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chronique

Comment la saison de l'Impact s'est-elle écroulée?

L'attaquant montréalais tente de freiner sa chute.

Orji Okwonkwo de l'Impact est taclé par Joseph Mora du DC United.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Olivier Tremblay

BILLET - Pour la troisième année de suite, l’Impact ne participera pas aux éliminatoires de la MLS. Son match nul de 1-1 contre Atlanta, samedi, jumelé à la victoire de la Nouvelle-Angleterre contre le New York City FC, a confirmé ce qui semblait inévitable depuis plusieurs semaines.

Quand le bateau s’est-il mis à prendre l’eau? Revenons sur cinq moments qui ont contribué à couler la saison du Bleu-blanc-noir, qui entreprendra cet hiver une énième réinvention avec son nouveau directeur sportif, Olivier Renard, présenté officiellement mardi.

Le 5 novembre 2018 : l’Impact embauche Harry Novillo

Floué. C’est ainsi que Rémi Garde a dit s’être senti au lendemain de la terminaison du contrat de Novillo.

L’ailier franco-martiniquais avait signé pour deux saisons et une année d’option après avoir convaincu Garde que ses frasques faisaient bien partie du passé. Avec le recul, l'argent aurait certes été mieux investi ailleurs, et l'équipe s'en serait possiblement mieux portée. Novillo n’était d'ailleurs jamais resté bien longtemps dans un club. Le Bleu-blanc-noir était son 10e en 10 ans.

Des personnages de la série Star Wars lui font une haie d'honneur.

Harry Novillo (au centre) et l'Impact ont mis fin à leur association le 22 juillet 2019.

Photo : Eric Bolte-USA TODAY Sports

L’homme transformé trouve cependant le moyen d’égarer son passeport avant un déplacement à Kansas City. En 11 matchs, il ne marque qu’un but. Son comportement à certains entraînements suggère une hygiène de vie douteuse. Et lorsque le divorce entre l’Impact et Novillo se confirme, le compte Instagram du joueur devient un ramassis de railleries envers le club, la ville et ses partisans.

Exemple : après une victoire de l’Impact contre le York9 FC en Championnat canadien, résultat d’un tir de pénalité d’Ignacio Piatti, Novillo écrit sur les réseaux sociaux que « les match gagné sur penalty non jamais créé de grand club [sic] ».

Personne n’a encore réussi à obtenir un commentaire de Novillo sur la victoire de l’Impact en tirs de barrage en finale du Championnat canadien.


Le 16 mars 2019 : Ignacio Piatti se blesse à Orlando

Combien de fois, cette saison, Rémi Garde a-t-il maudit les blessures au sein de son groupe? Elles ont été nombreuses, et certaines avaient plus de poids que d’autres. Celles d’Ignacio Piatti, par exemple.

L’Argentin, meneur incontesté de l’attaque de l’équipe, ne joue que trois matchs au début de la saison avant d’être forcé à prendre une longue pause. Blessé au genou droit à Orlando, le 16 mars, lorsqu’un adversaire lui marche sur la jambe, Piatti souffre par la suite de douleurs au mollet. Il ne peut retrouver le terrain qu’au mois de mai pour deux matchs.

Le numéro 10 montréalais rate les 10 rencontres suivantes en raison d’une nouvelle blessure au genou subie à Los Angeles. Il revient au jeu dans une rare victoire éclatante de l’Impact à la fin juillet contre Philadelphie. Durée du retour : trois matchs.

Le sauveur manque quatre rencontres de plus avant une autre résurrection au mois de septembre. Il aide l’Impact à soulever la coupe des Voyageurs, certes, mais en MLS, le mal est déjà fait. Sans Piatti, le Bleu-blanc-noir aura rarement trouvé l’inspiration nécessaire dans le dernier tiers pour faire basculer un match en sa faveur. Quelques points glanés çà et là pendant l’été avec un exploit individuel, et il aurait été permis de rêver…

Il tente de se relever avec l'aide de coéquipiers et d'adversaires.

Ignacio Piatti (à l'avant) a subi sa première blessure de la saison à Orlando, le 16 mars.

