Souverainisme au Québec

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Le souverainisme au Québec ou l'indépendantisme au Québec est un courant politique qui revendique que le Québec devienne un pays souverain. Le Québec est actuellement l'une des dix provinces canadiennes. Selon le souverainisme, la province devrait quitter la fédération et devenir un État souverain entièrement indépendant du Canada.

L'idéologie souverainiste se fonde sur l'idée que les Québécois forment une nation et ont donc droit à l'autodétermination. Cela s'appuie sur un certain nombre de particularités historiques, culturelles et linguistiques de la province par rapport au reste du Canada.

Le souverainisme s'oppose au fédéralisme québécois, puisqu'il prône l'indépendance du Québec vis-à-vis du Canada. Il diffère aussi de l'autonomisme québécois puisque celui-ci, bien qu'il souhaite une décentralisation des pouvoirs, souhaite le maintien du Québec comme province canadienne. Toutefois, plusieurs souverainistes sont aussi favorables à une décentralisation.

Vocabulaire[modifier | modifier le code]

Localisation, en bleu foncé, du Québec au sein de l'Amérique du Nord.

En pratique, les termes « indépendantisme », « souverainisme » et « séparatisme » sont utilisés pour qualifier l'idéologie et le mouvement social souverainiste. La différence entre les appellations peut signifier une certaine différence idéologique. L'utilisation du terme « indépendantisme » est souvent employé pour désigner la volonté d'un pays pleinement indépendant, alors que le « souverainisme » inclut aussi des projets d'indépendance partielle à condition qu'ils viennent avec une indépendance légale, c'est-à-dire un droit de retrait illimité. Toutefois, cette distinction est de moins en moins faite, et n'a jamais été reconnue par le camp des opposants. Le terme « souverainisme » est le terme le plus employé de 1968 à nos jours.

Toutefois, l'utilisation du terme « séparatisme » est parfois perçu comme péjoratif au Québec. De plus, la plupart des discours politiques du premier ministre du Canada utilisent le terme « séparatisme», afin d'accentuer la dimension négative du projet[réf. à confirmer][1].

Le terme « sécession »/« sécessionniste » est beaucoup plus rare, voire absent, du vocabulaire québécois et canadien[2].

Contrairement au vocabulaire en vigueur dans d'autres pays, le terme « autonomie »/« autonomiste » ne désigne presque jamais une forme de souveraineté du Québec, puisqu'il réfère traditionnellement à des mouvements de réforme de la fédération ou d'affirmation institutionnelle de la province (relations diplomatiques hors-Canada, création du rapport d'impôt québécois et de la Caisse de dépôt, etc). Il est donc associé à l'autonomisme québécois.

Historique[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Les origines du souverainisme québécois remontent aux XIXe siècle.

Essor (années 1960)[modifier | modifier le code]

Avant cette époque, ni les nationalistes traditionnels de l'Union nationale ni ceux du Parti libéral du Québec ne sont partisans de l'indépendance. Malgré des slogans électoraux tels Maîtres chez nous chez les libéraux, et Égalité ou indépendance chez les unionistes, aucun des deux principaux partis n'articule de politique qui va au-delà de simples demandes de réformes constitutionnelles.

Transformation post-référendaire (1980)[modifier | modifier le code]

