Sans étiquette

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir SE.

Le label sans étiquette (abrégé en SE, SP, ou N-P en anglais), ou indépendant, désigne une personnalité politique ne se réclamant d'aucun parti politique ou affirmant son indépendance par rapport aux clivages politiques habituels et proposant un programme électoral personnel.

Afrique[modifier | modifier le code]

Amérique[modifier | modifier le code]

Canada[modifier | modifier le code]

Pour les élections fédérales, tout candidat qui ne reçoit pas l'appui d'un parti politique enregistré auprès d'Élections Canada doit se présenter comme « indépendant » ou « sans désignation ». La seule différence étant que, sur le bulletin, dans le premier cas le mot « indépendant » est accolé au nom du candidat, et dans l'autre, le nom du candidat apparaît seul.

Des candidats indépendants peuvent également se présenter lors des élections provinciales. Au Québec, la loi prévoit que le terme « indépendant » est réservé et qu'aucun parti politique ne peut l'utiliser dans son nom[1]. Pour recueillir des dons, un candidat indépendant au Québec doit recevoir l'autorisation du directeur général des élections et faire appel à un représentant officiel[2].

L'élection de députés indépendants au Parlement ou à une élection provinciale est relativement rare. Le dernier candidat indépendant à avoir été élu à la Chambre des communes lors d'une élection générale est André Arthur à Portneuf—Jacques-Cartier lors des élections de 2006 et 2008. Au Québec, Frank Hanley a été élu comme député indépendant sans interruption lors de six élections générales de 1948 à 1970.

À la Chambre des communes, au Sénat et dans les législatures provinciales, un candidat indépendant élu ou un député démissionnaire ou expulsé du caucus de son parti est également qualifié d'indépendant. En outre, à l'Assemblée nationale du Québec est qualifié d'indépendant tout député qui ne fait partie d'aucun groupe parlementaire reconnu (seuls les partis politiques ayant au moins 12 députés ou ayant obtenu 20 % des voix lors de la dernière élection générale sont reconnus comme groupe parlementaire[3]).

Europe[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

En France, des personnalités « sans étiquette » sont fréquemment candidates lors des élections municipales et cantonales. Ces candidats se présentent très rarement lors d'élections nationales (par exemple José Bové à l'élection présidentielle de 2007).

En 1920, Alexandre Millerand a été élu président de la République sans étiquette. Dissident du parti radical il est élu avec 89% des voix par la Chambre bleu horizon (Bloc national), coalition de la droite et des radicaux.

De 2001 à 2008 « sans étiquette » n'est plus utilisée dans la nomenclature du ministère de l'Intérieur. Les candidats et listes se présentant alors comme « sans étiquette » sont classés dans la nuance divers centre (DVC), divers droite (DVD), divers gauche (DVG) ou autres (AUT) selon leur sensibilité politique. À partir de 2008, ces 4 catégories officielles disparaissent et sont regroupées dans liste divers (LDIV) ou pour les rares élections uninominales divers (DIV). On y trouve des candidats et des élus inclassables ou défendant des intérêts catégoriels et, par défaut, ceux qui ne se réclament d'aucune sensibilité politique[4].

Aux élections dites représentatives, c'est-à-dire syndicales, d'élèves ou de parents d'élèves, les listes sans étiquettes sont étiquetées liste divers (LDIV), ou indépendants, ou non constituées en associations ou si elles sont constituées associations locales non affiliées. Avec 80% des élus, ces deux dernières sont majoritaires dans les écoles maternelles, élémentaires, les lycées professionnels et les établissements adaptés (minoritaires dans les collèges et lycées)[5].

Belgique[modifier | modifier le code]

En Belgique, il y a de nombreux élus communaux sans étiquette, surtout dans les petites communes où les listes ne sont pas toujours officiellement liées à l'un ou l'autre parti d'envergure nationale (« Liste du bourgmestre », « Intérêts communaux »). Des élus en dissidence de leur parti d'origine siègent également pendant le reste de la mandature comme « indépendants ».

Espagne[modifier | modifier le code]

Il est devenu assez fréquent au cours des dernières années que des personnes de la société civile concourent comme indépendantes lors d'élections notamment lors des élections générales et tout particulièrement pour les nouveaux partis ayant éclos tels que Podemos ou Ciudadanos.
Le même phénomène est très visible en Catalogne puisque les partis demandant l'indépendance de la Catalogne souhaitent une adhésion populaire au projet.

