Chargement en cours

avec   ·   par
avec   ·   par
En chargement...
Erreur de chargement.

Karim Dabo : équilibriste entre les cultures, musicien du monde

L'écoute se termine demain

Par
Claudia Beaumont

Une démarche qu’on pourrait qualifier d’engagée, dénonçant les affres de notre monde sans montrer les dents; voilà comment Karim Dabo nous a présenté sa musique la première fois, en 2013, avec l’album Sama Yone. C’est dans le même esprit qu’on retrouve le Franco-Sénégalais six ans plus tard, avec un nouvel opus aussi serein qu’inspiré, misant sur le tout acoustique pour accéder directement au cœur du propos. 

Des choix équilibrés

Tout paraît dûment réfléchi chez Karim Dabo : l’instrumentation organique pour soutenir « la place d’un monde moderne dans une nature qu’il nous faut à tout prix préserver », explique-t-il dans le livret; la juste répartition des chansons dans les deux langues de l’artiste, le français et le wolof; le métissage des musiques traditionnelles de l’Afrique de l’Ouest et de la pop occidentale; et bien sûr, le titre idoine : L’équilibre.

On ne peut surtout pas lui reprocher de manquer de cohérence.

L’équilibre est, en quelque sorte, une quête spirituelle doublée d’une réflexion sur notre rapport à notre environnement (ceci est notre interprétation des chansons en français, mais peut-être en est-il autrement pour celles en wolof?). Alors que dans Au coucher du soleil, la lumière caresse nos corps et éveille nos sens, En ton absence est marquée par la grisaille, la pluie et les feuilles tombantes.

Karim Dabo met nos fonctions sensorielles à l’épreuve, pour le plus grand plaisir de nos petits nerfs, qui s’accordent alors une pause, le temps de l’écoute. Soulignons l’apport de ses talentueux musiciens : les guitaristes Assane Seck, Dominic Gamelin et Sébastien Pintiaux, le batteur Cédric Gerfaud, le percussionniste Elli Miller Maboungou, le bassiste Anis Bahmed, le contrebassiste Mathias Allemane et la violoncelliste Sheila Hannigan, sans oublier la participation de Boucar Diouf sur Nguenel Am.

Un seul bémol : pourquoi n'entendons-nous pas plus de kora? Matthias Dabo, koriste et frère de Karim, n’intervient malheureusement que sur Wully, alors qu’on aurait pris davantage de son jeu envoûtant.

De L’équilibre, on retiendra les véritables bienfaits de la musique acoustique naturelle, que Karim Doba démontre habilement. Une fois que l’on comprend cela, on n’a plus besoin d’aller au spa.