Sacrés objets

De la naissance à la mort, l'horloge a un impact sur notre existence. Mathieu Quesnel enquête sur l'heure de fermeture des bars, il court le marathon avec une lapine et il monte tout en haut de la tour du Parlement de Québec.

On en détient des dizaines, elle font déborder nos portefeuilles. Carte d’hôpital, carte de permis de conduire, carte de débit, carte de crédit, carte de membre au gym, carte de bibliothèque… Et comme si on n’en avait pas déjà assez, on s’échange des cartes d’affaires, on se fait offrir des cartes fidélité. Bref, la carte est au coeur de nos vies!

La plupart des chaumières en ont un, voire deux (ou trois !). Certains le remplissent de plats maison préparés le week-end, d’autres de plats surgelés, de petits fruits saisonniers, de produits de la chasse, ou encore de « ice packs » pour soigner les bobos. On tient le congélateur pour acquis, à tel point qu’on peine à imaginer un monde où, il y a à peine quelques décennies, presque personne n’en possédait. Mathieu Quesnel rencontre des parents d’enfants nés de la fécondation in vitro, il fait la connaissance d’un agronome qui lui parle de l’impact du congélateur sur les petits fruits, il rencontre des petits-fils de marchand de glace et, pour finir, il s’intéresse à l’histoire des arénas.

Objet de masse par excellence, la bouteille est omniprésente dans nos vies. Dès notre naissance, bien avant de savoir manger, on sait téter une bouteille de lait. Puis on découvre les bouteilles d’eau, de jus… On se promène une bouteille de bière à la main, on s’offre des bouteilles de vin, on cache nos bouteilles de fort… Nous vivons entourés de bouteilles ! Mathieu Quesnel joue à la bouteille, il découvre les dessous de l’histoire des bouteilles de bière, il rencontre de nouveaux laitiers et finalement, il parcourt les rues d’Hochelaga avec des Valoristes. Et si les bouteilles en disaient plus sur nous que ce qu’on imagine?

Dès la naissance, le premier fil que l’on croise est celui, ombilical, qui nous relie à notre mère. Sitôt celui-ci coupé, on fait la connaissance d’un bonnet, qu’une parente a affectueusement tricoté avec du fil pur laine. Puis, dès que nos yeux se mettent à voir, ils peuvent admirer la myriade de fils électroniques de nos appareils domestiques.

La fenêtre de notre chambre, la fenêtre du salon, la fenêtre qui donne sur la cour, l’autre qui donne sur la rue, la fenêtre qui nous permet d’épier notre voisin, la fenêtre qu’on déroule en voiture, la fenêtre que l’on ouvre dès le retour du temps chaud, la fenêtre qu’on calfeutre l’hiver, pour éviter qu’elle ne devienne un « jardin de givre » comme l’écrivait Nelligan, la fenêtre qui recouvre entièrement les gratte-ciels, la petite fenêtre qui permet de jeter un œil à l’extérieur de l’avion…

Mathieu se lance sur la piste de quelques innovations qui ont eu un gros impact sur notre société, et qui ont toute une chose en commun : la roue!

Mathieu participe au Festival Western de Valleyfield, il participe à une séance d'entraînement de lutte, il en apprend davantage sur les ceintures fléchées et il essaie une ceinture de mortification des Sœurs du Précieux-Sang.

Conteneurs, boîtes de jazz, boîtes de conserve, shoebox... La boîte traverse notre Histoire. Se pencher sur cet objet, c'est ouvrir une véritable boîte de Pandore!

Pour le meilleur et pour le pire, nous vivons entourés de clôtures. Elle peuvent avoir une fonction sécuritaire, comme les clôtures Frost qui entourent les cours d’écoles, les garde-fous sur les routes de montagne, les clôtures en PVC installées autour des piscines, ou encore la macabre clôture anti-suicide du pont Jacques-Cartier. Partout où l’on va, chez nous, il y a une clôture!

Le poteau est l’une des incarnations de la rivalité Montréal-Québec, les habitants de la première disant fièrement « pôteau » alors que ceux de la seconde préfèrent « potteau ». Même si on ne remplacerait jamais notre sirop d’érable par du sirop de poteau, on semble vouer un culte au poteau. Qu’est-ce que ça dit sur nous? Mathieu Quesnel en apprend davantage sur les nombreuses croix de chemin que l’on peut apercevoir sur les routes de campagne du Québec. Il rencontre des travailleurs de rue et leurs « poteaux ». Attiré par ce poteau bleu, blanc et rouge du barbier, il se fait couper les cheveux et discute de la place que le barbier a occupé dans l’histoire. Enfin, il découvre les défis qui attendent les monteurs de lignes!

Ces jours-ci, cet objet est au cœur de l’actualité. Le tuyau des réseaux de pipelines fait s’affronter différents groupes de la société. Le tuyau fait aussi partie intégrante des systèmes d’aqueducs qui manquent cruellement à diverses communautés isolées du Nord. Nombreux sont ceux qui militent pour que l’électricité vienne enfin libérer nos voitures de ces tuyaux d’échappement dont les rejets polluent notre atmosphère. Mais le tuyau n’est pas que « la saveur du mois », il nous accompagne depuis des lustres. Mathieu Quesnel découvre les tuyaux sous-terrains de Montréal, puis il va écouter les tuyaux de l’orgue de l’Oratoire Saint-Joseph. Il parcourt ensuite un terrain de golf de la ville de Rosemère et une érablière de Hemmingford. Le tuyau est partout!

La pelle nous semble banale, et pourtant elle est au coeur de milliers de projets, petits et grands. Sans pelle, pas de mines, pas de canaux, ni de souterrains! Sans pelle, nous étoufferions chaque hiver sous des tonnes de neige. En creusant, en pelletant, c’est aussi son identité que le peuple se forge.