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chronique

Francis Marotte poursuit son chemin et croise Cole Caufield

Entouré de huit joueurs, il réalise un arrêt.

Le gardien des Golden Knights de l'Université Clarkson Francis Marotte

Photo : Université Clarkson

Martin Leclerc

BILLET - Encore cette saison, le Longueuillois Francis Marotte figure parmi les gardiens les plus performants sur la scène du hockey universitaire américain. Et en fin de semaine, Marotte s’est retrouvé sous les projecteurs en disputant deux matchs contre l’Université du Wisconsin et le premier choix du CH au dernier repêchage, Cole Caufield.

Les habitués de cette chronique ont déjà entendu parler de Francis Marotte. Il y a quelques années, j’avais raconté l’inimaginable parcours que ce jeune homme brillant avait connu (et l’immense détermination dont il avait fait preuve) avant de réaliser son rêve d’atteindre la NCAA. Entre son 15e et son 21e anniversaire, Marotte avait notamment porté les couleurs de huit équipes qui étaient établies dans six États américains ou provinces canadiennes!

En 2016, Marotte avait finalement trouvé une stabilité en faisant son entrée à l’Université Robert Morris, à Pittsburgh, où il s’était immédiatement imposé comme le gardien numéro un de l’équipe. À sa première saison, il avait notamment présenté le quatrième taux d’efficacité sur la scène nationale à ,931.

À Pittsburgh, il a obtenu son diplôme en économie et en finances en trois années au lieu de quatre. Sa performance scolaire lui a donné l’option d’entreprendre son MBA dans une autre université de son choix sans devoir sacrifier une saison de hockey.

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Cette saison, il poursuit donc son cheminement dans l’uniforme de l’Université Clarkson, dont l’équipe est classée parmi les 12 meilleures aux États-Unis.

« J’avais besoin d’un nouveau défi. Je voulais trouver un environnement où j’allais pouvoir repousser mes limites et prouver que j’étais capable de refaire ailleurs ce que j’avais accompli à Robert Morris », explique-t-il.

En ce début de saison, le gardien de Longueuil en a plein les bras. Les Golden Knights ont jusqu’à présent disputé deux matchs contre l’Université du Michigan, un contre Providence College (classé 7e sur la scène nationale), un contre l’Université du Vermont et deux contre Wisconsin (classé 6e).

Il stoppe un lancer.

Francis Marotte

Photo : Université Clarkson

Malgré cela, le Québécois de 24 ans présente un taux d’efficacité de ,945, ce qui le situe au 5e rang dans la NCAA.

« Malgré la rigueur de notre calendrier, nous présentons une fiche de 3-2-1. Nous commençons à bien établir notre système de jeu et nos joueurs fournissent un effort maximal à tous les matchs. La culture de l’équipe est incroyable ici et c’est une des raisons qui m’ont incité à choisir Clarkson. Le capitaine de l’équipe, Devin Brosseau (un Québécois), m’en avait abondamment parlé », raconte-t-il.

Les Golden Knights sont dirigés par Casey Jones, un Québécois de 51 ans qui a défendu les couleurs de l’Université Cornell à la position de centre et qui a, depuis, occupé sans interruption des postes d’entraîneur dans la NCAA.

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En fin de semaine, donc, la formation de Clarkson s’est retrouvée au Wisconsin pour y affronter les Badgers. Depuis que le Canadien a réclamé Cole Caufield au dernier repêchage de la LNH, un grand vent d’enthousiasme souffle sur Montréal. À lire les médias sociaux, on a parfois l’impression que le centre de l’univers du hockey se trouve désormais à Madison.

Il est donc intéressant d’avoir la perspective de Francis Marotte, qui a eu la chance d’affronter la machine offensive des Badgers.

En action lors d'un match, il manie la rondelle sous les yeux attentifs des joueurs adverses à leur banc.

Cole Caufield connaît un excellent début de parcours universitaire avec les Badgers de l'Université du Wisconsin.

Photo : Crédit: Université du Wisconsin Athletics / Greg Anderson

Vendredi soir, l’Université du Wisconsin a bénéficié de sept avantages numériques et décoché 38 tirs en direction du filet de Marotte. Les Golden Knights de Clarkson sont toutefois parvenus à l’emporter par la marque de 4-0. Et samedi soir, les Badgers se sont taillé une avance de trois buts (dont l’un inscrit par Caufield), mais Clarkson est revenu au pointage pour créer l’égalité 3-3. Les Badgers sont toutefois parvenus à inscrire le filet gagnant avec six secondes à écouler au troisième engagement.

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« Avant de disputer ces deux matchs, d’après ce que j’avais lu au sujet de Caufield en provenance de Montréal, je voyais qu’il y avait pas mal d’effervescence autour de l’équipe du Wisconsin. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais je pense que nous avons clairement démontré que nous pouvons jouer au même niveau qu’eux », estime Francis Marotte.

Fait à noter, lorsqu’il a été question de Caufield, la première remarque faite par Marotte concernait l’incroyable pression que semble ressentir le premier choix du H.

« Caufield n’avait pas inscrit de but à ses deux matchs précédents. Et quand il a marqué samedi, il a réagi comme un gars qui n’avait pas marqué depuis un an. Je ne sais pas s’il lit tout ce qui s’écrit à son sujet à Montréal. Mais selon ce que j’ai perçu, il ressent de la pression. »

À ses six premiers matchs dans la NCAA, il présente une fiche de 7 buts et 2 passes. Il est le meilleur buteur sur la scène nationale, ce qui est exceptionnel pour un joueur de 18 ans qui se mesure, soir après soir, à des joueurs de 22 ou 23 ans.

Selon Marotte, les Badgers du Wisconsin pratiquent un style de jeu axé sur la rapidité du jeu de transition.

« Quand tu commets une erreur à la ligne bleue adverse, ils te la font payer. Ils jouent aussi sur une glace de dimension olympique. Ils ont donc pas mal d’espace pour patiner et ils en tirent avantage. Ils sont rapides pour exploiter les espaces libres », analyse Francis Marotte.

À l’inverse, Clarkson pratique un style plus défensif. Les Golden Knights n’accordent généralement pas beaucoup d’espace à leurs adversaires.

« Contre une équipe comme la nôtre, c’était peut-être moins évident pour Caufield. Mais c’est certain qu’on le remarque sur la patinoire. Il a produit de bons flashs. Il est habile et parvient à se créer de l’espace assez facilement. »

Beaucoup de gens parlent de la qualité de son tir. Je dirais qu’il possède un bon tir pour un joueur de sa taille (Caufield fait 1,70 m ou 5 pi 7 po). Je ne l’ai vu à l’œuvre que durant deux matchs, alors mon opinion n’est certainement pas aussi détaillée que celle des recruteurs. Mais à mon avis, ce sont sa confiance et son intelligence avec la rondelle qui constituent ses principaux atouts.

Francis Marotte

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Bien entendu, les partisans du Tricolore continueront de suivre de près les prouesses de Caufield d’ici la fin de la saison. Ce sera aussi une bonne idée de surveiller quel genre de campagne connaîtra Francis Marotte.

Conseillé par l’agence RSG dirigée par Allain Roy, Marotte entend obtenir son MBA le printemps prochain. Il ambitionne de faire partie des nombreux finissants de la NCAA qui signeront des contrats professionnels à la fin de la saison de hockey universitaire.

S’il continue à défendre son filet de cette manière, ça pourrait certainement se produire.

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