dans l’esprit du déménagement du Sénat depuis l’édifice du Centre. »

La pièce maîtresse est une sculpture dorée d’un mètre de haut qui représente les armoiries du Canada. Elle est accrochée au-dessus de l’estrade qui accueillera les trônes royaux et le fauteuil du Président.

« La machine n’y est pour rien », explique M. White. « Cette pièce est faite entièrement à la main. Elle aura demandé six mois de travail. »

Il s’agit de la première représentation sculpturale officielle des nouvelles armoiries du Canada. « Sur la Colline, toutes les versions 3D des armoiries du Canada représentent soit la version de 1921 ou celle de 1957, indique M. White. Celle-ci est la version actuelle, approuvée par la reine Élisabeth II en 1994. »

M. White espère que ses pièces feront partie intégrante de cet édifice et qu’elles y resteront lorsque l’endroit retrouvera sa vocation première et accueillera des conférences internationales et des réunions des premiers ministres.

« Ces sculptures sont étonnamment robustes. Je ne vois pas pourquoi elles ne dureraient pas des centaines d’années. »

Œuvre du sculpteur du Dominion, Phil White, cette sculpture, haute d’un mètre, représente la version actuelle des armoiries du Canada, qui fut approuvée par la reine Élisabeth II en 1994. La devise de l’Ordre du Canada est inscrite dans le cercle au centre de la sculpture.

Les fleurs de lys de l’armoirie du Québec rappellent les débuts de la province en tant que colonie royale française, tandis que le lion anglais et les feuilles d’érable canadiennes représentent son histoire récente.

L’armoirie du Nouveau-Brunswick arbore un lion anglais au-dessus d’un galion, qui évoque le lien historique qui unit cette province et la mer.

Sur l’armoirie de l’Île-du-Prince-Édouard, on retrouve un grand chêne et trois arbrisseaux qui représentent les trois comtés de la province, le tout sous un lion anglais.

L’armoirie de la Nouvelle-Écosse, accordée en 1625, sont les plus anciennes du Canada. On y trouve la croix de Saint-André et, au centre, les armoiries royales d’Écosse.

Des lions anglais, des licornes d’Écosse et la croix de Saint-Georges forment l’armoirie de Terre Neuve-et-Labrador.

La partie inférieure de l’armoirie du Yukon représente les montagnes de ce territoire. Des disques d’or évoquent ses richesses minérales ainsi que sa fondation au moment de la ruée vers l’or du Klondike. Dans le haut de l’armoirie se trouve un médaillon qui arbore un motif héraldique particulier appelé vair, symbole de l’importance de la traite des fourrures pour l’économie du territoire.

L’armoirie des Territoires du Nord-Ouest est traversé par une ligne diagonale ondulée, qui représente la limite de la zone arborée, et par une ligne horizontale, qui représente le passage du Nord-Ouest. Un renard blanc et des lingots d’or symbolisent des richesses du Nord, soit la fourrure et les mines.

Sur l’armoirie du Nunavut, le soleil de minuit et l’étoile Polaire surplombent un qulliq, lampe à l’huile inuite traditionnelle, et un inuksuk, construction en pierre qui sert à guider les voyageurs.