Le Parti québécois (PQ) créé par René Lévesque démontrait très solidement sont idéologie de souveraineté association. En effet, l’idée principale du PQ (Même si tous les membres n’était pas d’accord avec cela comme Jacques Parizeau) était de permettre au québécois d’avoir une autonomie sur les relations extérieurs ,sur sa politique et sur l’organisation du futur pays. Tout en maintenant de fortes relations économiques et politiques avec le Canada. Ainsi, la souveraineté association était l’enjeu du premier référendum sur la souveraineté du Québec. Cependant, les Québécois refusèrent catégoriquement ce projet avec un écart de presque que 20 % (Oui=40 %, Non=60 %). Ainsi, après ce vote très expressif Ottawa entame des négociations avec les provinces afin de trouver un consensus à ces tensions (cela était une promesse durant la campagne référendaire).Toutefois, ce qui est pour le Québec, les négociations ne réussi pas du tout avec le premier ministre Pierre Elliott Trudeau. Donc, celui-ci décide de changer la constitution de façon à changer le système politique canadien. Néanmoins, le parlement britannique et la couronne britannique demande à ce que toutes les provinces acceptent le changement constitutionnel. Ce qui amènera, des négociations en novembre 1981. Cependant, le Québec n’accepte pas cette constitution et demande plus de privilèges ce que les autres provinces réclameront aussi. Cela apportera un événement qui pour les québécois est considéré comme une quasi-trahison. Durant la nuit du 4 novembre 1981, les premiers ministres des provinces et le premier ministre du Canada trouvent un arrangement dans les cuisines du château Laurier sans prévenir le premier ministre du Québec. Le lendemain, René Lévesque tiendra un discours et partira des négociations en considérant que les actions de cette fameuse nuit était "anti-démocratique et ennemies du Québec". La nouvelle constitution est quand même signée et accepté par le parlement britannique et la couronne. Toutefois, la signature du Québec n’étant pas sur la constitution signifie que le Québec n’est pas dans cette constitution. Ainsi, techniquement le Québec n’est pas dans le Canada actuelle mais dans le Canada du 19e siècle. Cette événement a marqué énormément les québécois. En effet, le sentiment de trahison et de rejet est très ressentis dans de nombreux québécois ,ainsi parallèlement le sentiment souverainiste prend un souffle. Mais, le PQ répliqua que pour maintenir un nouveau référendum, il faudrait un ouragan de souverainisme.

En 1985, Les Québécois décidèrent d’élire un gouvernement libéral afin d’essayer de trouver un consensus avec le Canada. De plus ,en 1984, le nouveau gouvernement fédéral conservateur de Brian Mulroney a promis de tenir des négociations avec les provinces et en finir avec la question constitutionnelle canadienne. Ainsi, le premier ministre canadien tient à faire un accord à Charlottetown. L’accord aboutit à repartir le débat sur le changement constitutionnelle au Canada. C'est pourquoi, l’accord de Charlottetown est adopté ,mais il doit être accepté par la population canadienne en référendum . Toutefois, les Québécois et les canadiens considèrent que cette accord est vaine et ne souhaite plus retomber dans les négociations constitutionnelle. L’accord est rejeté à 55 %. Comme dernière tentative, Lucien Bouchard organisa des négociations avec les provinces sur l’avenir du Québec dans la constitution et de l’acceptation du Québec en tant que société distincte , au lac Meech. Néanmoins, les négociations échouent encore une fois. Le premier ministre du Québec Robert Bourassa demanda un rapport sur l’avenir du Québec. Le rapport Allaire démontra que le seul moyen était de tenir un référendum sur la souveraineté et l’avenir du Québec. Le soutien de la souveraineté était à 68%-69% certains analystes démontrait des pourcentages allant à 72 %. Cependant, le gouvernement libéral refusèrent de tenir un référendum même si Robert Bourassa avait tenu un discours nationaliste et avait mentionné une possibilité d'un référendum sur l'indépendance du Québec

Quant à Lucien Bouchard, il quitte le gouvernement conservateur et crée un parti fédéral qui représente les québécois dans la chambre des communes « Le Bloc Québécois » ils deviendront l’opposition officielle en 1993. Cela à ainsi prouver au Canada que l’idée souverainiste était encore présent et remontait en force.

Résultats du référendum ,en 1995.

