Mario Beaulieu (bloquiste)

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Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Beaulieu et Mario Beaulieu.
Ne doit pas être confondu avec Mario Beaulieu (homme politique, 1930).

Mario Beaulieu
Illustration.
Beaulieu en 2018.
Fonctions
Député à la Chambre des communes
En fonction depuis le
(3 ans, 9 mois et 7 jours)
Élection 19 octobre 2015
Circonscription La Pointe-de-l'Île
Législature 42e
Prédécesseur Ève Péclet
9e et 13e Chef du Bloc québécois

(1 an, 11 mois et 27 jours)
Prédécesseur Jean-François Fortin (intérim)
Successeur Gilles Duceppe

(7 mois et 6 jours)
Prédécesseur Martine Ouellet
Successeur Yves-François Blanchet
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Sherbrooke
Nationalité Canadienne
Parti politique Bloc québécois
Parti québécois
Profession Pédagogue

Mario Beaulieu, né en 1959 à Sherbrooke, est un pédagogue, militant indépendantiste et homme politique québécois. Il a été le chef du Bloc québécois du au et est depuis octobre 2015 député de ce parti à la Chambre des communes du Canada, représentant la circonscription montréalaise de La Pointe-de-l'Île. Il a aussi été président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal de 2008 à 2014 et du Mouvement Québec français de 2011 à 2016.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Mario Beaulieu est né en 1959 à Sherbrooke, en Estrie. À l'âge de quatre ans, il déménage avec sa famille à Sainte-Anne-de-Bellevue, sur l'île de Montréal. Cette ville étant bilingue, il apprend très tôt à s'exprimer autant en anglais qu'en français. À l'université, il étudie la psychologie. Il n'est alors pas intéressé par l'action politique et préfère s'abstenir de voter lors du référendum sur l'indépendance de 1980[1].

C'est uniquement à la suite de l'échec de l'accord du lac Meech, en 1990, que Mario Beaulieu commence à s'impliquer pour l'indépendance du Québec. Cet accord devait permettre des modifications à la Constitution du Canada pour assurer le poids du Québec au sein du pays. Il décide alors de se joindre au Parti québécois.

Militant souverainiste[modifier | modifier le code]

En 1994, il devient président de la circonscription de Laurier-Dorion pour le parti. Il y organise la Fête nationale du Québec dans Parc-Extension et s'intéresse aux différentes communautés qui y vivent en mettant sur pied un comité aux relations interculturelles. Lors de l'élection fédérale canadienne de 1997, il est candidat pour le Bloc québécois dans Papineau–Saint-Denis. Il obtient 28,9 % dans ce fief libéral, largement devancé par le député sortant Pierre Pettigrew (53,9 %)[2]. Il est aussi président régional dans Montréal-Centre de 1997 à 2002[3].

Aux débuts des années 2000, il décide de se consacrer aux organisations civiles tel le Conseil supérieur de la langue française. Durant cette période, il fonde le Mouvement Montréal français et relance le Mouvement Québec français[4]. Il participe à la fondation du SPQ Libre, siège au Conseil de la souveraineté du Québec durant cinq ans et se joint à différents groupes de promotions de l'indépendance et de la protection du français[3]. De 2003 à 2009, il est le vice-président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJM). Il en devient par la suite le président jusqu'en 2014.

Le , il annonce qu'il sera candidat dans l'élection à la direction du Bloc québécois de 2014 et démissionne donc de son poste de président de la SSJM[3].

Course à la chefferie du Bloc québécois[modifier | modifier le code]

Le , il annonce sa candidature pour la course à la chefferie Bloc Québécois. Il motive sa candidature par son inquiétude face aux déclarations d'André Bellavance semblant mettre la souveraineté de côté et par la nécessité d'une deuxième candidature pour l'exercice démocratique[5].

Il est notamment soutenu par l'écrivain Yves Beauchemin, le président du Conseil de la souveraineté du Québec et ancien ministre péquiste Gilbert Paquette, l'acteur Denis Trudel et le Forum jeunesse du Bloc Québécois[6]. Dans la campagne, il reçoit d'autres soutiens de poids, notamment Claude Béland, ex-président du Mouvement Desjardins, l'ancien député Pierre Curzi, le chef d'Option nationale Sol Zanetti, la comédienne Lucie Laurier les anciens ministres Matthias Rioux, Rémy Trudel et Richard Le Hir ou encore l'ex-premier-ministre péquiste Bernard Landry[7].

Le , il est élu chef du Bloc québécois avec 53,5 %[8].

