Pour Mireille Péloquin, directrice générale de la Fédération des parents francophones de l’Alberta, il n’y a pas d’urgence à ouvrir les garderies la semaine prochaine. Les parents ne sont pas pressés de retourner leurs enfants dans les milieux de garde. De plus, elle constate que plusieurs de ses questions posées à la province demeurent sans réponses.

L'accueil des parents va-t-il être différent? Il va [devoir] y avoir du temps de désinfection obligatoire. On va avoir besoin du temps pour former le personnel. Ça ne se fait pas en 24 heures, explique-t-elle.

À l’instar d’autres commerces et cliniques en Alberta, la directrice indique aux parents que les milieux de garde ne rouvriront pas tant que l’environnement n’est pas considéré comme sécuritaire. Certains des établissements qu’elle gère ont annoncé qu'une ouverture ne sera pas avant septembre.

Je sais qu’on veut relancer l’économie. Mais, ce n’est pas à tout prix. Ce n'est pas parce qu’on a dit qu’on peut [ouvrir], qu’on va le faire.

Isabelle Leblond, directrice générale de la Société Pomme de Reinette Daycare, souhaite réussir à ouvrir ses quatre garderies à Calgary ce mois-ci, mais le 14 mai, pour elle aussi, c'est trop tôt.

Je ne veux pas rouvrir trop rapidement pour par la suite avoir peut-être besoin de refermer, dit celle qui opte pour la prudence.

La Société Pomme de Reinette mettra son plan de réouverture en place dès que les autorités de santé publique clarifient leurs consignes.

En attendant, Isabelle Leblond a déjà en tête quelques mesures sanitaires qu'elle prévoit possiblement implantées dans ses milieux de garde.

Par exemple, les enfants d’une même famille pourraient se trouver dans les mêmes groupes plutôt qu’être séparés par âge pour diminuer les risques de contagion. Les enfants auraient aussi leur propre bac pour les objets difficiles à nettoyer et il se pourrait que les parents n’aient accès qu’à l’entrée des établissements.

C’est certain qu’on va aller au-delà de ce qui nous est demandé.

Près de 200 garderies étaient déjà ouvertes avant le déconfinement dans la province pour les enfants des travailleurs essentiels exclusivement.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Le mot d’ordre des autorités sanitaires

Dans un courriel envoyé à Radio-Canada, Services de santé Alberta dit reconnaître la complexité de la situation et le besoin pour les garderies d’avoir des lignes directrices à temps pour la relance de l’économie le 14 mai.

Pour l’heure cependant, les autorités sanitaires et le gouvernement renvoient les garderies vers les politiques générales déjà développées (Nouvelle fenêtre) pour tout milieu de travail.

Nous comprenons qu’il y ait des questions. La pandémie a touché tous les Albertains et tous les aspects de leur vie. Les lignes directrices seront partagées avec les garderies le plus tôt possible, écrit Tom McMillan, directeur adjoint aux communications.

Cependant, selon la garderie Les petits oursons à Saint-Paul, même si les consignes de la province sont présentées dans les prochains jours, le délai est trop court.

Il a fallu faire des mises à pied. Il faut rappeler notre directrice, bien comprendre les précisions par rapport au matériel de protection pour nos employés et les mesures à mettre en place pour les enfants, résume Dolorèse Nolette, directrice générale du Conseil scolaire Centre-Est qui est aussi responsable de la garderie.

Elle estime que cette démarche risque de prendre au moins deux semaines.

Même si c’était demain que les directives du gouvernement devenaient plus claires, il y a encore énormément d’incertitudes dans notre façon de gérer cette nouvelle réalité.

En plus des garderies, jeudi prochain, le gouvernement albertain permet la réouverture des commerces au détail, des musées, des salons de coiffure ainsi que des cafés et des restaurants à 50 % de la capacité de leur clientèle.

Les rassemblements de 15 personnes et plus seront toujours interdits.

Avec des informations de Tiphanie Roquette