En 1994, les Québécois décidèrent de remettre en place le parti Québécois au pouvoir pour en finir sur ces négociations. Cependant, Jacques Parizeau a promis au Québécois de tenir un référendum sur la souveraineté complète du Québec et non une souveraineté-association. Ce qui pour plusieurs qui considérait que seulement des négociations suffirait pour parvenir à un attente avec Ottawa n’était pas le bon moment. Ce qui amènera au parti québécois d’obtenir que 45 % aux élections provinciales. De plus, dès son entré au pouvoir, Jacques Parizeau demanda aux Québécois leur avis sur la souveraineté. Seulement 40 % souhaitent l’indépendance. Néanmoins, il soutient le fait qu’il y aura un référendum sous son mandat. La campagne référendaire commençait mal pour le camp du OUI. Au contraire du NON qui avait le vent dans les voiles. Cependant, avec la venue de l’action démocratique du Québec et le soutient du Bloc Québécois de Lucien Bouchard (coalition de trois parti politiques nationalistes et souverainistes pour une victoire du OUI) le OUI repart dans la course avec, pour la première fois, des sondages démontrant une victoire pour le OUI. De plus, le soutien de la France et des pays francophones a rassuré quelques Québécois indécis sur les relations extérieures. Toutefois, avec l’entré du premier ministre canadien Jean Chrétien dans la campagne a aidé le camp du NON. De plus, les États-Unis ont déclaré publiquement leur intérêt au maintient d’un Canada unis même si techniquement leur position ,d’un point de vue internationale, est neutre. Ainsi, le 30 octobre, lors du référendum, tout indiquait que le OUI l’emporte sur une courte majorité. Mais, pour les derniers 40-30 minutes de cette soirée, le vent a tourné au camp du NON avec Surtout Montréal et l’Outaouais comme appuis pour le NON. La soirée ce finit, donc par très mince victoire du NON avec 50,58 % pour le NON et 49,42 % pour le OUI (d’un écart d’environ 58000 voix). Le fameux discours de Jacques Parizeau a emmené de grande controverse au sein du parti Québécois et de son acceptation au minorité ethniques du Québec. Puisque durant son discours, Jacques Parizeau déclara que la défaite a été causé « par l’argent et des votes ethniques ». Le parti québécois ne sait jamais encore remis de cette soirée. Pour le camp du NON, leur fragilité est maintenant connus de tous et leur demande d'aide face au Canada ont démontré pour certains leur incapacité de gérer une campagne référendaire sans l’aide du Canada.

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

L'idée de la souveraineté du Québec est toujours défendue par une portion importante de la population québécoise. Depuis le début des années 2010 jusqu'à nos jours, l'appui à la souveraineté recueille entre 35 % et 40 % d'appui[3]. Bien que le clivage entre l'idéologie fédéraliste et le souverainisme soit important, le débat entre la gauche et la droite prend aussi une place importante. Les Organisations Unies pour l’Indépendance (OUI Québec) ont succédé le 6 décembre 2014 au Conseil de la souveraineté du Québec (CSQ).

Idéologie[modifier | modifier le code]

Principes généraux[modifier | modifier le code]

Le but de l'idéologie et du mouvement souverainiste est de faire en sorte que le Québec devienne un pays en se séparant du Canada. Cependant, plusieurs souverainistes proposent d'établir divers partenariats futurs avec le Canada.

L'idée de la souveraineté du Québec est fondée sur une vision et interprétation nationalistes des faits historiques et réalités sociologiques du Québec, qui attestent l'existence d'un peuple et d'une nation québécoise[N 1].

Les souverainistes croient que l'aboutissement normal de l'aventure collective des Québécois est l'atteinte de l'indépendance politique, chose qu'ils entrevoient comme possible uniquement si le Québec devient un État souverain et si ses habitants se gouvernent eux-mêmes par le biais d'institutions politiques démocratiques indépendantes, et s'ils sont libres d'établir des relations extérieures sur la base de traités.

Par le biais du fédéralisme canadien, les Québécois exercent actuellement un certain contrôle sur l'État québécois, cependant au sein du Canada tel qu'il est actuellement constitué, le Québec n'a pas tous les pouvoirs constitutionnels lui permettant d'agir en tant que pays souverain.

Bien que ce soit avant tout un courant d'ordre politique, des préoccupations d'ordre culturel et social sont également à la base du désir d'émancipation par la voie indépendantiste d'une partie de la population québécoise, lesquelles sont beaucoup plus anciennes que le mouvement souverainiste et se réfèrent proprement à la question de l'identité nationale de chaque Québécois, toutes tendances politiques confondues. L'argument culturel principal des souverainistes soutient que seule une citoyenneté nationale québécoise permettrait de résoudre le problème de l'identité culturelle québécoise dans le contexte nord-américain. En assoyant la future nationalité québécoise sur des assises juridiques, les souverainistes croient que l'identité culturelle des Québécois et ainsi leur mémoire collective, telle que définie par leurs élites intellectuelles, sera adéquatement protégée, notamment contre les récupérations par d'autres nations, tel l'hymne national du Canada, à l'origine un chant patriotique canadien-français. Une citoyenneté nationale viendrait résoudre de manière adéquate et définitive la délicate question de la langue française au Québec, langue de la majorité québécoise, cependant langue d'une minorité culturelle au sein du Canada.