Photo : Matt Stamey-USA TODAY Sports


6 juillet 2019 : l’Impact perd à domicile contre Minnesota

Malgré les embûches, l’Impact amorce le mois de juillet dans une position enviable, au 3e rang de l’Est. Oui, oui. Trois de ses quatre matchs suivants sont à domicile. L’occasion est belle de faire un bond de géant vers une qualification pour les éliminatoires.

Dans la première de ces rencontres, Anthony Jackson-Hamel marque dès la 1re minute. Mais le Minnesota crée l’égalité. Rudy Camacho redonne l’avance à l’Impact. Mais le Minnesota crée l’égalité. Mason Toye lance les visiteurs en avant à la 47e minute. Mais l’Impact… ne crée pas l’égalité.

Cette défaite dure à avaler – l’arbitrage, comme souvent à Montréal, a le dos large après le match – n’a pas de répercussions catastrophiques au classement. Le Bleu-blanc-noir est 4e, le week-end suivant, quand il reçoit Toronto. Mais il perd encore. Les Montréalais ne gagneront finalement qu’un de leurs trois matchs à domicile en juillet.

Le match contre le Minnesota, au lieu de consolider les ambitions du groupe, a commencé à le faire dérailler.


Le mois d’août 2019 au complet : la débâcle survient

D’accord, on triche, ce n’est pas un « moment ». Notre texte, nos règles.

L’Impact commence le mois d’août au 6e rang de l’Est. Il ne regarde plus devant lui, mais bien derrière, car ses poursuivants ont des matchs en main.

Après deux défaites sur la route, le club a l’occasion de se redresser le 17 août, au stade Saputo, contre le FC Dallas. Les locaux mènent déjà 3-0 à l’approche de l’heure de jeu. Mission accomplie? Non. Dallas marque trois fois dans la dernière demi-heure et provoque le match nul. Heureusement pour l’Impact, ses trois principaux concurrents ne récoltent eux aussi qu’un point. On évite la crise.

L'air songeur, il quitte le terrain après la défaite de son équipe.

Rémi Garde

Photo : The Associated Press / Jack Dempsey

Quatre jours plus tard, surprise : l’Impact congédie Rémi Garde et le remplace par Wilmer Cabrera. Le traitement-choc ne prend pas tout à fait. Les Montréalais perdent 2-1 à Toronto. Les péripéties continuent le lendemain lorsque Nick De Santis quitte le club après une association de 26 ans.

Le Bleu-blanc-noir fait quelque peu oublier ces rebondissements avec une victoire à l’arraché contre Vancouver. L’espoir renaît… et s’éteint aussitôt. Trois jours plus tard, il conclut son mensis horribilis avec une lamentable défaite de 3-0 à domicile contre le D.C. United. L’équipe aurait pu être 5e après cette soirée. Elle est plutôt 8e et possiblement exclue des éliminatoires.


Le 14 septembre 2019 : l’Impact s’incline devant le FC Cincinnati

Le match n’est vieux que de 29 secondes que le FC Cincinnati, la pire équipe de la MLS, mène au stade Saputo. Le but d’Allan Cruz sera le seul de la journée.

La soirée abominable de l’Impact se termine sous les huées et les sifflets de son public. Pendant que deux anciens de la maison, Yoann Damet et Jack Stern, célèbrent au banc du FC Cincinnati, les Montréalais comprennent que les chances d’accéder aux éliminatoires sont, plus que jamais, mathématiques uniquement. De quoi faire sortir Joey Saputo de ses gonds.

Encore une fois, certains soulignent des décisions arbitrales en défaveur de l’Impact. Il n’en demeure pas moins que le Bleu-blanc-noir est la victime du premier jeu blanc du FC Cincinnati depuis le… 24 mars. Deux semaines plus tard, l’équipe de l’Ohio « battra » le record de la défense la plus fragile de l’histoire de la MLS (75 buts accordés).

« Perdre contre Cincinnati est l’une des pires choses qui puissent arriver aux joueurs », déclare l’entraîneur-chef Wilmer Cabrera après la rencontre.

Malheureusement pour les joueurs, ils y sont parvenus deux fois.

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