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Brexit : les Britanniques en voie d'être convoqués aux urnes

Boris Johnson en train de parler à la Chambre des communes.

Boris Johnson souhaite la tenue d'élections anticipées pour enclencher la phase finale du Brexit.

Photo : via reuters / Handout .

Radio-Canada

À sa quatrième tentative, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a réussi à obtenir des députés qu'ils votent en faveur d'élections anticipées. Si la Chambre des lords donne son aval au projet de loi, les Britanniques seront convoqués aux urnes le 12 décembre.

Les parlementaires britanniques ont approuvé le projet de loi par 438 voix contre 20 en troisième lecture. Il sera maintenant envoyé devant la Chambre des lords, qui scellera le sort du texte législatif.

Les Britanniques pourraient ainsi être convoqués aux urnes pour la troisième fois en quatre ans.

Le président de la Chambre des communes a précisé que la dissolution du Parlement serait fixée au 6 novembre.

Il est temps que le pays se rassemble et fasse le Brexit, a soutenu Boris Johnson après le vote des députés.

La veille, il a échoué à faire adopter une motion en faveur d'élections anticipées, qui nécessitait une majorité des deux tiers, soit 434 voix sur 650, comme le veut la loi sur les élections à date fixe adoptée il y a quelques années. Or, le texte du gouvernement, lundi, n'a reçu l'assentiment que de 299 députés.

Pour contourner la règle exigeant le soutien des deux tiers de la Chambre, le gouvernement Johnson a déposé un projet de loi, d'une seule page, qui ne nécessite qu'une majorité simple d'appuis.

Juste avant le vote final de mardi, une commission qui étudiait notamment les amendements a rejeté par une courte majorité de 315 voix contre 295 une proposition du Parti travailliste de devancer la date du scrutin au 9 décembre.

Les travaillistes et d'autres partis de l'opposition avaient avancé cette date pour s'assurer que le gouvernement n'ait pas le temps de soumettre à nouveau son accord sur le Brexit.

Ils craignaient également que la date du 12 décembre ait pour conséquence une moins grande participation électorale des étudiants, puisque la session se termine le 13 dans la majorité des établissements universitaires; plusieurs étudiants sont toutefois en mesure de quitter le campus dans les jours qui précèdent.

Le vice-président de la Chambre des communes avait précédemment rejeté les propositions des partis de l'opposition d'abaisser l'âge du droit de vote à 16 ans et de permettre aux citoyens européens résidant au Royaume-Uni de voter.

Le Parti conservateur a par ailleurs indiqué avoir réintégré dans ses rangs 10 députés des 21 qu'il avait expulsés après qu'ils eurent fait bloc avec l’opposition en adoptant un vote de procédure visant à obtenir un report du Brexit, le mois dernier.

Jeremy Corbyn regarde par-dessus ses lunettes en franchissant une porte.

Le leader de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn (archives)

Photo : Reuters / Toby Melville

Le Parti travailliste se rallie

Contre la volonté de plusieurs de ses députés, le chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, a annoncé plus tôt qu’il soutenait des élections anticipées, comme le réclame à cor et à cri le premier ministre Johnson.

J’ai toujours dit que nous étions prêts pour une élection et que notre soutien était conditionnel à ce qu’un Brexit sans accord soit écarté, a déclaré mardi le chef travailliste, Jeremy Corbyn, aux membres de son cabinet fantôme, selon son bureau.

Nous avons maintenant entendu l’Union européenne confirmer la prolongation de l’article 50 jusqu’au 31 janvier. Alors, pour les trois prochains mois, notre condition qu’un accord sans Brexit soit écarté a été remplie, a-t-il ajouté.

Nous allons maintenant lancer la campagne pour un vrai changement, la plus ambitieuse et la plus radicale que ce pays ait jamais connue.

Jeremy Corbyn, aux membres de son cabinet fantôme

Cette décision semble créer des vagues au sein du caucus travailliste. Sur Twitter, le député Barry Sherman a qualifié la décision de son chef de « pure folie » et a prédit que des travaillistes, dont des membres du cabinet fantôme, vont démissionner en guise de protestation.

Interrogé à ce sujet peu après, M. Corbyn a éludé la question. Le Parti travailliste aime les débats. Mais ils aiment aussi la fin d'un débat. Et c'est la fin du débat, et nous y allons pour gagner, a-t-il dit.

Une rapide volte-face

La décision annoncée mardi constitue une volte-face pour l'opposition officielle britannique. La veille, les 245 travaillistes se sont abstenus de voter sur le projet du gouvernement conservateur de Boris Johnson de déclencher des élections anticipées le 12 décembre.

Le vote de lundi a pourtant eu lieu quelques heures après que l'Union européenne (UE) eut confirmé qu'elle repoussait la date limite pour concrétiser le Brexit au 31 janvier, à moins que l'accord de divorce conclu il y a une dizaine de jours à Bruxelles ne soit ratifié d'ici là.

Il s'agit du troisième report du Brexit, plus de trois ans après le vote de 52 % des Britanniques, en juin 2016, pour quitter l'UE. D'abord prévu le 29 mars, le Brexit a été repoussé au 12 avril, puis au 31 octobre.

Le nouveau report du Brexit a formellement été adopté mardi par l'UE, a confirmé le président du Conseil européen Donald Tusk. C'est peut-être le dernier, a-t-il prévenu sur Twitter. S'il vous plaît, faites le meilleur usage de ce délai. [...] Je croiserai les doigts pour vous.

Deux partis europhiles d'opposition, le Parti national écossais (SNP) et les libéraux-démocrates, soutiennent le principe du projet de loi, mais réclamaient plutôt un scrutin le 9 décembre, rendant son sort incertain.

La volte-face du Parti travailliste vient modifier la donne.

Le porte-parole travailliste en matière de justice, Richard Burgon, a expliqué mardi matin que son parti souhaite que Boris Johnson soit contraint de quitter ses fonctions avant Noël, mais sans être plus précis sur la date de scrutin qu'il souhaite.

Arrivé au pouvoir cet été, le premier ministre Johnson réclame des élections anticipées afin de mettre fin au blocage de la situation au Parlement britannique. Les conservateurs y sont en minorité, de sorte qu'ils ne peuvent imposer leurs vues sur le Brexit.

Depuis qu'il a pris le pouvoir, M. Johnson a été contraint par les partis d'opposition à demander un nouveau report du Brexit à l'UE. Les oppositions ont ensuite refusé de se prononcer sur le nouvel accord de divorce qu'il a négocié avec l'UE.

Avec les informations de Reuters, et Agence France-Presse

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