Souverainisme de gauche[modifier | modifier le code]

L'idéologie et le mouvement souverainiste québécois sont grandement associés à la social-démocratie et la sécularisation, notamment parce que le souverainisme s'est développé durant la révolution tranquille, un processus de sécularisation et de création de l'État providence québécois. Les partis politiques et les groupes qui ont fait la promotion de la souveraineté ont souvent été perçus, à tort ou à raison, comme des groupes politiquement de gauche.[réf. nécessaire] Il s'est donc développé au Québec un nationalisme de gauche qui associe les idées sociales-démocrates et séculières avec le nationalisme.

Souverainisme de droite[modifier | modifier le code]

Il existe aussi des souverainistes québécois associés à des idées plus à droites. Il est à noter que l'expression « souverainisme de droite » recouvre un très large spectre politique : elle peut être utilisée autant pour identifier des souverainistes dotés d'une pensée économique libérale ou néolibérale, que des personnalités indépendantistes culturellement ou moralement conservatrices. Pourtant, outre d'être tous en faveur de la souveraineté du Québec, ces différentes catégories peuvent avoir peu de points en commun en matière politique, culturelle et économique.

Des penseurs comme Lionel Groulx ont souhaité créer un Québec indépendant pour y faire fleurir la langue française et la religion catholique[réf. nécessaire].

Des hommes politiques tels que Lucien Bouchard, Rodrigue Biron et François Legault sont ou furent souverainistes et étaient décrits comme ayant des idées de centre-droite ou de droite.

Plus récemment, le chroniqueur Mathieu Bock-Côté prône une idéologie souverainiste ancrée dans un nationaliste-conservateur[réf. nécessaire].

La rupture des liens avec le Canada[modifier | modifier le code]

Enseigne de bienvenue située à la frontière entre le Québec et les États-Unis.

L'idéologie et le mouvement souverainistes visent la constitution d'un pays souverain pour le Québec. Toutefois, l'idéologie regroupe plusieurs franges qui acceptent ou non la poursuite de certains liens avec le Canada. Ainsi, durant les années 1980, le Parti québécois prônait un projet de souveraineté-association qui comprenait certains liens avec le Canada.

De même, certains militants du Parti libéral du Québec au début des années 1990 souhaitaient une forme de souveraineté québécoise à condition qu'il subsiste un Parlement unissant le Québec et le Canada.

D'autres franges, plus majoritaires, réclament la constitution d'un pays souverain qui négocierait par la suite avec le Canada pour certaines ententes commerciales et territoriales (ex. : monnaie commune, libre circulation, partenariat économique, etc.).

Critiques[modifier | modifier le code]

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Les fédéralistes québécois critiquent le projet souverainiste, puisqu'il implique le retrait du Québec de la Confédération canadienne. Ils estiment que l'indépendance du Québec aurait des conséquences néfastes pour la Belle Province, tant politiques qu'économiques.

À leurs yeux, l'accession à l'indépendance mènerait à une série de « chicanes » politiques, notamment pendant la nécessaire période de transfert de pouvoirs - forces armées, aéroports, partage des eaux, définition des frontières, partage de la dette fédérale, etc. - entre Ottawa et Québec.

Les fédéralistes québécois estiment par ailleurs que l'accession à la souveraineté aurait un coût économique et financier pour le Québec, le nouvel État indépendant devant notamment se priver de la péréquation canadienne et possiblement réadhérer formellement à des traités de libre-échange tels que l'ALÉNA. Les opposants au projet souverainiste croient aussi que la possible instabilité politique suivant un vote en faveur du « Oui » pourrait effrayer les investisseurs et inciter des entreprises installées au Québec à déménager leurs sièges sociaux à l'étranger.

Opinion publique[modifier | modifier le code]

Attention : les résultats suivants ne sont pas tous en réponse à la même question. Il faut distinguer principalement trois questions : celle de 1980 (utilisée en 1979-1980), celle de 1995 (utilisée en 1995-2004), et la question de la simple indépendance, utilisée surtout avant 1968 et après 2004. On trouve aussi d'autres questions similaires. Enfin, les résultats sont parfois représentés en ne comptant pas les indécis (référendums) ou en les comptant séparément (sondages « avant répartition »).

Hors de cette table, on peut aussi trouver d'autres versions des résultats de sondage, comme la répartition proportionnelle (considérant que les indécis ne comptent pas) et d'autres formules de répartition (répartition CROP de 1995).