Chef du Bloc québécois[modifier | modifier le code]

Dès son arrivée à la tête du Bloc, Mario Beaulieu est accusé d'être en rupture envers certaines valeurs du parti[9]. Le député Jean-François Fortin claque la porte du parti le [10], suivi du député André Bellavance le [11]. Le , il cède son siège de chef à Gilles Duceppe[12]. Beaulieu est président du Bloc depuis que Duceppe est revenu à son poste, poste d'ailleurs créé à cet effet par l'exécutif du parti[13].

Député[modifier | modifier le code]

Lors de l'élection fédérale du lundi 19 octobre 2015, il est élu député de La Pointe-de-l'Île, obtenant 18 535 voix (33,64 %) face à la députée néo-démocrate sortante Ève Péclet (14 698 voix et 26,68 %), elle-même devancée par la candidate libérale. Il est désigné porte-parole du Bloc Québécois en matière de langues officielles, de citoyenneté, d’immigration et à la Francophonie

La crise du BQ février 2018

À l’ouverture du congrès du Bloc Québécois, en février 2018, Martine Ouellet, dans son discours d’ouverture a lancé des flèches aux membres de son parti, notamment sur « les résistances au changement » de certains députés du bloc et à propos du « coulage » d’information. Dans la semaine précédant le congrès, plusieurs médias québécois avaient dévoilé le salaire d’un peu moins de 100 000 $ par an que demandait Mme Ouellet. « On pourrait être encore plus efficaces si les joueurs/joueuses de notre propre équipe ne scoraient pas dans nos propres buts », a-t-elle mentionné.

Ses propos n’ont pas diminué la grogne à l’intérieur de son parti. Moins de 15 jours après le congrès, 7 des 10 députés du BQ (les députés Michel Boudrias, Rhéal Fortin, Simon Marcil, Monique Pauzé, Louis Plamondon, Luc Thériault et Gabriel Ste-Marie) quittent le parti en siégeant comme un bloc de députés indépendants voulant défendre les intérêts du Québec. Si Mme Ouellet quitte la direction du BQ, les 7 députés démissionnaires, reviendraient au parti.

Pour le député démissionnaire Louis Plamondon, « La nouvelle orientation, préconisée par la chef du Bloc québécois, subordonne les intérêts du Québec à la promotion de l’indépendance. Or, nous sommes justement indépendantistes parce que nous sommes convaincus que c’est dans l’intérêt du Québec ! ». Le lendemain, sur les ondes de 98,5 FM, le doyen du BQ, précise son opinion de Martine Ouellet : « Elle est incapable de rassembler ; elle ne l’a pas du tout»

« On n’est pas capables de travailler ensemble : il n’y a pas d’écoute. C’est toujours la soumission », dit le député Gabriel Ste-Marie.

Pour sa part, Mario Beaulieu se range derrière sa cheffe. Pour lui «Parler de souveraineté ne signifie pas de ne pas défendre les intérêts du Québec. Les deux notions sont complémentaires» et souhaite le retour au caucus des sept députés démissionnaires[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Annie Mathieu, « Mario Beaulieu sauvera-t-il le Bloc? », sur Le Soleil, (consulté le 28 novembre 2016)
  2. Résultats électoraux complets sur elections.ca
  3. a b et c Philippe Orfali, « Mario Beaulieu se porte candidat pour remettre la souveraineté à l'avant-plan », sur Le Devoir, (consulté le 1er mai 2014).
  4. Fabien Deglise, « Le Mouvement Québec français revoit le jour », sur Le Devoir, (consulté le 28 novembre 2016).
  5. « Course à la direction du Bloc : Beaulieu veut ranimer la flamme souverainiste », sur Radio-Canada, (consulté le 30 avril 2014).
  6. Conférence de presse de candidature postée par le candidat sur YouTube le 30 avril 2014 (consulté le 1er mai 2014).
  7. Guillaume Bourgault-Côté, « Bloc: Landry appuie Mario Beaulieu », sur Le Devoir, (consulté le 11 juin 2014).
  8. « Mario Beaulieu est le nouveau chef du Bloc québécois », sur Radio-Canada, (consulté le 14 juin 2014).
  9. Roxane Léouzon, « Mario Beaulieu: «Je ne suis pas un radical» », sur Journal Métro, .
  10. Joël-Denis Bellavance, « Jean-François Fortin quitte le Bloc québécois », sur La Presse, (consulté le 12 août 2014).
  11. « André Bellavance quitte le Bloc québécois », sur Radio-Canada, (consulté le 25 août 2014).
  12. Denis Lessard, « Gilles Duceppe redeviendra chef du Bloc québécois », La Presse,‎ (lire en ligne)
  13. « Mario Beaulieu et Gilles Duceppe unissent leurs forces », sur Bloc québécois (consulté le 4 août 2015)
  14. « Mario Beaulieu se range derrière Martine Ouellet », Métro,‎ (lire en ligne, consulté le 1er mars 2018).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]