Kim Campbell

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Kim Campbell
Illustration.
Kim Campbell en 2009.
Fonctions
Première ministre du Canada

(4 mois et 10 jours)
Monarque Élisabeth II
Gouverneur Ramon John Hnatyshyn
Gouvernement Campbell
Prédécesseur Brian Mulroney
Successeur Jean Chrétien
Chef du Parti progressiste-conservateur du Canada

(6 mois et 1 jour)
Prédécesseur Brian Mulroney
Successeur Jean Charest
Biographie
Date de naissance (72 ans)
Lieu de naissance Port Alberni (Colombie-Britannique, Canada)
Nationalité Canadienne
Parti politique Parti progressiste-conservateur
Conjoint Nathan Divinsky
Howard Eddy
Hershey Felder
Diplômée de Université de la Colombie-Britannique
London School of Economics
Profession Avocate
Enseignante
Religion Anglicanisme

Signature de Kim Campbell

Kim Campbell Kim Campbell
Premiers ministres du Canada

Kim Campbell (née le à Port Alberni, en Colombie-Britannique) est la 19e Première ministre du Canada et première femme à accéder à ce poste du 25 juin au . Bien que son mandat n'ait jamais été confirmé par une élection populaire, elle demeure la seule femme chef d'un gouvernement national nord-américain jusqu'à présent. Elle fut aussi la deuxième femme à prendre place à la table des chefs du groupe des sept pays les plus industrialisés, en 1993, après la Première ministre britannique Margaret Thatcher.

Biographie[modifier | modifier le code]

Parce qu'elle n'aimait pas ses prénoms (Avril Phædra Douglas), elle adopta celui de Kim pendant son adolescence. Elle fit ses études à l'Université de la Colombie-Britannique, obtenant ses baccalauréats en arts et en droit, et poursuivit des études en vue d'un doctorat en gouvernement soviétique à la London School of Economics.

Campbell épouse Nathan Divinsky en 1972. Pendant leur mariage, Campbell enseigne la science politique à l'Université de la Colombie-Britannique et au Vancouver Community College, et fait son entrée dans la vie politique en tant que conseillère scolaire à Vancouver. Campbell et Divinsky divorcent en 1983, et Campbell épouse par la suite Howard Eddy en 1986. Campbell et Eddy divorcent avant qu'elle devienne Première ministre.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Elle est élue en 1986 à l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique, députée créditiste ; elle fait ensuite campagne sans succès à la chefferie de ce parti. Quelques années après, elle démissionne de l'assemblée législative pour être candidate lors de l'élection fédérale de 1988 pour le Parti progressiste-conservateur du Canada.

À la suite de son élection à la chambre des communes, elle devient la première femme ministre de la Justice du Canada (1990-1993). Ensuite, elle occupe brièvement le ministère de la Défense nationale.

Première ministre[modifier | modifier le code]

Elle se lance dans la course pour succéder à Brian Mulroney à la direction progressiste-conservatrice, et de ce fait, au poste de Première ministre, après la démission de Mulroney en 1993. Campbell défait Jean Charest au congrès du Parti progressiste-conservateur en juin et elle devient la première femme à être Première ministre du Canada.

La montée rapide de cette ministre méconnue jusqu'à devenir Première ministre étonne le public canadien. Elle jouit d'abord d'une grande popularité, due au fait d'être la première femme à atteindre un tel poste. Pendant un certain temps, elle paraît être en mesure de réparer la réputation du Parti progressiste-conservateur du Canada, sérieusement compromise par une suite de scandales et de mesures impopulaires pendant le mandat du Premier ministre Mulroney.

L'élection fédérale canadienne de 1993 est annoncée pour l'automne. Le parti s'attend, soit à conserver le pouvoir, soit à former l'opposition officielle. Or la popularité de Campbell se détériore rapidement. La Première ministre paraît avoir des difficultés à s'entretenir avec les Canadiens « ordinaires » ; on l'accuse d'un ton supérieur et prétentieux. Elle fait l'observation fameuse qu'« une élection n'est pas le moment pour discuter des affaires sérieuses. » On l'accuse aussi de suivre les attitudes et les positions de son prédécesseur détesté ; les activistes scandent « Kim, Kim, you're just like him » (Kim, vous êtes pareille à lui).

Elle a une tendance fâcheuse à faire des gaffes de relations publiques. Le comble des malheurs est une publicité conservatrice largement perçue comme se moquant de la paralysie faciale dont souffre le chef libéral Jean Chrétien.

Défaite par les libéraux[modifier | modifier le code]

Malgré tout, les conservateurs restent forts dans les sondages. Le monde politique canadien est donc complètement bouleversé par le résultat des élections : le 25 octobre 1993, les libéraux gagnent une majorité massive, tandis que les conservateurs tombent de la plus grosse majorité en sièges jamais obtenue au Parlement jusqu'à un caucus de deux, la pire défaite de l'histoire parlementaire canadienne. Campbell perd même son siège à Vancouver. Bien que les conservateurs aient obtenu le troisième résultat du vote populaire, un peu en arrière du Parti réformiste, la concentration du support pour les réformistes dans l'Ouest canadien ainsi que pour le Bloc québécois au Québec prive les conservateurs de leurs bases d'appuis traditionnels.

La majorité des commentateurs perçoivent sa défaite sans précédent comme étant le résultat de l'impopularité de son prédécesseur plutôt que de la gouvernance de Campbell elle-même ; toutefois, elle démissionne de la chefferie conservatrice quelques semaines après les élections, le 13 décembre 1993, nommant Jean Charest chef intérimaire.

Carrière après la politique[modifier | modifier le code]

Campbell reprend le professorat en science politique pendant quelques années, cette fois à l'université Harvard. En 1996, le gouvernement libéral la nomme au poste de consul général canadien à Los Angeles. Elle tient ce poste jusqu'en 2000.

Elle est la présidente du Council of Women World Leaders et la secrétaire générale du Club de Madrid, un organisme indépendant d'anciens chefs d'État et de gouvernement qui promeut la démocratie dans le monde.

Elle demeure en fonction comme lectrice en politique publique à la Kennedy School of Government de l'université Harvard, et dirige plusieurs sociétés de haute technologie et de biotechnologie.

Son portrait officiel dans la galerie des Premiers ministres de l'édifice du Parlement est dévoilé le . Elle dit alors ressentir l' « honneur profond » d'être la seule femme représentée dans cette galerie et dit : « J'ai vraiment hâte au jour où mon portrait sera accompagné de beaucoup d'autres visages féminins. »

Le 2 août 2016, le bureau du Premier ministre Justin Trudeau annonce la formation d'un comité non-partisan visant à reformer le processus de nomination des juges à la Cour Suprême du Canada. Kim Campbell est nommée à la tête de ce groupe visant à élaborer la courte liste qui sera soumise au bureau du Premier ministre[1].

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Chambres des communes[modifier | modifier le code]

Élection Circonscription Parti Voix % Résultats
Fédérales de 1988 Vancouver-Centre Progressiste-conservateur 23 620 37,2 Élue
Fédérales de 1993 Vancouver-Centre Progressiste-conservateur 16 274 25,2 Échec

Assemblée législative de la Colombie-Britannique (2 députés par circonscription)[modifier | modifier le code]

Élection Circonscription Parti Voix % Résultats
1983 Vancouver Centre Crédit social 12 740 19,3 Échec
1986 Vancouver-Point-Grey Crédit social 19 716 23,2 Élue

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Zone Politique - ICI.Radio-Canada.ca, « Un comité indépendant recommandera les candidats à la Cour suprême », sur Radio-Canada.ca (consulté le 11 août 2016)

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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