Évolution des intentions de vote référendaire depuis 1975.jpg
Sondages d'opinion depuis 1976
OUI NON Firme
Novembre 1976 12,0 % 66,0 % Maurice Pinard
Février 1977 16,0 % 66,0 % Sorecom
Mai 1978 14,0 % 79,0 % INCI
Juin 1979 30,0 % 56,0 % CROP
Référendum de 1980 40,4 % 59,6 %
Mars 1981 34,7 % 40,1 % CROP
Avril 1982 41,0 % 48,0 % CROP
Avril 1983 38,0 % 57,0 % CROP
Avril 1984 32,0 % 59,0 % CROP
Novembre 1985 34,0 % 51,0 % Sorecom
Janvier 1988 31,5 % 58,8 % CROP
Juillet 1989 33,0 % 57,0 % Gallup
Avril 1990 42,0 % 45,0 % Gallup
Avril 1991 48,0 % 43,0 % CROP
Février 1992 47,2 % 41,2 % CROP
Mai 1993 46,0 % 47,0 % CROP
Mars 1994 41,0 % 50,0 % CROP
Référendum de 1995 49,4 % 50,6 %
Février 1996 47,2 % 32,5 % Léger
Avril 1997 48,6 % 43,7 % Léger
Avril 1998 40,3 % 51,2 % Léger
Avril 1999 43,9 % 50,2 % Léger
Février 2000 33,5 % 47,9 % CROP
Mai 2001 39,5 % 48,6 % Léger
Septembre 2002 33,0 % 61,0 % Léger
Novembre 2003 41,3 % 49,1 % CROP
Août 2004 41,6 % 49,5 % CROP
Janvier 2005 43,0 % 50,0 % CROP
Avril 2005 54,0 % 46,0 % Léger
Juin 2005 44,6 % 49,0 % CROP
Avril 2006 41,0 % 53,0 % Léger
Mai 2007 37,0 % 59,0 % Léger
Janvier 2008 37,0 % 57,0 % CROP
Juin 2009 34,0 % 54,0 % Angus Reid
Avril 2010 39,9 % 52,8 % Léger
Avril 2011 37,0 % 49,0 % Léger
Juillet 2011 38,0 % 62,0 % Crop
Janvier 2012 37,0 % 50,0 % Léger
Août 2012 28,0 % 62,0 % CROP
Novembre 2012 34,0 % 66,0 % CROP
Mars 2013 33,0 % 57,0 % Léger
Janvier 2014 37,0 % 50,0 % Léger
Juin 2015 40,0 % 60,0 % Léger
Septembre 2015 36,0 % 64,0 % CROP
Octobre 2015 36,0 % 64,0 % CROP
Janvier 2016 34,0 % 66,0 % CROP
Février 2016 35,0 % 65,0 % Léger
Février 2016 37,0 % 63,0 % Crop
Mai 2016 41,0 % 59,0 % Léger
Mai 2018 31,0 % 69,0 % Ipsos
Août 2018 37,0 % 63,0 % Léger

Note: Les sondages de 1976 à 1985 utilisaient souvent le terme souveraineté-association plutôt que celui d'indépendance dans leurs questions. Lorsqu'il était question d'indépendance, l'appui populaire était largement inférieur aux chiffres présentés.

Mise en œuvre[modifier | modifier le code]

Le projet de souveraineté[modifier | modifier le code]

Le souverainisme québécois implique l'atteinte de la souveraineté du Québec. Ce projet vise la mise sur pied d'un pays souverain.

Mode d'accession à la souveraineté[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Étapisme et Élection référendaire.

Au sein de l'idéologie souverainiste, il existe différentes visions de la mise en œuvre du projet.

L'étapisme est une doctrine qui vise à consulter les Québécois par le biais d'un référendum avant d'accéder à la souveraineté. Elle a été élaborée par l'ancien ministre péquiste Claude Morin. Il s'agit présentement de la doctrine majoritaire au sein du mouvement souverainiste. Elle a été adoptée par le Parti québécois, de même que Québec solidaire. À deux reprises, le Parti québécois a mise en œuvre la doctrine de l'étapisme en consultant les Québécois sur le projet de souveraineté. Les Québécois ont rejeté le projet, quoique par une très faible marque lors du référendum de 1995 (49,42 % en faveur contre 50,58 % en défaveur).

