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Percée prometteuse dans la lutte contre les métastases

Illustration montrant une cellule cancéreuse.

Les métastases sont responsables d’environ 90 % des décès de patients cancéreux.

Photo : iStock

Radio-Canada

La structure d'un récepteur qui joue un rôle essentiel dans la migration des cellules cancéreuses d’un foyer d’origine vers un site secondaire a été décrite par des scientifiques français de l'Institut Paul Scherrer.

Le chercheur Steffen Brünle et ses collègues spécialisés en biologie structurale estiment que leurs travaux pourraient éventuellement mener à la création d’un médicament à partir d’agents actifs empêchant la formation des métastases de certaines tumeurs cancéreuses.

Les chercheurs Steffen Brünle (à droite) et Jörg Standfuss.

Les chercheurs Steffen Brünle (à droite) et Jörg Standfuss devant le dispositif grâce auquel ils séparent les protéines.

Photo : Institut Paul Scherrer/Markus Fischer

Repères

  • Une métastase, c'est un groupe de cellules cancéreuses ayant migré à partir d'un foyer d'origine via la circulation sanguine ou lymphatique vers des sites secondaires;
  • Un cancer reste toujours lié à son point de départ. Par exemple, un cancer de la prostate qui a envoyé des métastases dans les os reste un cancer de la prostate. Il ne se transforme pas en cancer des os. Un cancer de l’os est une tumeur cancéreuse tout à fait différente, dont le point de départ se situe dans les cellules de l’os;
  • Un cancer localisé signifie que le cancer est confiné à l’endroit où il est apparu et qu’il ne s’est pas disséminé à d’autres parties du corps;
  • Une propagation régionale signifie que le cancer s’est répandu (métastases) dans les tissus ou dans les organes avoisinants ou qu’il s’est disséminé dans les ganglions lymphatiques environnants;
  • Des métastases à distance signifient que le cancer s’est établi dans une partie du corps éloignée de l’endroit où il est apparu.

Métastases tueuses

Les métastases sont responsables d’environ 90 % des décès de patients cancéreux. Elles représentent donc un domaine de recherche central en cancérologie.

Le système lymphatique, qui parcourt l’entièreté du corps et relie les ganglions lymphatiques entre eux, est l’un des principaux responsables de la dissémination des cellules cancéreuses.

C’est à partir de ce système que des globules blancs coordonnent la lutte contre des agents pathogènes, et une protéine membranaire particulière, le récepteur de chimiokines 7 (CCR7), joue un rôle important dans cet assaut défensif.

Le CCR7 se trouve dans l’enveloppe des cellules, la membrane cellulaire, ce qui lui permet de capter des signaux extérieurs et de les transmettre à l’intérieur.

Dans les présents travaux, les chercheurs ont réussi à déchiffrer sa structure. Une percée qui permet de poser les bases nécessaires au développement d’une substance qui pourrait inhiber la formation des métastases de certains cancers fréquents, comme celui du côlon.

Le saviez-vous?

  • Au Canada, plus de 200 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués tous les ans et 80 000 personnes en meurent.
  • Dans les dernières années, l’incidence du cancer a diminué de 1,7 % par année chez les hommes, tandis qu’elle a augmenté de 0,4 % par année chez les femmes.

Des tests en cours

Les auteurs de ces travaux publiés dans la revue Cell (Nouvelle fenêtre) (en anglais) ont déjà testé les principes actifs artificiels d’une certaine molécule qui permettent d’arrêter la migration cellulaire.

La molécule appropriée peut empêcher que la protéine de signalisation se lie au récepteur et provoque une réaction au sein de la cellule.

Steffen Brünle, chercheur

Nos expériences montrent que la molécule artificielle se lie au récepteur à l’intérieur de la cellule. On empêche ainsi le démarrage de la réaction en chaîne qui provoque la migration cellulaire, explique Steffen Brünle.

L’une des substances actives étudiées par les chercheurs est déjà testée, dans des études cliniques, par l’industrie pharmaceutique comme potentiel médicament contre la formation des métastases.

Cependant, les chercheurs pensaient jusqu'ici qu’elle se liait à un autre récepteur que celui de CCR7 et bloquait une autre fonction des cellules cancéreuses.

Les présents travaux apportent donc un éclairage différent.

Médecine

Science