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Une première année d’observation bien remplie pour le télescope TESS

Illustration artistique du télescope TESS.

Illustration artistique du télescope TESS et du système planétaire autour de l'étoile TOI-270.

Photo : NASA

Alain Labelle

Le télescope spatial TESS de la NASA a permis d’observer 24 nouvelles exoplanètes dans le ciel de l’hémisphère Sud pendant sa première année en service, et tourne maintenant son regard vers le Nord. Premier bilan de mission.

L’engin de la taille d'une machine à laver a quitté la Terre en avril 2018 pour commencer sa mission scientifique en juillet de la même année. Son objectif : trouver des planètes d'une taille comparable à celle de la Terre hors de notre système solaire qui pourraient abriter la vie.

Les deux douzaines de planètes découvertes à ce jour présentent des tailles variant de 80 % de celle de la Terre à celle de Jupiter.

Le Transiting Exoplanet Survey Satellite (TESS ou Satellite de recensement des exoplanètes en transit) en a détecté 993 autres, mais leur existence est toujours en attente de confirmation par des télescopes terrestres.

TESS utilise la technique dite des transits, qui détecte les planètes quand elles passent devant leur étoile et estompent momentanément leur lumière. Il s’agit du même procédé que Kepler, premier télescope du genre lancé en 2009 par la NASA. La mission avait permis de découvrir 2300 exoplanètes confirmées par d'autres télescopes.

Il y a encore beaucoup d'autres exoplanètes potentielles dans les données à analyser. À l’heure actuelle, nous n’avons analysé que la partie émergée de l'iceberg.

Natalia Guerrero, mission TESS

Repères

  • C’est le 6 octobre 1995 que les scientifiques suisses Michel Mayor et Didier Queloz, de l'Observatoire de Genève, ont annoncé la découverte de 51 Pegasi b, la première exoplanète détectée en orbite autour d'une étoile de type solaire.
  • Depuis ce moment, les astrophysiciens ont identifié pas moins de 4025 exoplanètes (source : NASA, 29 juillet), et 3947 autres sont en cours de confirmation.

L’ère TESS

Dès son entrée en fonction, TESS avait capté une image de la comète C/2018 N1, nouvellement découverte.

La comète C/2018 N1

La comète C/2018 N1 telle qu'observée par TESS.

Photo : NASA/TESS

Puis, dans ses premières semaines d’observation, il avait recensé des dizaines d’objets en transit, dont des images de six supernovae dans des galaxies lointaines.

Le rythme et la productivité du TESS au cours de sa première année de fonctionnement ont largement dépassé nos espoirs les plus optimistes pour la mission.

George Ricker, Massachusetts Institute of Technology (MIT)

Ses plus récentes découvertes

À l’occasion de son premier anniversaire d’activité, la NASA a confirmé l’observation d’une étoile appelée TOI-270 autour de laquelle orbitent au moins trois exoplanètes.

Celles-ci ne pourraient pas abriter la vie, parce que les températures à leur surface seraient trop élevées, malgré l'enthousiasme initial des chercheurs qui estimaient qu’elles se trouvaient en zone habitable, là où de l’eau liquide pourrait exister et permettre la présence de formes de vie.

Ce système se trouve à environ 73 années-lumière de la Terre. Les exoplanètes détectées, de tailles similaires, sont parmi les plus petites et les plus proches jamais découvertes.

La première, TOI-270 b, est qualifiée de super-Terre, et parcourt une orbite autour de l’étoile en trois jours. Les deux autres, TOI-270 c et d, qualifiées de mini-Neptune, parcourent une orbite en respectivement 5 et 11 jours.

Si les trois planètes ne se trouvent pas en zone habitable, d’autres pourraient encore être découvertes autour de l’étoile.

La planète d, la plus lointaine de l'étoile TOI-270, se trouve à environ 10 millions de kilomètres. Comme cette étoile dégage moins de chaleur que le Soleil, les chercheurs estiment que sa zone habitable pourrait potentiellement commencer à environ 15 millions de kilomètres.

Il faut maintenant détecter de nouvelles planètes en son orbite à cette distance. Et encore là, d’autres facteurs, tels que sa taille, sa masse et ses conditions atmosphériques, peuvent encore déterminer leur habitabilité.

Reste que ce système est idéal pour l’étude des exoplanètes si bien que les scientifiques prévoient y concentrer leurs recherches à l’aide, notamment, du futur télescope spatial James Webb, qui doit entrer en fonction en mars 2021 pour une mission de plus de 5 ans.

L’étoile TOI-270 est un véritable Disneyland pour la recherche des exoplanètes. C'est un laboratoire exceptionnel, non pas pour une, mais pour plusieurs raisons.

Maximilian Günther, MIT

Le détail de ces travaux est publié dans le journal Nature Astronomy (Nouvelle fenêtre) (en anglais).

La facture totale de la mission TESS s'élève à 425 millions de dollars.

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