Portugal[modifier | modifier le code]

Le président du Portugal, Marcelo Rebelo de Sousa fut élu le 9 mars 2016 en se présentant comme indépendant.

Estonie[modifier | modifier le code]

La présidente de l’Estonie, Kersti Kaljulaid a été élu le 3 octobre 2016 en se présentant comme indépendante.

Lettonie[modifier | modifier le code]

Le 29 mai 2019, Egils Levits est élu président, au suffrage indirect, de la Lettonie. Il s’est présenté comme « Sans étiquette ».

Asie et Europe[modifier | modifier le code]

Fédération de Russie[modifier | modifier le code]

Un député indépendant est présent à la Douma après les élections de 2016.

Océanie[modifier | modifier le code]

En Océanie, il n'est pas rare que des candidats sans étiquette se présentent aux élections législatives, et dans certains pays océaniens ils sont fréquemment élus. Aux Tuvalu, à Nauru ou aux Palaos, il n'existe pas de partis politiques, et tous les députés sont donc sans étiquette, organisés en groupements informels[6],[7].

Australie[modifier | modifier le code]

En Australie, il est bien plus rare que des candidats indépendants soient élus, mais à la suite des élections législatives fédérales de 2010 la Chambre des Représentants compte quatre députés indépendants sur cent-cinquante, et le soutien de trois d'entre eux est crucial à la formation du gouvernement[8].

Fidji[modifier | modifier le code]

Aux Fidji, il n'était historiquement pas rare que des candidats sans étiquette se présentent, mais il était relativement rare qu'ils soient élus. À la suite des élections législatives de 2006, il y avait deux députés sans étiquette, sur soixante-et-onze, à la Chambre des Représentants[9]. Une réforme électorale introduisant un mode de scrutin proportionnel, toutefois, a été défavorable aux candidats indépendants. Seuls deux se sont présentés aux élections législatives de 2014, sans succès[10].

Nouvelle-Zélande[modifier | modifier le code]

En Nouvelle-Zélande, ce phénomène est quasi inexistant ; le Parlement ne compte aucun député indépendant après les élections de 2014[11].

Tonga[modifier | modifier le code]

Aux Tonga, la plupart des candidats sont sans étiquette, et après les élections législatives de 2010 le Parlement compte quatorze députés sans étiquette sur vingt-six, le premier ministre lui-même étant sans étiquette[12],[13]

Salomon[modifier | modifier le code]

Aux Îles Salomon, après les élections législatives de 2010, le Parlement compte dix-neuf députés sans étiquette sur cinquante, et plusieurs ont obtenu des postes de ministres[14]. Aux élections de 2014, la majorité des candidats se présentent sans étiquette, produisant un parlement où trente-deux députés sur cinquante ne sont membres d'aucun parti politique[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Loi électorale, L.R.Q., chapitre E-3.3, article 50.
  2. « Candidat indépendant », sur Élections Quebec (consulté le 16 avril 2016)
  3. Règlement de l'Assemblée nationale, mai 2007, articles 13 à 15. [lire en ligne]
  4. JO Sénat du 20 mars 2008, page 566
  5. Résultats définitifs des élections des représentants des parents d'élèves aux conseils des écoles et aux conseils d'administration des établissements du 2d degré
  6. (en) "Tuvalu country brief", Ministère australien des Affaires étrangères
  7. "Nauru country brief", Ministère australien des Affaires étrangères
  8. (en) "Power’s in balance after rise of the crossbenchers", Sydney Morning Herald, 22 août 2010
  9. Résultats officiels des élections de 2006, Bureau électoral du gouvernement fidjien
  10. Résultats des élections de 2014, Bureau électoral fidjien, 22 septembre 2014
  11. (en) "Official Count Results -- Overall Status", Commission électorale de Nouvelle-Zélande
  12. (en) « Résultats officiels à Tongatapu »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Matangi Tonga
  13. (en) « Résultats officiels dans le reste du pays »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Matangi Tonga
  14. (en) Informations sur les élections de 2010, Solomon Islands Broadcasting Corporation
  15. Résultats officiels des élections de 2014, Commission électorale des îles Salomon

Articles connexes[modifier | modifier le code]