À l'opposé, certaines souverainistes prônent la doctrine de l'élection référendaire. Selon ces derniers, un parti politique élu à l'Assemblée nationale du Québec et ayant pour mandat de faire la souveraineté du Québec pourrait déclarer unilatéralement la souveraineté. Cette doctrine a soulevé plusieurs critiques puisqu'un parti peut être élu majoritairement à l'Assemblée nationale sans recueillir la majorité de voix parmi la population[N 2].

Organisations souverainistes[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Mouvement souverainiste du Québec.

Partis politiques[modifier | modifier le code]

Le Parti québécois est le principal parti politique défendant l'idée de l'indépendance du Québec depuis 1968.

En 2011, parmi les partis politiques provinciaux actifs, six s'identifient à l'idéologie souverainiste. Le plus important d'entre eux est sans aucun doute le Parti québécois. Fondé en 1968, le Parti québécois visait à unir l'ensemble des souverainistes québécois. Il fut au pouvoir durant près d'une vingtaine d'années (de 1976 à 1985, de 1994 à 2003 et de 2012 à 2014). En 1980 et en 1995, le Parti a tenu deux référendums sur la souveraineté du Québec. Le premier a été rejeté par 59,6 % des Québécois, et le second a été rejeté par 50,4 % des Québécois.

Les partis Québec solidaire et Option nationale sont aussi deux partis souverainistes au Québec. Tous deux sociaux-démocrates, les partis se distinguent toutefois sur la priorité à accorder au projet de souveraineté. Le premier, Québec solidaire, souhaite l'accession du Québec à la souveraineté afin de mettre en œuvre un projet social progressiste. Option nationale quant à lui place la souveraineté comme priorité.

D'autres partis québécois sont également souverainistes, comme le Parti indépendantiste, le Parti communiste du Québec et le Parti marxiste-léniniste du Québec

Groupes et organisations[modifier | modifier le code]

Il existe au Québec un grand nombre de groupes de pression et d'organisations souverainistes. Les Organisations unies pour l'indépendance du Québec (ex-Conseil de la souveraineté du Québec) est une organisation visant à faire la promotion du souverainisme. Le Mouvement national des Québécoises et Québécois regroupe quant à lui des organisations nationalistes qui visent à promouvoir le souverainisme et la défense de la langue française.

Des groupes de pressions plus radicaux existent aussi comme le Réseau de Résistance du Québécois qui organise régulièrement des manifestations pour promouvoir la souveraineté du Québec.

Le souverainisme a aussi été adoptée par le Front de libération du Québec, une organisation dont certaines cellules sont responsables des actes terroristes.

Article connexe : Crise d'Octobre.

Positions extérieures[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Le Québec possède déjà de nombreuses représentations diplomatiques un peu partout au monde. Ici, la Délégation générale du Québec à Londres.

L'indépendantisme québécois a bénéficié du soutien ou des encouragements extérieurs. L'un des plus connus est celui du général Charles de Gaulle, auteur de la déclaration : « Vive le Québec libre ! » Cette déclaration est cohérente avec la pensée du général de Gaulle, attaché à l'idée de l'indépendance des nations et sensible à l'impact historique de la perte du Canada par la France.

Ainsi, le général de Gaulle déclara à Alain Peyrefitte en septembre 1965 : « L'avenir du Canada français, c'est l'indépendance. Il y aura une République française du Canada ». Selon Alain Peyrefitte, « sans préjuger de la forme que la souveraineté québécoise devait revêtir, de Gaulle, avec ce sens historique qui valut à la France son salut, s'en vint donc à Montréal, en juillet 1967, exhorter les Canadiens français à préserver leur identité française dont, sous Louis XV, l'indifférence des élites françaises avait fait si légèrement bon marché. « Vive le Québec libre » ne fut pas plus improvisé que l'appel du 18 juin 1940. L'appel à la liberté, lancé le 24 juillet, n'eut rien de fortuit[4]. »

De même, à la proposition de l'ambassadeur français à Ottawa qui suggère d’associer la France au centenaire du Canada, De Gaulle répondit par une apostille en date du 6 décembre 1966 : « Il n’est pas question que j’adresse un message au Canada pour célébrer son ‘‘centenaire’’. Nous pouvons avoir de bonnes relations avec l’ensemble de l’actuel Canada. Nous devons en avoir d’excellentes avec le Canada français. Mais nous n’avons à féliciter ni les Canadiens ni nous-mêmes de la création d’un ‘‘État’’ fondé sur notre défaite d’autrefois et sur l’intégration d’une partie du peuple français dans un ensemble britannique. Au demeurant, cet ensemble est devenu bien précaire[5]… »

États-Unis[modifier | modifier le code]

Les États-Unis ont officiellement toujours observé une attitude neutre vis-à-vis de l'indépendance du Québec. Cependant, puisque la relation entre le Canada et les États-Unis est privilégiée à différents niveaux, le statu quo est souhaité. En cas d'une victoire de l'option indépendantiste lors du référendum de 1995, Washington aurait affirmé que « puisque les Canadiens doivent encore élaborer leurs futurs accords constitutionnels, il est prématuré de considérer la question de la reconnaissance du Québec »[6]. Ainsi, les États-Unis attendraient donc une reconnaissance de l'État québécois par le Canada lui-même.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lucille Beaudry, François Fournier et Daniel Villeneuve, Le souverainisme politique au Québec : le Parti Québécois et les courants indépendantistes, 1960-1980 : recueil bibliographique, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département de science politique, , 103 p. (OCLC 427261465).
  • Sylvie Lacombe, « La perception du souverainisme québécois dans le Globe and Mail dix ans après le référendum de 1995 : du syndrome post-traumatique au repli légaliste », Canadian Journal of Media Studies,, Uqam, nos 2/1,‎ (lire en ligne)
  • Sandrel ARBOIX, « Le Parti Québécois et l’idée nationale », Publication de travaux de recherche en histoire politique contemporaine, Université Montpellier III Paul Valéry, Université Laval de Québec, 2002.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le , la Chambre des communes du Canada a adopté, à 266 voix contre 16, une motion reconnaissant que « les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni ». Le 30 novembre, l'Assemblée nationale du Québec adoptait à l'unanimité une motion reconnaissant « le caractère positif » de la motion adoptée par Ottawa et proclamant que ladite motion ne diminuait pas « les droits inaliénables, les pouvoirs constitutionnels et les privilèges de l'Assemblée nationale et de la nation québécoise ».
  2. Ce phénomène est possible en raison du mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour. Les résultats étant compilés circonscription par circonscription, un parti peut faire élire une majorité de député sans recueillir la majorité des voix dans l'ensemble du Québec. C'est d'ailleurs ce qui arrive fréquemment lors des élections générales québécoises.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Vincent Marissal, « Situation désespérée, stratégie du désespoir », La Presse,‎ (lire en ligne).
  2. Voir cependant le Renvoi relatif à la sécession du Québec, une décision de la Cour suprême du Canada.
  3. Claire Durand, « L’appui à la souveraineté du Québec: Où en sommes-nous? », (consulté le 25 novembre 2014)
  4. Alain Peyrefitte, « De Gaulle : Il y aura une République française du Canada ». Les cahiers d'histoire du Québec au XXe siècle, no 7, (printemps 1997), p. 13-22.
  5. Charles de Gaulle, Lettres, notes et carnets, mai 1969-novembre 1970 ; Compléments 1908-1968, éd. Plon, 1988.
  6. Washington n'aurait pas reconnu immédiatement un Québec indépendant en 1995

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur le débat constitutionnel en général
Sur le souverainisme québécois

Documents et liens externes[modifier | modifier le code]

  • La guerre secrète contre l'indépendance du Québec, Gilles Desjardins. 2001, 45 min. Épisode 2 de la série documentaire Missions secrètes. Diffusé le 18 septembre 2001 au Canal D. Produit par Sophie Deschênes, Sovimage. Avec Gilbert Albert, directeur, section spéciale E GRC, années 1970; Richard Cléroux, journaliste et auteur : Pleins feux sur les services secrets canadiens; Robert Comeau, professeur, département d'histoire UQAM; Me Jean F. Keable, président de la Commission Keable; Loraine Lagacé, chef de la Délégation du Québec à Ottawa, 1978-82; Jean Larin, journaliste - Gilles Paquin, journaliste; Peter Russel, directeur de la recherche, Commission MacDonald; Reg Whitaker, politicologue, Université York.